« PENDANT QU’ILS REFUSENT UNE MARCHE PRIANTE POUR LA PAIX, ILS DIFFUSENT UN FILM DE HAINE ET DE GUERRE… »

3375

[ Publié / Modifié il y a

J’ai eu le malheur de visionner, via les réseaux sociaux, accidentellement et par curiosité du reste, ce film qu’ils ont intitulé « 69 JOURS OU LE TEMPS DES ASSASSINS. »
Il s’agit d’un récit personnel, d’une heure de temps environs, de Jérôme PIN, fils de l’ancien numéro 2 de l’ambassade de la république française en Côte d’Ivoire au moment où naissait la rébellion de septembre 2002. Ce film présente les témoignages inédits de hauts dirigeants actuels du pays, avec comme grand acteur principal le Chef de l’Etat Alassane D. OUATTARA lui-même. Celui-ci est soutenu par ses adjuvants inconditionnels, Adama TOUNGARA, actuel Médiateur de la République, Amadou Gon COULIBALY devenu son Premier Ministre et l’homme de main de M. OUATTARA, Jean-Baptiste SORO, l’un de ses actuels Chargés de Missions. Les ‘’grands intellos’’ sollicités pour la circonstance étant le professeur sociologue Francis AKINDES et M. Venance KONAN, présentement DG du journal gouvernemental devenu support du parti au pouvoir RHDP : « Fraternité Matin ».
Mon impression à chaud, en sortant de ce cinéma macabre, est que ce film est ‘’un torchon à brûler’’ ; tellement il est horrible !
Produit en effet dans le même esprit et par les mêmes initiateurs – ces véritables ennemis de la paix en Côte d’Ivoire – que l’autre film : « Côte d’Ivoire, poudrière identitaire » de Benoît Scheuer sorti en 2001, qui a contribué à justifier la naissance de la rébellion et à produire la guerre dans ce pays, ce dernier film nous replonge dans les bruits de canons et de kalachnikovs, avec des images des rebelles en action en plein Abidjan, dans les heures de calvaire pour les populations, après la nuit cauchemardesque du 18 Février 2002. L’auteur a même eu le toupet de tendre le micro à l’un des pires bourreaux des victimes, le nommé colonel Chérif Ousmane, afin qu’il justifie la barbarie que Guillaume SORO Kigbafori, le chef de cette rébellion, dit regretter amèrement aujourd’hui.
Le seul avantage que je retiens personnellement de ce film, c’est qu’il m’a permis de mieux comprendre le régime-Ouattara, enfin !
Oui, j’ai enfin compris pourquoi ce régime-Ouattara gouverne la Côte d’Ivoire avec une telle haine et avec un tel esprit de vengeance aveuglante !
Oui, j’ai fini par comprendre pourquoi M. Alassane D. OUATTARA lui-même avec son épouse Dominique, ainsi que M. Gon COULIBALY en veulent-ils tant et personnellement au Président Laurent GBAGBO, à Simone EHIVET-GBAGBO et à Charles BLE-GOUDE.
En effet, ces tenants actuels du pouvoir d’Abidjan sont persuadés que ces trois personnalités sont les mandataires directs des « escadrons de la mort » ayant assassiné le Général Robert GUEI avec son épouse et ayant été jetés à leur trousse pour les assassiner, à la faveur de cette période de trouble dans laquelle l’ex-Ministre de l’Intérieur et ami de M. GBAGBO, Me Emile BOGA Doudou a également été assassiné à son domicile.
Je comprends donc pourquoi M. OUATTARA ne voudrait même plus revoir M. Laurent GBAGBO en Côte d’Ivoire. Peut-être regrette-t-il même pourquoi ce dernier, ainsi que son épouse et BLE GOUDE n’ont pas été exterminés par les bombes françaises durant la crise postélectorale de 2010-2011.
Je comprends donc pourquoi ces dignitaires du pouvoir actuel n’ont jamais voulu de la réconciliation et de la paix entre les Ivoiriens. J’en déduis aussi que l’ordonnance d’amnistie des huit cents prisonniers politiques d’Août 2018 a été effectivement prise sous la pression et la contrainte exercées par les bailleurs de fonds internationaux.
Et Pourtant, après leur accession au pouvoir dans le sang, le couple OUATTARA s’est bien rendu au Vatican le 16 Novembre 2012, en visite officielle chez le Pape BENOIT XVI, pour soi-disant implorer le pardon de DIEU…
PARCE QUE CE FILM M’AMENE A M’INTERROGER :
Pourquoi tous ces témoins dans le film, s’ils étaient si convaincus de leurs vérités et de leurs preuves, ne se sont-ils pas présentés à la justice, notamment à la Cour pénale internationale ?
