Pulcherie Gbalet:” nous avons donc atteint nos objectifs”

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Pulchérie Gbalet : Présidente de l'ACI .

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CONFERENCE DE PRESSE DE ALTERNATIVE CITOYENNE IVOIRIENNE RELATIVE AU BILAN DE LA VILLE MORTE LE 19 JUILLET 2022

Citoyen, Citoyenne,
Chers amis de la presse,

Le mardi 21 juin 2022, nous avons lancé un mot d’ordre de ville morte pour le 19 juillet afin de manifester de façon pacifique, face aux injustices généralisées et à la cherté de la vie. En effet, le peuple ivoirien subit plusieurs formes d’injustices allant des déguerpissements abusifs aux arrestations arbitraires en passant par le non respect des procédures en la matière. Le peuple ivoirien subit également une cherté de la vie non maîtrisée puisque non seulement l’Etat n’arrive pas à faire appliquer les mesures prises par lui-même, mais il ne fait pas suffisamment d’efforts pour trouver des solutions innovantes. Quand on n’a pas de solution, il faut avoir l’humilité d’écouter les propositions de la société civile qui vont dans le sens de solutions concrètes pour soulager populations et commerçants.

Ainsi la ville morte a été lancée et le bilan est très positif à plus d’un titre :
1- Il y a eu zéro violence ;
2- La circulation fluide et l’absence d’embouteillages témoignent du succès du mot d’ordre ;
3- Des communes comme Mbahiakro, Bonoua, Dabou, Agnibilékro, Bingerville et certains secteurs de Yopougon et Abobo avaient leurs activités ralenties et les marchés fermés.

Nous avons donc atteint nos objectifs, d’autant plus que nous n’avons associé aucune autre organisation à la mobilisation, et par ailleurs le BTS est en cours.

Chers frères, chères sœurs, Ivoiriens et Ivoiriennes je voudrais ici vous féliciter pour votre éveil et vous remercier pour l’attention particulière que vous nous accordez dans ce combat pour le bien être du citoyen et du respect de ces droits dans notre pays où la démocratie est en net recul. Sachons que nous nous battrons jusqu’a ce que nos droit les plus élémentaires soient respectés ( le droit au logement, le droit de se nourrir sainement, le droit à la justice, le droit de manifester pacifiquement sans répression etc…).
Mes remerciements particuliers vont en l’endroit des cybers activistes et des journaliste de la presse écrite qui ont relayé jusqu’au dernier jour l’information de la ville morte. Je voudrais vous rassurer que nous ne sommes qu’au début de notre combat alors armons nous de courage.

Sachez que dans la Déclaration universelle des droits de l’homme a été adoptée par les Nations unies en 1948, une grande partie de l’Afrique était encore en train de livrer son premier combat pour se libérer du joug colonial. Trois pays africains seulement étaient présents à l’ONU au moment du vote : l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Éthiopie. Et l’Afrique du Sud de l’apartheid s’est abstenue.

Après l’indépendance, c’est un combat pour garantir les droits humains dans la loi et dans la pratique qui a été livré, bien souvent dans un contexte de parti unique, de violente répression et de persécution des voix dissidentes.

Ce combat est encore loin d’être gagné, mais, au cours des décennies qui se sont écoulées, d’extraordinaires progrès ont été accomplis.

Le travail de campagne mené sans répit par les défenseurs des droits humains, qui ce faisant s’exposent souvent à de graves dangers, a abouti à ce que les principes fondateurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme – notamment le droit de vivre à l’abri de la peur et du besoin – soient inscrits dans des traités régionaux relatifs aux droits humains, tels que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que dans le droit interne de la plupart, si ce n’est la totalité, des pays africains.

Cependant, la lutte se poursuit : un « troisième » combat acharné est livré pour que les dispositions des lois nationales et les obligations et engagements en matière de droits humains inscrits dans les normes régionales ne restent pas lettre morte. Si des États d’Afrique subsaharienne ont acquis l’art de parler le langage des droits humains, de trop nombreux pays encore continuent en 2018 de réprimer violemment et de restreindre l’espace dans lequel les personnes et les organisations peuvent défendre les droits humains.

Pour dire que le combat des droits humains du point de vue universel n’est pas encore un acquis sous nos tropiques. Nous avons besoin de courage et d’abnégation pour atteindre notre objectif car nous sommes sous une grande oppression. Tant que nos revendications ne sont pas encore satisfaites nous ne nous tairons pas et nous continuerons de manifester. On parlera, on manifestera pacifiquement jusqu’à ce que nous soyons entendu car la vie humaine est sacrée, il faut la respecter. Ainsi le 08 août 2022, nous donnerons le prochain mot d’ordre, après avoir analysé le discours du 06 août. Nous attendons entre autres :
1- La libération de tous les prisonniers politiques et militaires ;
2- Le retour effectif de tous les exilés qui le désirent, dont le Président Soro Guillaume et le Ministre Charles Blé Goudé ;
3- L’ouverture de toutes les frontières car les populations qui vivaient des activités liées au fonctionnement des frontières sont à bout de souffle ;
4- La prise en compte de nos propositions contre la vie chère.

Avant de terminer, nous tenons à remercier tous ceux souhaitent adhérer et les informons que dans les prochains jours des détails leur seront donnés pour leur intégration.

Je vous remercie.

Fait à Abidjan, le 21 juillet 2022.

Pour ACI
La Présidente
Pulchérie Gbalet.

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