Cadhp/ Droit de saisine des citoyens et des ong: De la peur au retrait de leurs états.

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Communiqué de l’Organisation Internationale Non Gouvernementale Planète Paix relatif à la décision de retrait des autorités ivoiriennes de la CADHP.

CADHP / DROIT DE SAISINE DES CITOYENS ET DES ONG : DE LA PEUR AU RETRAIT DE LEURS ETATS PAR DES AUTORITES ETATIQUES AU NOM DE LA SOUVERAINETE

C’est avec la mortification dans l’âme et avec consternation que les membres de Planète Paix, ont reçu le 29 avril 2020 la décision des autorités de retirer la déclaration de compétence de l’Etat de Côte d’Ivoire prévue au protocole relatif à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples émise le 19 juin 2013.
A-t-on procédé à un sondage de la véritable opinion publique ivoirienne ? Ou a-t-on consulté le peuple ivoirien ?
Sans ces voies, la décision qui est prise est arbitraire et despotique.
Planète Paix s’insurge par voie de conséquence, contre une telle décision attentatoire à la démocratie qui n’honore pas la Côte d’Ivoire et son peuple pourtant détenteur de la souveraineté.
L’exercice d’un tel droit de retrait dans un temps voisin de l’ordonnance provisoire rendue par la Cour d’Arusha et à quelques mois des élections présidentielles est abusif et enlève toute bonne foi à son auteur.
Par cette décision, les autorités ivoiriennes ont décidé de retirer à leurs citoyens et aux organisations non gouvernementales (ONG), le droit de saisir directement la cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
Par cette décision grossière, les autorités ivoiriennes se donnent une marge de manœuvre beaucoup plus large et dangereusement suffisante pour bafouer et piétiner à profusion le droit de ces citoyens étant entendu que désormais les citoyens (les plus faibles) ; et les ONG (la voix des sans voix) sont privés de leurs droits essentiels de recourir à la CADHP lorsqu’ils n’ont pas réussi à obtenir justice devant les juridictions nationales.
Une telle décision injustifiable et indéfendable qui ne saurait trouver son fondement sur le principe rationnel du droit, emporte à l’encontre du peuple ivoirien en particulier et des peuples des pays africains en général pourtant véritables détenteurs de la souveraineté, une insécurité juridique ineffable.
Planète Paix en appelle à la vigilance et à la responsabilité de la communauté nationale et internationale sur la question.
Planète Paix constate malheureusement avec amertume qu’en Côte d’Ivoire et dans bien de pays africains, la démocratie est malade de la politique politicienne de ces hommes politiques.
Planète Paix invite les autorités ivoiriennes à admettre qu’une telle décision est une grossière erreur et à se ressaisir car aucun Etat de nos jours ne saurait enfermer ou confiner les droits.
“Un Etat n’est pas comme sur le sol qu’il est assis un patrimoine ; c’est une société d’Hommes qui seule peut disposer d’elle-même.”, Emmanuel Kant dans Essai Philosophique sur la paix perpétuelle.
Planète Paix, Organisation de paix, pour la paix et des droits humains rappelle que le droit ne saurait s’accommoder de couture personnelle et personnalisée, taillée sur mesure et considère qu’une telle décision est une forfaiture qui ne saurait servir d’exemple dans un monde qui ne demande que protection des droits humains et des peuples.
Cela augure, à n’en point douter, d’une menace certaine à l’encontre des élections à venir.
Planète Paix s’inquiète dès lors pour l’issue des élections à venir et demande à la communauté nationale et internationale de parer au plus pressé pour sauver la sincérité du vote, la démocratie, garantir la sécurité juridique, la sûreté, la vie et les droits des citoyens ivoiriens ainsi que les citoyens des autres pays menacés par une telle décision anti-démocratique.

Fait à Abidjan le 30 / 04 / 2020
Le Président Central de PLANETE PAIX
S. Em. Achille COMOE

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