South Africa (RSA): Time for the ICC to release Laurent Gbagbo

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A la suite de l’Appel lancé la semaine dernière par le SACP (Le Parti Communiste Sud-Africain) en faveur de la libération du Président GBAGBO, SHANNON EBRAHIM, journaliste et Editrice en chef pour le service International du Journal Sud-africain THE STAR, a publié cet article qui repart un peu sur les traces du dossier du Président GBAGBO à la CPI.
SHANNON EBRAHIM a écrit d’autres articles sur le dossier du Président GBAGBO

This week the SACP joined the ranks of those calling for the ICC to release former Ivorian President Laurent Gbagbo after growing allegations of gross political interference and manipulation by the former colonial power in his case.

Gbagbo’s trial is currently underway in the Hague, and it would seem that Gbagbo’s defence lawyers have easily destroyed the narratives of the ICC prosecutor, who is accused of capitulating to French pressure to try Gbagbo

It would seem this is a case of justice denied after the ICC has held this former African president for seven years without concluding his trial – largely due to a lack of evidence against him.

Gbagbo was initially arrested in 2011 by French forces and handed to his competitor Alassane Ouattara’s rebel forces – Ouattara is largely considered France’s “man” in the Ivory Coast.

Following Gbagbo’s irregular arrest he was transferred to the ICC in the Hague, and targeted by the ICC’s Prosecutor Luis Moreno Ocampo who was perceived by many to have been a tool of western powers.

As Human Rights Watch Director Kenneth Roth said at the time, “Ocampo was more interested in issuing arrest warrants than in conducting criminal investigations.”

The ICC was allocated a budget of 4-8 million Euros to investigate allegations of post-election violence against Gbagbo, but failed to ever investigate the same allegations levied against Ouattara, even though Ouattara’s forces were alleged to have massacred hundreds of civilians, at one point killing 800 in just two days. It should be noted that France contributes 10% of the ICC budget.

When Gbagbo’s trial started in February 2013, two years after his arrest, the new ICC Prosecutor Fatou Bensouda (who had been Ocampo’s assistant) could not convince all three judges that there was enough evidence against Gbagbo.

According to French online investigative news site Mediapart, the French Foreign Minister Laurent Fabius was aware of the weakness of Bensouda’s case and had rushed to the Hague to discuss progress of the case with the French ambassador.

Bensouda’s team took another year to try and gather enough evidence against him.

It was only in May 2014 that the charges against him were confirmed. Some evidence brought against him by the prosecution in the pre-trial hearings was proven to be fabricated, with one video of his followers allegedly carrying out massacres having actually been shot in Kenya.

The ICC Prosecutor Fatou Bensouda was later to admit to one of the presidential candidates of the Central African Republic (CAR) Pascal Bida Koyagbele at a dinner in the Netherlands,“There is nothing serious against Gbagbo, it’s political pressure coming from France and I can do nothing.”

Koyagbele contends that Bensouda had lobbied France to be appointed as ICC chief prosecutor.

But perhaps more importantly is why the ICC was being used as a political instrument by the former colonial power to neutralise Gbagbo from the political scene of the Ivory Coast.

The fundamental reason was that since becoming president in 2000, Gbagbo had become the greatest threat to France’s domination in Ivory Coast as well as Francophone Africa.

Gbagbo had started to reduce the dominance of French corporations over the economy, and the concern was that this could be replicated across West Africa.

Gbagbo was determined to relax France’s control over banking, insurance, transport, cocoa trading and energy policy, and had invited companies from other countries to tender for government projects.

Gbagbo was appalled by the gross overspending on French projects, such as the bridge France was to build in the capital Abidjan for 200 billion CFA francs, a contract he cancelled when the Chinese said they could build the bridge for 60 billion CFA francs in 2002.

Then there was Gbagbo’s opposition to France maintaining its colonial pact with its former colonies whereby the French treasury controls their currencies, capital reserves, and trade and investment policies.

Under the agreement between France and its former colonies on the creation of the CFA franc, the central banks of its former colonies are obliged to keep 80% of its foreign exchange reserves in an operations account held at the French treasury in Paris.

This has made it impossible for countries to regulate their own monetary policies.

Gbagbo’s incarceration at the Hague was a solution of last resort, when all other means to neutralise him, including a series of coups, had failed.

The tragedy of the story is that Gbagbo had actually returned Ivory Coast to multiparty democracy, ensured press freedom and fought for the total sovereignty of an African country still under the yoke of neo-colonialism.

It is time the world recognises that the ICC has been manipulated in this instance, and as Africans we need to ensure that this type of manipulation does not continue, as there is no other alternative to the ICC in terms of prosecuting gross violations of human rights.

