Témoignage : mon histoire avec Henri Konan Bédié – par Wakili Alafé

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Alafé Wakili © DR

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À la suite du père fondateur de la Côte d’Ivoire Félix Houphouët-Boigny, la scène politique ivoirienne est occupée depuis les années 1990 par des figures fortes comme Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara. Le premier cité a rendu l’âme le 1er août 2023, à l’âge de 89 ans.

En 1993, Henri Konan Bédié, comme le prévoit la constitution, succède au Père de la nation, décédé le 7 décembre 1993. En 1995, Henri Konan Bédié est élu président de la République. Le règne de Bédié ne sera pas un long fleuve tranquille. Il sera victime d’un coup d’État avec à sa tête le Général Robert GuéÏ, en décembre 1999. Durant sa magistrature, je n’avais pas eu l’opportunité de rencontres directes avec le Président Bédié, dont j’ai couvert la campagne présidentielle en 1995. Ce qui m’a donné l’opportunité de faire pratiquement le tour de la Côte d’Ivoire et de connaître le pays. À la suite de la caravane pour la réconciliation nationale lancée par Alpha Blondy sous son parrainage, la même année.

En 2000, après le coup d’État, je me trouve à Paris en France avec feu Tapé Koulou Laurent et Clément Yao, qui était mon adjoint au journal « Le National ». Nous sommes logés dans un hôtel au 163, rue de La Croix Nivert. Nous avons un premier rendez-vous avec Bédié, au déjà célèbre 2 rue Beethoven. Au cours de ce séjour, avant que je ne rentre au pays, nous avons une deuxième rencontre avec le Président Bédié.

Je suis rentré au pays quelques jours après. Clément Yao est resté en France. Quant à Tapé Koulou, il estimait qu’il serait plus utile en Côte d’Ivoire. Alors il rentra. Le député Oula Privat était en France à cette même période. Il nous rejoindra dans le même hôtel.

Nous étions alors coachés par feu Jhon Kwabena. Proche Bédéiste jusqu’à sa mort, Jhon Kwabena sera enterré à Daoukro comme signe de son attachement à l’ex-président de la République. Il me reste en mémoire beaucoup de souvenirs de cette époque. Quelques-uns sont relatés dans mon livre « Notre histoire avec Laurent Gbagbo », paru à l’Harmattan.

De retour en Côte d’Ivoire, j’ai gardé un contact direct avec le Président Bédié. La crise dans le pays à partir de 2002, avec la rébellion, va compliquer les choses pour tout le monde. Cependant mon houphouëtisme assumé et revendiqué me conduira à ne jamais me tenir loin du PDCI et du Président Bédié, même si je n’ai jamais été un familier de l’homme qui m’avait fait acheter et offrir des livres, alors qu’il était en exil.

Ma dernière rencontre avec le président Bédié sera un rendez-vous pour lui présenter des vœux, à l’initiative de Djénébou Zongo il y’a quelques années. Outre Ben Soumahoro et Tapé Koulou Laurent, deux autres acteurs et facilitateurs de ma relation avec le président Bédié sont également morts, Sékou Sangaré et Pierre Debrouchard. Les personnes encore en vie, je ne les cite pas. Tout comme je ne souhaite pas évoquer le rôle tenu à mon niveau, lors la crise du CONSEIL NATIONAL DE TRANSITION (CNT). La tension entre l’opposition et le gouvernement baissera en ampleur à partir de la rencontre entre Ouattara et Bédié à l’Hôtel du Golf. Sans oublier le voyage du Président Bédié au Ghana.

Le Sphinx part avec beaucoup de secrets et de témoignages, comme de nombreux acteurs publics et politiques africains, peu enclins à écrire leurs mémoires.

Alafe Wakili

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