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Dans la grande salle de mariage de la sous-préfecture de Ouragahio , c’est au cœur du Gôh dans le mois d’avril 2025 , que l’ambassadeur de la paix et fils de la région , Abel Djohore Gbakayoro , a donné le coup d’envoi d’une tournée de mobilisation citoyenne et républicaine . L’objectif : prévenir les violences électorales et raviver l’esprit de fraternité dans une région souvent marquée par des tensions politiques.
Abel Djohoré a exhorté les populations à prôner la paix : « Nous devons nous battre pour que notre belle cité ne soit pas détruite par la violence », insistant sur le fait que « la violence ne construit pas, elle est destructrice et aveugle ». Il a interpellé les jeunes : « Tournez le dos à la violence. Vous avez toute votre vie devant vous ». Il a aussi parlé aux femmes, les exhortant à jouer leur rôle de conseillères à la maison : « Ce n’est pas la nuit qui porte conseils, mais plutôt les femmes qui portent conseils ». Aux chefs de village, il a rappelé : « Vous réglez les conflits. En cette année électorale, je vous mets en mission : appeler vos populations à bannir la violence. »
Le sous-préfet de Ouragahio, Kader Lanciné Fofana, a apporté un appui institutionnel à l’initiative. « Cette tournée n’est pas politique. M. Djohoré n’a tenu aucun propos de politicien. Il est venu parler à ses parents, en tant que fils du terroir », a-t-il affirmé. Et de rappeler : « Nous ne voulons plus d’élections avec des morts, des blessés, ou de la violence. Le message de paix transmis aujourd’hui est fondamental ».
La deuxième adjointe au maire de Ouragahio, Béatrice Yoro, également présente, a salué la portée de cette tournée : « Nous voulons une démocratie qui préserve la paix, la cohésion sociale et la vie des citoyens ». Elle a appelé à « bannir la violence sous toutes ses formes » car « après les élections, il y a des vies à préserver ». Camille Boli, chef du village de Ouragahio, a aussi exprimé la gratitude des autorités coutumières : « C’est notre fils. Il n’est pas venu faire de la politique, mais est venu nous parler d’une situation nous vivons au quotidien. Nous sommes très heureux de cette initiative ».
Abel Djohoré a expliqué le choix de Ouragahio pour lancer la tournée : « Ouragahio, c’est mon village. Avant de traverser la région, il fallait prendre la bénédiction de mes parents ». Il a rappelé qu’il s’agit d’une démarche anticipative : « J’ai été fait ambassadeur de la paix ici même à Gagnoa. Notre devoir, c’est de prévenir pour désamorcer ce qui arrive ». De fait, la Côte d’Ivoire, à chaque élection présidentielle depuis plusieurs décennies, connait des violences meurtrières et des dégâts matériels. Cette tournée, selon son initiateur, « vise à rompre ce cycle meurtrier ».
En sensibilisant les populations des 14 sous-préfectures du Gôh, Abel Djohoré espère semer une graine de paix durable. « Il n’y a pas de village RHDP, PPA-CI ou PDCI. Il n’y a que des villages ivoiriens où vivent des hommes et des femmes qui aspirent à la paix », a-t-il lancé. Un message fort, dans un contexte pré-électoral où la mémoire collective reste marquée par les blessures du passé.
DJACK ZOLA