Shannon Ebrahim is Group Foreign Editor

IL EST TEMPS QUE LA CPI LIBERE LAURENT GBAGBO

La semaine dernière, le SACP (Le Parti Communiste Sud-africain) a rejoint les rangs de
ceux qui appellent à la libération de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, par la
CPI après de nouvelles accusations d’ingérence politique flagrante et de manipulation
de la part de l’ancien pouvoir colonial dans son dossier.
Le procès de Gbagbo est actuellement en cours à La Haye et il semblerait que les
avocats de la défense de Gbagbo aient facilement détruit les accusations du procureur
de la CPI, accusé d’avoir capitulé sous la pression française pour juger Gbagbo.
Il semblerait que ce soit un cas de déni de justice après que la CPI ait maintenu cet
ancien président africain pendant sept ans sans conclure son procès, principalement
en raison d’un manque de preuves contre lui.
Gbagbo a été arrêté en 2011 par les forces françaises et remis aux forces rebelles de
son adversaire Alassane Ouattara qui est considéré comme «l’homme» de la France en
Côte d’Ivoire.
Après l’arrestation irrégulière de Gbagbo, il a été transféré à la CPI, à La Haye comme
cible du procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, qui était perçu par beaucoup
comme un instrument des puissances occidentales.
Comme le disait alors Kenneth Roth, directeur de Human Rights Watch, «Ocampo était
plus intéressé par la délivrance de mandats d’arrêt que par la conduite d’enquêtes
criminelles».
Un budget de 4 à 8 millions d’Euros a été mis à la disposition du procureur pour
enquêter sur les allégations de violences postélectorales contre Gbagbo, mais la CPI n’a
jamais enquêté sur les mêmes allégations portées contre Ouattara, alors que les forces
de celui-ci auraient massacré des centaines de civils, tuant plus de 800 en seulement
deux jours. Il convient de noter que la France contribue à hauteur de 10% au budget de
la CPI.
Lorsque le procès de Gbagbo a commencé en février 2013, deux ans après son
arrestation, le nouveau procureur de la CPI, Fatou Bensouda (qui avait été l’assistant
d’Ocampo), n’a pas pu convaincre les trois juges de l’existence de preuves suffisantes
contre Gbagbo.
Selon Mediapart, journal d’investigation français en ligne, le ministre français des
Affaires étrangères, Laurent Fabius, était conscient de la faiblesse de l’accusation de
Bensouda et s’était rendu à La Haye pour discuter de l’évolution du dossier avec
l’Ambassadeur de France.
Il a fallu encore un an à l’équipe de Bensouda pour rassembler «suffisamment» de
preuves contre Gbagbo.
Ce n’est qu’en M ai 2014 que les charges retenues contre lui ont été confirmées. Il a été
prouvé que certains éléments de preuve présentés par l’accusation au cours des
audiences préparatoires au procès avaient été fabriqués, avec une vidéo des massacres
de ses présumés partisans qui aurait en réalité été filmée au Kenya.
Le procureur de la CPI, Fatou Bensouda, a ensuite avoué à l’un des candidats à la
présidence centrafricaine (RCA) Pascal Bida Koyagbele lors d’un dîner aux Pays-Bas
que: «Il n’y a rien contre Gbagbo, c’est une pression politique venant de la France et je
n’y peux rien».
Koyagbele affirme que Bensouda a bénéficié du soutien de la France pour sa
nomination comme procureure en chef de la CPI.
Mais il est peut-être plus important de se demander pourquoi la CPI a été utilisée
comme un instrument politique par l’ancien pouvoir colonial pour éloigner Gbagbo de la
scène politique ivoirienne.
La raison fondamentale en était que depuis son accession à la présidence en 2000,
Gbagbo était devenu la plus grande menace pour la domination française en Côte
d’Ivoire ainsi qu’en Afrique francophone.
Gbagbo avait commencé à réduire la domination des entreprises françaises sur
l’économie ivoirienne, ce qui pouvait être reproduit dans toute l’Afrique de l’Ouest.
Gbagbo était déterminé à assouplir le contrôle de la France sur le système bancaire,
l’assurance, le transport, le négoce du cacao et la politique de l’énergie et avait invité
des entreprises d’autres pays à participer aux appels d’offre pour les projets
gouvernementaux.
Gbagbo a été choqué par les coûts excessifs des travaux effectués par les entreprises
françaises, tel que le pont que la France devait construire dans la capitale Abidjanaise
pour 200 milliards de francs CFA. Il a annulé le contrat lorsque les Chinois ont
annoncé qu’ils pourraient construire le même pont pour 60 milliards de francs CFA en
2002.
Il y avait ensuite l’opposition de Gbagbo à ce que la France maintienne son pacte
colonial avec ses anciennes colonies en vertu duquel le Trésor français contrôle leurs
monnaies, leurs réserves de capital et leurs politiques en matière de commerce et
d’investissement.
En vertu de l’accord entre la France et ses anciennes colonies sur la création du franc
CFA, les banques centrales de ses anciennes colonies sont obligées de garder 80% de
leurs réserves de change sur un compte d’opérations tenu au Trésor français à Paris.
Cela a empêché ces pays de réglementer leurs propres politiques monétaires.
L’incarcération de Gbagbo à La Haye était une solution de dernier recours lorsque tous
les autres moyens de le neutraliser, y compris une série de coups d’État, avaient
échoué.
La tragédie de cette histoire est que Gbagbo avait effectivement amené la Côte d’Ivoire à
la démocratie multipartite, garanti la liberté de la presse et lutté pour la souveraineté
totale d’un pays africain toujours sous le joug du néo-colonialisme.
Il est temps que le monde reconnaisse que la CPI a été manipulée dans cette affaire et
en tant qu’Africains, nous devons veiller à ce que ce type de manipulation ne se
poursuive pas, car il n’y a d’autre mission assignée à la CPI que de poursuivre les
auteurs de violations flagrantes des droits de l’homme.
Par SHANNON EBRAHIM
Shannon Ebrahim est éditrice en chef du Service International
Du Journal Indépendant Sud Africain THE STAR
Traduction : O. SESSEGNON (vice Président de la Représentation FPI-Afrique du Sud)

Retrouvez l’article sur iol.co.za

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