Entretien avec Fabriss Atitoh: « Je veux magnifier Ernesto Djédjé »

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Entretien avec Fabriss Atitoh: « Je veux magnifier Ernesto Djédjé »

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Découvrez le clip vibrant de ”À jamais Ernesto Djédjé” par la solaire Fabriss Atitoh, une reprise magistrale de ”Glôzô”, un hommage éclatant au ”Gnoatré national”, Ernesto Djédjé. Ce chef-d’œuvre visuel a été tourné à Tahiraguhé (dans le département de Daloa en Côte d’Ivoire), le village natal du pionnier du Ziglibity, Ernesto Djédjé. Créé dans les années 70-80, le Ziglibity s’inspire des sonorités et danses des peuples de l’ouest ivoirien. Ce genre musical unique fusionne des rythmes traditionnels tels que le ”Digba”, le ”Sopi” et le ”Zoglobi”, modernisés par Ernesto Djédjé avec des instruments comme la guitare et le cuivre. Ce style est caractérisé par des rythmes complexes et des percussions dynamiques. Le Ziglibity, bien plus qu’un style musical, est une danse énergique et pleine de vie. Fabriss Atitoh, passionnée de danse et de musique traditionnelle, insuffle une nouvelle vitalité à ce genre unique, ravivant l’œuvre authentique d’Ernesto Djédjé dans les cœurs du monde de la chanson traditionnelle africaine. Nous dit Jean Paule ORO biographe de Fabriss Atitoh qui a accepté de nous accorder cet entretien.

Quand on célèbre ses 10 années de carrière où on fait salle comble et des ainés comme les Patron, Abou Galiet , 100 Façon à leur tête Bény Bézy qui montent sur le podium pour te plébisciter. En ce moment qu’est ce qui se passe dans la tête?

Ca fait plaisir de se sentir soutenu par sa communauté surtout qu’après le COVID les gens avaient la peur de se ressembler en public. J’avais peur de « tapé poteau ». Devant ce beau publique qui s’est déplacé, je ne peux être animé par un sentiment de soulagement . C’est comme si on venait de me débarrasser d’un fardeau. C’était mon deuxième concert live en moins de trois ans. Le premier a été une réussite au niveau de l’affluence du publique qu’au niveau de ma prestation même s’il y avait beaucoup de choses a corriger au niveau de mon tour de chant. Vous savez je viens de la danse. Je ne suis pas chanteuse a la base. Donc pour ce deuxième concert qui célébrai également l’anniversaire de mes 10 années il fallait travailler sur ce volé. Je me suis donné une direction artistique pour travailler ce côté.

C’était qui ce Directeur Artistiques ?
Léao De Khaurey pour ne pas ne nommer. Je me posais beaucoup de question est ce que je pouvais faire mieux que le précédant concert ? lorsque depuis ma loge j’ai vu le publique j’ai poussé un ouf de soulagement : une mi-temps est gagnée. L’autre préoccupation c’était ma prestation. Lorsque ces ainés venir m’encourager et dire que c’était encore mieux que le premier. je dis wahooo le travail a payé. C’est un sentiment de quelqu’un qui a accompli une mission qui m’a animé en ce moment-là.

Tu peux donc aujourd’hui dire après 10 année de carrière que tu es au sommet de ton art. « Tu es arrivée » comme on dit à Yopougon. ?

Au sommet de mon art c’est une peut fort et prétentieux. Il faut être réaliste ? Je peux dire que j’ai franchi une étape du plan de carrière que mon équipe et moi avons mis en place.

C’est quoi la prochaine étape ?
La prochaine étape c’est le concert en Côte d’Ivoire je ne dis pas que je n’ai rien à prouver ici. Mais faire deux concert live ici salle comble en mois de 3 ans je pense que j’ai une base de FAN ici il faut donc conquérir mon pays pour consolider cet acquis.

C’est bouclé ?
Mon équipe et moi travaillons sur le projet. Nous sommes au Stage de recherche de partenaire. C’est lorsque nous verrons une bonne visibilité que nous allons communiquer sur la période. Vous êtes les bienvenus.

