Quel PDCI-RDA après le Président Bédié ? Le grand défi de la cohésion et de l’unité

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Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda. (Dr)

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Le PDCI survivra-t-il au décès brutal de son président le 1er août dernier ? Telle est la grande question que tout le monde se pose depuis l’annonce de la triste nouvelle. Une nouvelle si bouleversante et si douloureuse qu’elle rend muet. Le président Bédié ne disait-il pas lui-même au décès du président Houphouët-Boigny que « les grandes douleurs sont muettes »?

Mais au-delà de la douleur, la disparition soudaine de celui qui présidait aux destinées du plus vieux parti de Côte d’Ivoire, qui a soufflé ses 77 bougies, le 9 avril 2023, met les militants face à une double équation. À savoir la succession de l’illustre disparu d’une part et la lancinante question du choix du candidat du parti à l’élection présidentielle d’octobre 2025 d’autre part. Cette dernière question qui fait couler beaucoup d’encre et de salive aussi bien au sein du PDCI-RDA qu’à l’échelle nationale. Et comme pour donner raison à l’adage selon lequel « qui toujours remet à plus tard trouve malheur en chemin », le décès du président Bédié alors même que ce choix n’a pas encore été opéré, constitue une véritable patate chaude dans les mains de son futur successeur.

C’est donc à cet autre grand tournant de son histoire que l’opinion publique nationale et internationale attend le premier parti de l’opposition ivoirienne. Une attente teintée de crainte quand on se souvient de la déchirure qu’a connue le parti après le décès de son père fondateur. Une attente teintée de crainte quand on sait également que depuis 2018, le PDCI est confronté à une forte pression du régime en place qui ne jure que par sa fusion-absorption dans le RHDP.

Face à cette menace, le président Bédié était le rempart, le bouclier, le rocher qui assurait la sécurité des militants et du parti. C’est sa force de résistance qui a galvanisé même les plus sceptiques afin que le PDCI reste ce qu’il est aujourd’hui en dépit du débauchage de certains de ses cadres par le pouvoir.

Au moment où le Président Bédié est désormais inerte et sans voix, son parti reste exposé à toutes sortes de péripéties à la merci des rapaces et autres prédateurs. Son salut résidera dans le respect de ses textes comme cela a déjà commencé avec le choix du doyen des vice-présidents pour assurer l’intérim du président.

Son salut résidera surtout dans la volonté des militants et militantes de demeurer unis dans la douleur et bien après. Parti de dialogue et de maturité, comme il l’a toujours proclamé, le PDCI a une occasion tout indiquée de mettre en pratique ces idéaux qui lui sont chers. Ne dit-on pas que « c’est au pied du mur qu’on voit le vrai maçon »?

Abel Doualy
Le Nouveau Réveil

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