Libération de Laurent Gbagbo : la Côte d’Ivoire doit retrouver maintenant la voie du progrès, de l’indépendance et de la paix (PCF)

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La Cour pénale internationale (CPI) vient d’innocenter l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Il était en détention préventive depuis 7 ans ! Aucun des 82 témoins à charge n’a pu étayer en quoi que ce soit les chefs d’accusation de crime contre l’humanité. Nombre d’entre eux ont même témoigné en sa faveur. Ainsi se termine un procès initié à l’époque sous l’influence du pouvoir français de Nicolas Sarkozy. C’est ce même pouvoir qui a installé par la force en 2011 l’ultra libéral Alassane Ouattara à la tête du pays.

Laurent Gbagbo avait été élu en 2000 sur la base d’une aspiration profonde à la démocratie, à l’indépendance et à la justice sociale. La politique mise en place à l’époque dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’économie et des institutions, s’est heurtée dès 2002 à une tentative de coup d’État. Il s’en est suivi une déstabilisation du pays par l’intermédiaire d’une rébellion soutenue par le dictateur burkinabé Blaise Compaoré.

Depuis 2011, M. Ouattara a mis en cause les libertés, il a emprisonné et maltraité des centaines de militants politiques et syndicaux, il a poussé à l’exil des milliers d’opposants politiques. Alassane Ouattara a installé, avec la complicité des multinationales et de puissances extérieures, un régime de prédation provoquant un fort mécontentement populaire et le départ du pays de nombreux jeunes. Parallèlement, ni la justice ivoirienne, ni la justice internationale n’a à ce jour traité juridiquement les massacres commis par les « rebelles », comme à Duékoué et Nahibly. Pire encore : ceux qui y sont impliqués ont été promus au sein du pouvoir d’État.

Aujourd’hui, le régime Ouattara est de plus en plus isolé ; il est contraint de lâcher du lest et de procéder à la libération de la plupart des prisonniers politiques.

L’aspiration à des réponses sociales, démocratiques et d’indépendance existe plus que jamais dans ce peuple meurtri par des années de déstabilisation. Elle doit trouver une traduction politique qu’il appartient au peuple ivoirien d’inventer dans le cadre d’une véritable réconciliation nationale. Cette perspective ne peut se réaliser qu’en mettant un terme à toutes relations néocoloniales. Le Parti Communiste Français (PCF) continuera de se tenir aux côtés des démocrates et progressistes ivoiriens.

Parti communiste français,
Paris, le 15 janvier 2019

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