Travail des Enfants: la Première Dame Dominique Ouattara recrute et équipe 100 Agents Vérificateurs

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Côte d’Ivoire: la Première Dame Dominique Ouattara recrute et équipe 100 Agents Vérificateurs
du Travail des Enfants dans la production du Cacao

Le comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS), présidé par la Première Dame Dominique Ouattara a procédé à la remise de motos et kits de sensibilisation à chacun des 100 Agents Vérificateurs du Travail des Enfants dans la chaîne d’approvisionnement du cacao. C’était le jeudi 24 août 2023 au siège de la Fondation Children Of Africa à Abidjan en présence Mme N’da Bindé Nadia Flora, Chef de Cabinet et Monsieur Coulibaly Brahima, Directeur de la communication de la Première Dame Dominique Ouattara.

Après l’institution de la liste des travaux légers autorisés aux enfants, après la construction et l’équipement de 3 centres d’accueil et de transit pour les enfants victimes de traite et d’exploitation, à Soubré, Bouaké et Ferkessédougou, après la construction chaque année de nombreuses salles de classe et de cantines scolaires pour permettre aux enfants des zone rurales reculées d’aller à l’école, après la création de 6 Antennes régionales de la Sous-direction de la police criminelle chargée de la lutte contre le trafic d’enfant et la Délinquance Juvénile, à Man, San Pedro, Soubré, Bouaké, Bondoukou et Korhogo, pour mettre hors d’état de nuire les trafiquants d’enfants, après la signature de plusieurs accords de coopération avec les pays voisins pour lutter en amont contre la traite transfrontalière des enfants, la Première Dame, Madame Dominique OUATTARA, vient une fois de plus marquer de son empreinte la lutte contre le travail des enfants en Côte d’Ivoire, à travers le recrutement des Agents Vérificateurs.

Selon Mme N’da Bindé Nadia Flora, son Chef de Cabinet, « ces Agents spécialisés, se situent en amont du dispositif national de lutte contre le travail des enfants, car ils ont pour missions d’identifier les situations de risque de travail des enfants, de prévenir et d’éliminer ces risques à travers des réponses communautaires, endogènes ou locales ».

A ce titre, poursuit-elle, ils auront pour rôle de sensibiliser, d’informer et de former les acteurs communautaires sur les travaux dangereux interdits aux enfants et les travaux légers autorisés aux enfants, afin d’améliorer la compréhension des communautés et susciter ainsi leur adhésion et leur mobilisation contre le travail des enfants. De ce fait, les Agents Vérificateurs contribueront à la réalisation de la traçabilité sociale du cacao, grâce à leur rôle d’acteur de veille, d’alerte précoce et de protection des enfants contre l’exploitation.

Les Agents Vérificateurs du Travail des enfants, sont pour le moment au nombre de 100 personnes, recrutées par le Conseil du Café-Cacao et affectées depuis septembre 2022, dans les 13 Délégations Régionales du Conseil, à savoir Divo ; Gagnoa ; Yamoussoukro ; Agboville ; Soubré ; San Pedro ; Abengourou ; Bongouanou ; Duékoué ; Man ; Daloa ; Aboisso et Abidjan.

Ainsi, après une période d’immersion, d’apprentissage et de formation pratique de presqu’une année dans leurs zones d’affectation, les Agents Vérificateurs sont à présent outillés et prêts pour la réalisation de leur mission sur le terrain. C’est ce qui justifie, toujours selon Mme N’da Bindé Nadia Flora, la mise à leur disposition par le CNS, de leur matériel de travail, constitué pour le moment d’une moto et d’un kit de sensibilisation pour chaque Agent Vérificateur, soit au total 100 motos.

Une approche stratégique pérenne et vers l’institutionnalisation des actions de lutte contre le travail des enfants

En effet, depuis plus de deux décennies, des organisations activistes de défense des droits de l’homme, et même des membres du Congrès Américains, à travers des articles de presse, des documentaires, des pétitions et des plaintes, ne cessent d’appeler les autorités compétentes aux Etats-Unis, notamment les douanes Américaines, le CBP, à prendre des mesures visant à interdire l’importation du cacao en provenance de la Côte d’Ivoire sur le marché américain, au motif qu’il est le produit du travail des enfants.

Par ailleurs, ces dernières années, les pays consommateurs sont devenus de plus en plus exigeants sur le respect de l’environnement et des droits humains dans la production de certains produits importés sur leurs marchés, tel que le cacao.

C’est le cas des Etats Unis d’Amérique, avec la loi du 24 février 2016, modifiant la Tariff Act de 1930, qui interdit l’importation aux États-Unis de biens fabriqués sous couvert de travail forcé ou obligatoire, et la loi sur le commerce et le développement de 2000 (TDA), qui exclus des accords commerciaux préférentiels, les produits impliquant le travail des enfants.

C’est également le cas des pays européens avec le règlement (UE) 2023/1115 du Parlement européen et du Conseil du 31 mai 2023, relatif à l’importation sur le marché de l’Union Européenne des produits associés à la déforestation et à la dégradation des forêts, ainsi que du projet de règlement relatif à l’interdiction des produits issus du travail forcé sur les marchés de l’Union européenne, dont l’adoption est prévue en décembre 2023 par le Conseil européen.

Il convient de noter à toutes fins utiles que 67% de la production nationale de cacao est exporté vers les pays de l’Union Européenne et 14% vers les Etats Unis d’Amérique. Ce qui signifie qu’une mise à exécution des menaces d’embargo de la part de ces pays aurait des conséquences catastrophiques pour la Côte d’Ivoire et pour l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeurs du cacao, en particulier pour les producteurs qui en constituent le maillon le plus faible.

Face à ces enjeux économiques et sociaux, la Côte d’Ivoire ne baisse pas les bras et continue de mener un combat acharné contre le travail des enfants, en mettant en œuvre des politiques nationales vigoureuses, notamment les Plans d’Action Nationaux de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants, sous le leadership de la Première Dame, Madame Dominique OUATTARA, Présidente du CNS, et la stratégie nationale pour le cacao durable pilotée par la Primature.

Les efforts déployés ces dernières années par le gouvernement et par la Première Dame, ont permis de réaliser des progrès significatifs dans la lutte contre le travail des enfants.

Mais en dépit des progrès réalisés, force est de constater que le phénomène persiste, en raison de certains facteurs conjoncturels, tels que les crises sécuritaires dans certains pays frontaliers qui exacerbent la pression migratoire sur la Côte d’Ivoire.

C’est pourquoi, l’approche stratégique de la Première Dame est d’inscrire la lutte contre le travail des enfants dans une perspective pérenne, en instituant une surveillance permanente de proximité du travail des enfants.

Philippe Kouhon

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