Ebola : quelle est la dangerosité de la nouvelle épidémie en Afrique de l’Ouest?

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AFP

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La Guinée vient d’annoncer une épidémie d’Ebola avec huit cas confirmés et trois décès.

Cela fait plus de quatre ans qu’une épidémie a pris fin en Afrique de l’Ouest. Considérée comme l’épidémie d’Ebola la plus importante et la plus complexe au monde à ce jour, elle a tué plus de 11 000 personnes.

On sait que l’épidémie s’est propagée lors d’un enterrement communautaire dans le sud-est de la Guinée, dans la même région où a démarré la maladie de 2013-2016.

Quel est le danger du virus Ebola et que fait-on pour contenir l’épidémie ?

Qu’est-ce que le virus Ebola ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le virus Ebola est transmis à l’homme par un virus provenant d’animaux sauvages. Il se propage ensuite par contact d’homme à homme.

Les symptômes comprennent de la fièvre, de la fatigue, des douleurs musculaires, des maux de tête et de gorge, suivis de vomissements, de diarrhées, d’éruptions cutanées et, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes (par exemple, du sang suintant des gencives ou mélangé dans les selles).

La période d’incubation – le temps qui s’écoule entre le moment où l’on attrape le virus et celui où l’on présente les symptômes – est de deux à 21 jours.

Comment se transmet le virus Ebola ?
Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang ou les liquides organiques (comme le sang, les matières fécales et les vomissures) d’une personne qui en est atteinte ou qui est morte avec le virus.

Les objets qui ont été contaminés par les fluides corporels d’un patient atteint d’Ebola sont également infectieux.

Les travailleurs de la santé ont souvent été infectés lors du traitement de patients atteints d’une maladie Ebola suspectée ou confirmée.

Les funérailles communautaires traditionnelles sont une autre source importante de transmission aux premiers stades d’une épidémie, car les corps sont touchés, lavés et embrassés par de nombreuses personnes de la communauté.

Les corps des patients atteints d’Ebola sont très infectieux.

Comment l’épidémie actuelle a-t-elle débuté ?
L’épidémie actuelle est liée à des funérailles dans la ville de Goueké, dans le sud-est de la Guinée.

Une infirmière d’une station locale est décédée fin janvier et a été enterrée le 1er février. Quelques jours plus tard, huit personnes ayant assisté aux funérailles ont commencé à souffrir de diarrhée, de vomissements, de saignements et de fièvre.

Comment le gouvernement a-t-il réagi ?
Le gouvernement guinéen a mis en place un centre de traitement à Goueké et a ordonné la recherche des contacts des personnes infectées.

En attendant, l’OMS déclare qu’elle coordonne l’aide au pays, notamment l’accès aux vaccins et aux traitements contre le virus Ebola.

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L’organisation a également déclaré qu’elle collaborerait avec les gouvernements des pays voisins pour accroître la vigilance.

Le Liberia et la Sierra Leone sont placés en état d’alerte élevé, bien que de nouveaux cas n’y soient pas encore confirmés.

Le président du Libéria, George Weah, a ordonné aux responsables de la santé “d’engager immédiatement les communautés des villes et villages frontaliers de la Guinée et de renforcer les mesures de lutte contre le virus Ebola”.

Le virus Ebola est-il aussi dangereux qu’avant ?
La maladie d’Ebola est grave et très mortelle si elle n’est pas traitée : en moyenne, la moitié des personnes atteintes en meurent. Lors des épidémies précédentes, le taux de mortalité a varié de 25 à 90 % de tous les cas.

Mais l’OMS affirme être mieux préparée qu’en 2013 pour faire face à une épidémie.
Deux vaccins sont maintenant disponibles contre le virus Ebola, avec un stock mondial d’urgence de 500 000 doses pour répondre rapidement à de futures épidémies, a indiqué en janvier l’alliance pour les vaccins, Gavi.

Mary Harper, rédactrice en chef de la BBC pour l’Afrique, a signalé que l’OMS et les pays eux-mêmes ont également tiré les leçons des précédentes épidémies.

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“Ils sont très bons pour traquer les gens, isoler les personnes qui ont été en contact avec ceux qui souffrent de la maladie, donc ils sont mieux préparés qu’ils ne l’étaient”, a-t-elle affirmé.

Mais elle a noté que les épidémies ont tendance à se produire dans des régions assez éloignées où les infrastructures sont médiocres.

“Ce sont des environnements difficiles”, a rappelé Mme Harper. “Et même si l’Afrique n’a pas été si durement touchée par la pandémie de coronavirus, elle fait face en même temps à ces nouvelles vagues du virus Ebola”.

BBC

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