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Depuis le coup d’état de juillet 2023, le Niger cherchent à renforcer sa souveraineté économique, ceci les amène à remettre en question certain de leur partenariat notamment avec la Chine dans le secteur pétrolier. Des décisions importantes sont prises concernant l’autonomie économique du pays et marquent un tournant dans les relations entre le Niger et la Chine.
CNPC dans la tourmente au Niger vers un bras de fer énergétique avec la Chine
La China National Petroleum Corporation (CNPC) est une entreprise chinoise pétrolière et gazière de Chine. Elle opère notamment à travers sa filiale CNPC Niger Petrolum SA. La CNPC a cofinancé et construit le méga-pipeline Niger- Bénin de 2000km qui permet d’acheminer le pétrole nigérien jusqu’au port de Sème, au Bénin, pour l’exportation.
Ce projet avait renforcé l’emprise chinoise sur les infrastructures énergétique notamment au Niger.
Un partenariat en crise avec la Chine
Plusieurs décisions ont été prises durant ces derniers mois, alors que les nouvelles autorités nigériennes entendent reconquérir leur souveraineté économique.
Ces choix marquent une rupture entre les deux partenaires. En mars 2025, le Niger ordonne l’expulsion de trois cadres chinois de la CNPC, les accusant de non-respect des règles de contenu local et notamment sur les écarts salariaux injustifiés entre les employés expatriés et locaux.
Ce vendredi 23 mai 2025, l’État nigérien exige le départ de tous les expatriés présents depuis plus de 4 ans, y compris chez les sous-traitants de l’entreprise, pour non-conformité à l’ordonnance d’août 2024 imposant l’emploi local, une exigence clé pour le pays.
Une révision des partenariats et des tensions
Dans un communiqué officiel, le Ministre a adressé à Monsieur le Président Directeur Général de la China National Petroleum Corporation Niger Petroleum (CNPCNP) sa décision quant à la résiliation des contrats de travail des expatriées du secteur pétrolier à compter du 8 mai 2025. Il précise par ailleurs que « les agents de la CNPCNP, de ses sous-traitants et leurs prestataires se trouvant dans cette catégorie sont tenus de quitter le Territoire Nigérien avat le 31 mai 2025 ».
Le Ministre souligne le « mépris » de l’entreprise chinoise quant au « respect de la réglementation en vigueur en République du Niger ».
Derrière ce discours « patriotique », une réalité plus risquée ?
En s’attaquant frontalement à Pékin, Niamey menace son propre avenir économique, la CNPC étant la colonne vertébrale des exportations pétrolières du pays.
Cette décision et ces tensions illustrent les conséquences diplomatiques des choix de rupture faits par le régime des pays de l’AES, à savoir un isolement régional, des tensions avec des partenaires stratégiques, un risque de paralysie logistique.
Dans une région déjà sous tension, le Niger prend des décisions risquées.
Peut-ont réellement parler de souveraineté quand on sabote ses propres canaux d’exportations, sans s’attendre à des représailles économiques ou diplomatiques ?
F. Kouadio
Cap’Ivoire Info / @CapIvoire_Info