Pourquoi ce film sort-il maintenant, alors que le Président Laurent GBAGBO et le Ministre Charles BLE GOUDE ont été acquittés et blanchis par la CPI après huit années de procédure judiciaire et avec une centaine de témoins à charge sélectionnés par le régime d’Abidjan et le bureau du procureur ? Serait-ce pour préparer les « Microbes » du régime à les assassiner s’ils étaient totalement libérés bientôt et qu’ils rentraient en Côte d’Ivoire ?
Pourquoi un tel film de haine et de guerre à quelques mois de l’élection présidentielle d’Octobre 2020, qui se prépare dans un contexte si tendu de crise préélectorale ?
Quel est donc le message que veut faire passer le Chef de l’Etat Alassane OUATTARA aux Ivoiriens et au monde entier à travers ce film de haine et de violence, qui sort juste au moment où les « Microbes » du régime, dirigés par un certain Al Moustrapha, ont été mis en action pour faire peur au clergé Catholique afin de le dissuader de tenir la Marche priante pour la réconciliation et la paix en Côte d’Ivoire ?
POUR LA RECONCILIATION ET LA PAIX DANS MON PAYS, j’ai l’obligation morale de condamner ce film avec toute mon énergie ! Parce qu’il est indigne des dirigeants de notre Côte d’Ivoire !
D’un point de vue scientifique et intellectuel :
Ce film n’est pas à confondre avec un film-documentaire ; puisqu’il n’est pas documenté et il ne comporte aucune information fiable qui soit admissible scientifiquement ou objectivement.
De plus, ce film n’est point équilibré ; c’est un récit partisan et propagandiste, produit par un français, de surcroît le fils du n°2 de l’ambassade de la France chiraquienne qui en voulait à mort au Président de la République de Côte d’Ivoire Laurent GBAGBO. Et ce film ne présente que les témoignages de ceux ayant activement soutenu la rébellion ivoirienne, matériellement ou financièrement – selon les rebelles eux-mêmes – ; laquelle rébellion a endeuillé la Côte d’Ivoire tout entière.
Sinon, si ces témoignages étaient fiables, la justice ivoirienne ou la CPI en aurait été servi pour sévir.
Personnellement, j’avoue avoir été profondément attristé de découvrir que le professeur Francis AKINDES, l’un de nos éminents devanciers, professeur de l’université de Bouaké, qui me donna mes cours de sociologie en première année de propédeutique à l’université de Bouaké, avant de figurer dans le jury de ma soutenance de Thèse Unique de Doctorat, ait accepté d’associer son image à une telle entreprise de division nationale.
D’un point de vue politique et social :
Ce film sort à un pire moment crucial pour la survie de notre Nation ivoirienne et de la paix dans notre pays. Et il dessert gravement les différents acteurs qui se sont livrés à ce jeu dangereux, à commencer par M. Alassane OUATTARA lui-même, qui a osé tenir de tels propos : « ces gens-là, ce sont des animaux (…) ; ils ne méritaient pas de diriger la Côte d’Ivoire… »
« Un Président ne devrait jamais dire ça ! »
(Pour paraphraser le titre de l’ouvrage des journalistes d’investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme, publié le 12/10/2016 aux éditions Stock, consacré aux cinq années d’entretiens privés avec l’ex-Président français François HOLLANDE au moment où il était encore à l’Elysée.)
Quand j’ai eu fini de visionner ce film-témoignage, je me suis renouvelé cet IMPORTANT ENGAGEMENT à partager :
Lorsqu’adviendra la Libération de la Côte d’Ivoire, avec le départ de M. Alassane OUATTARA et de son régime dictatorial du pouvoir, parce qu’il aura confisqué en dix ans tous les droits et les libertés des citoyens, y compris même le droit de faire une simple Marche priante pour la paix ;
Les vrais Patriotes ivoiriens que nous disons être, nous devrions nous battre afin que, plus jamais, notre Côte d’Ivoire ne soit gouvernée avec la haine, la vengeance et la violence contre d’autres Ivoiriens ou contre les étrangers, sur fond de règlements de comptes, de chasse aux sorcières, d’arrestations et d’emprisonnements arbitraires donnant lieu à des exils ! Car c’est cette réconciliation dont n’a pas été capable M. Alassane OUATTARA. HÉLAS !
« PLUS JAMAIS ÇA EN CÔTE D’IVOIRE ! »
« Je pense donc je suis. » (René Descartes)

ROME, le 28 Janvier 2020

Dr BOGA Sako Gervais
Président-Fondateur de la FIDHOP et de GRADDH-AFRIQUE
Ecrivain

PARTAGER