Vous êtes désormais chez AMB PROD vous chez quel partenaire ?
Non il ne faut pas tout confondre AMB Prod est un partenaire qui a Produit le concert de mes 10 années de carrière. Le contrat se limitait au concert et toute ses ramifications. On peut toujours continuer de travailler ensemble sur d’autres projets pourquoi pas mais cela dépendra du contrat qui me sera proposé. Simon l’artiste Fabriss Atitoh reste une pure produite de DIMI COM’EVENT. Et c’est Zézé Reine Fabrice qui est la comptable de cette structure. C’est mon label cela ne m’empêche de collaborer avec d’autre structure comme ce fut le Cas avec AMB PROD d’Amédé Bouabre que je remercie d’avoir cru en moi.

Tu sors bientôt le clip de « A JAMAIS ERNESTO DJEDJE ». Une reprise de la Chanson « Glôzo » du Gnoaté National. C’est trop facile les reprises. On peut parler de manques d’inspiration ?

Bravo, bravo, …..(elle applaudies)……C’est un raccourci de quelqu’un qui ne connait pas la musique. C’est plus difficile de reprendre la chanson d’autrui que sa propre chanson. Il faut être inspiré pour s’approprier la chanson sans la dénaturer. J’ai fait « Hommage au COPINE » qui est un pots-pourris des leurs meilleurs titres du groupe de Zouglou féminin LES COPINES.

Vous pensez que c’est facile de le calibrer de tel sorte qu’on pense que c’est un titre. En faisant du Ziglibity sur chacun de mes albums, c’était une manière pour moi de rendre hommage à mon idole même si j’étais très gamine au moment de sa gloire. J’ai fait « Mama Africa » du Ziglibity qui est une composition personnelle. J’ai repris « Glôzo » pour marquer les quatre décennies de sa mort. Une manière de dire qu’il sera à Jamais dans mon cœurs d’où le titre « A JAMAIS ERNESTO DJEDJE »

Copier-Coller ou tu y as apporté quelque chose de différent ?
Je m’en suis approprier sans la dénaturer. J’y ai apporté ma touche. Dans la version originale de « Glôzo » Ernesto Djédje n’avait pas de solo de percussion. J’en ai ajouté. J’ai ajouté quelques touches au refrain.

Si vous vous êtes approprié cette chanson j’imagine que vous avez quelque chose d’original pour le clip ?
Cette question frise la comparaison avec mon idole. Non jamais, et je n’ai pas les moyens. Il restera le maitre n’a jamais. J’ai voulu faire quelque chose qui lui ferai plaisir en tournant le clip dans son village a Tahiraghué. Je voulais me sentir près de lui. Je ne l’ai pas connu. Faire donc le clip sur la terre de ses parents était symbolique pour moi. C’était aussi une occasion pour faire connaitre son village. Mais je me suis surtout approprié cette chanson grâce aux thématiques qu’il développe.

C’est quoi ces thématiques ?
La valorisation du travail et lutter contre les paresseux contre l’oisiveté, de l’adultère, et même la sorcellerie qui est un fléau dans les sociétés africaines. Dans un village s’il s’avère que suite au rituel du « Guôpô » tu es le coupable de la mort du défunt c’est une honte. Tu es dans le village tu passes ton temps à sortir avec les épouses d’autrui lorsqu’on te prend la main dans le sac c’est une honte. A 40 ans passées dans un village tu ne cultive même pas un lopin de terre tu mendies chez tes amis parce que tu n’es pas marié c’est une honte. Ces thématiques ont été développer par Ernesto Djédjé il y’a plus de 40 ans et cela existe tours dabs nos village. Je veux resensibiliser les gens surtout à cette jeunesse dans nos villages qui baigne dans l’oisiveté.
Déjà disponible, sur toute les plate-formes dès le 31 janvier 2025

Merci Fabriss d’être passée annoncer cet exclusivité.

Je me sent chez moi ici. Je vous invite a aller visionner le clip

Zahui RAFFOUX a Paris

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