Plateau, Port-Bouët : Le Préfet Vincent Toh Bi, désigné président des délégations spéciales

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Plateau, Port-Bouët : Le Préfet Vincent Toh Bi, désigné président des délégations spéciales

Depuis ce mercredi 2 janvier 2018, le Préfet de la Région des Lagunes, préfet de la ville d’Abidjan assume les fonctions de maire dans les communes du Plateau et de Port-Bouët.

Le Préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi a été désigné président de la délégation spéciale dans ces deux communes. Ce, pour une période de trois (3) mois conformément à la Loi n°2012-1128 du 13 décembre 2012 portant organisation des collectivités territoriales.

Les avocats de la tête de liste vainqueur au Plateau dénoncent un « cas d’illégalité flagrante »

A propos de la mairie du Plateau, les avocats de la tête de liste Pdci-Rda, déclaré vainqueurs des élections, Jacques Ehouo ont animé une conférence de presse, ce mercredi 2 janvier, pour indiquer qu’il s’agit manifestement « d’un cas d’illégalité flagrante ». Pour Me N’Dry Claver et son confrère, le fait que l’autorité préfectorale n’est pas procédée à l’installation du Conseil municipal, après l’arrêt du 23 novembre 2017 de la Chambre administrative de la Cour suprême, a créé une situation de vide juridique depuis le 1er janvier 2019 à 00 heure.

A les en croire, la convocation, pour ce jeudi 3 janvier de leur client à la police économique, vise à empêcher son installation. Par ailleurs, Me N’Dry a fait savoir que le contentieux qui oppose la société Network à la mairie du Plateau ne devrait pas concerner le député du Plateau Jacques Ehouo. La raison, a-t-il souligné, c’est qu’après son élection au Parlement, l’honorable a cédé ses parts dans cette Sarl qui est dotée d’une personnalité juridique. C’est d’ailleurs pourquoi, le Conseil du député du Plateau a déposé un recours devant la Chambre administrative de la Cour suprême.

Les différents articles de cette de la Loi n°2012-1128 du 13 décembre 2012 portant organisation des collectivités territoriales relative à la délégation spéciale stipulent :

« Article 43 : Lorsqu’un Conseil a été dissout ou suspendu ou que son élection n’a pas eu lieu ou a été annulée, une délégation spéciale est nommée par l’autorité de tutelle dans les quinze jours qui suivent l’annulation, la dissolution, la suspension ou la constatation de l’impossibilité de l’élection.

Les membres d’un Conseil dissout ne peuvent être, à nouveau, candidats aux élections partielles locales qui suivent immédiatement la dissolution.

Quant aux membres dont la démission a entraîné la dissolution du Conseil, ils ne peuvent être candidats aux élections générales locales qui suivent immédiatement cette sanction. Cette disposition ne s’applique pas aux cas de fusion ou de scission.

Article 44 : La délégation spéciale, dont l’activité s’exerce sous le contrôle du Préfet, se compose de quatre membres au moins et de sept au plus. L’autorité de tutelle en désigne un Président et un Vice-Président.

Les pouvoirs de la délégation spéciale sont limités aux actes de gestion courante.

En aucun cas, la délégation spéciale ne peut engager les finances de la collectivité territoriale au-delà des ressources disponibles au budget de l’exercice en cours.

Si la collectivité territoriale ne dispose pas de budget au moment de la dissolution du Conseil, l’autorité de tutelle reconduit le budget del’exercice écoulé par douzième provisoire.

Les membres de la délégation spéciale perçoivent les indemnités et avantages des Conseillers de la collectivité territoriale.

Article 45 : Il est procédé au renouvellement du Conseil dans les trois mois à compter de la nomination de la délégation spéciale.

Si la dissolution est intervenue moins d’un an avant le renouvellement général des Conseils des collectivités territoriales, la délégation spéciale est maintenue en fonction jusqu’au prochain renouvellement général.

Si le temps restant à courir après la dissolution du conseil excède un an, le délai visé au premier alinéa du présent article peut être prorogé par l’autorité de tutelle pour une période de trois mois renouvelable une fois.

Article 46 : Si le Conseil ne peut être renouvelé à l’expiration des prorogations ci-dessus indiquées, la collectivité territoriale est placée sous l’administration directe de l’Etat par décret pris en Conseil des Ministres jusqu’à l’organisation de nouvelles élections.

A cet effet, il est nommé, par l’autorité de tutelle, une commission spéciale de dix personnes présidée par le Préfet. Le bureau de la commission, dont les membres sont issus de la commission spéciale et désignés par l’autorité de tutelle, comprend un Président et trois Vice-Présidents.

En cette qualité, les membres du bureau de la commission spéciale jouent le rôle des membres du Bureau du Conseil ou de la Municipalité et bénéficient des indemnités attachées à l’exercice de ces fonctions.

La commission spéciale assume les attributions du Conseil de la collectivité territoriale.

Article 47 : Les fonctions de la délégation spéciale ou de la commission spéciale expirent dès que le Conseil de la collectivité territoriale est reconstitué. »

A noter que dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a indiqué que la mise en place des délégations spéciales à Grand-Bassam, Port-Bouët, Plateau, Booko, Rubino vise à assurer la continuité du service public communal, à compter du 1er janvier 2018.

Salif D. CHEICKNA

salifou.dabou@fratmat.info

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