Détention préventive de Gbagbo, la défense de l’Etat ivoirien avoue que la CPI se trouve dans un dilemme

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Côte d’Ivoire: Détention préventive de Gbagbo, la défense de l’Etat ivoirien avoue que la CPI se trouve dans un dilemme

11 avril 2011, voilà exactement sept ans que l’ex chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, est détenu à la Cour Pénale Internationale (CPI).

Il est accusé de crimes contre l’humanité lors de la crise post-électorale de 2011. L’avocat de l’Etat ivoirien dans ce procès s’est prononcé sur la détention préventive du « Woody de Mama », malgré les demandes de liberté conditionnelles demandées par sa défense et rejetées à plusieurs reprises par les juges.

Pour Me Jean-Pierre Mignard, la CPI est dans un dilemme concernant la durée du procès et la détention préventive du détenu.

« La question peut se poser, puisqu’il faut effectivement que ce soit des délais raisonnables. Et donc, il revient à la Cour pénale internationale de juger dans des délais qui ne soient pas anormalement longs. Ça c’est la première chose. La deuxième chose, c’est que lorsqu’une personne fait l’objet de poursuites aussi graves que celles-ci, on peut toujours – mais ça ne vaut pas uniquement pour Monsieur Gbagbo Search Gbagbo –, on peut toujours craindre qu’elle prenne la fuite et qu’elle ne soit plus à la disposition de la justice. Voilà, effectivement, le dilemme Search dilemme dans lequel se trouve la Cour pénale internationale. C’est donc à elle de prendre la meilleure décision, sachant que ce qui compte à la fin, c’est que Monsieur Gbagbo puisse comparaître devant ce juge le jour venu, physiquement », a –t-il indiqué mardi sur les antennes d’un média d’Etat radio Français (RFI, ndlr).

Évoquant l’assignation à résidence de Gbagbo, l’avocat pense que sur ce point c’est vraiment la Cour qui doit décider souverainement avant de préciser.

« Mais il ne faut pas non plus qu’une assignation à résidence soit l’occasion de réunir ses partisans, de faire des harangues, ou de faire des meetings. Ça, ce n’est quand même pas l’objectif, pardonnez-moi. Donc sur ce point il y a aussi des préoccupations d’ordre public à prendre en charge. Ce n’est pas si simple »,a-t-il fait observer.

Le procès de celui qui pourrait apparaitre avoir été mis en suspend du pays pour permettre à Ouattara de gouverner, et son bras droit Charles Blé Goudé est suspendu depuis la fin du passage des témoins (82) de l’accusation à la barre. Aucune date, quant à sa reprise ne pointe à ce jour à l’horizon.

Donatien Kautcha, Abidjan

Koaci

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