Laurent Dona Fologo: L’un des « derniers des Mohicans » de l’Houphouétisme a tiré sa révérence

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Laurent Dona Fologo, ancien président du Conseil Économique et social s’est éteint le vendredi 5 février 2021, à l’âge de 81 ans. C’est sur ses terres, à Abidjan, en Côte d’Ivoire que le natif de Sinématiali a tiré sa révérence, plongeant le pays dans un deuil après celui de l’ex-ministre Guy Alain Gauze. Laurent Dona Fologo, Houphouetiste jusqu’au bout. L’un des « derniers des Mohicans » s’est couché. Laurent Dona Fologo, l’arbre tutélaire de l’Houphouétisme s’est éteint donc un vendredi saint et un 5 février.

Collaborateur sur le plan politique, du sage de l’Afrique le fils de Sinématiali a bénéficié très tôt de la confiance d’Houphouët-Boigny. « J’ai commencé à 25 ans où j’étais déjà dans les sillages à Fraternité Matin », explique très souvent l’ancien Secrétaire général du Pdci-Rda.

C’est un Grand serviteur de l’Etat, disciple du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Félix Houphouët-Boigny. Laurent Dona Fologo fait partie de la race des hommes politiques foncièrement républicain qui n’ont pour seul intérêt que le pays.

Le décès de Laurent Dona Fologo, c’est également une grande perte pour Fraternité Matin qui perd aussi son premier rédacteur en chef qui deviendra son directeur puis ministre de l’Information. Au-delà du journaliste, Fologo c’est aussi ce ministre des Sports qui a profondément marqué la Côte d’Ivoire. Dans l’arène politique ivoirienne, c’est encore Fologo qui est intervenu en sa qualité de Secrétaire général du Pdci-Rda dans le règlement de la succession de Félix Houphouët-Boigny en 1993.

A la question de savoir qu’est-ce qu’il pense de la nouvelle génération en ce qui concerne la préservation de l’héritage et des symboles, Laurent Dona Fologo a confié à un confrère : « Je crois que l’allure que Ouattara a donné à la Côte d’Ivoire est claire et ceux qui viendront en tiendront compte de la même manière que les gouvernants d’aujourd’hui tiennent compte de ce que Félix Houphouët avait posé. Car, Houphouët a posé les fondations, il a élevé les murs comme il pouvait et nous constatons que Ouattara continue dans cette lancée. »

Et de poursuivre : « La vision n’a donc pas changé. Je pense que ceux qui viendront poursuivront dans cette voie à leur manière. Mais, l’objectif ne changera pas. J’ai reçu un groupe d’étudiants qui n’ont pas connu Houphouët mais ont créé, sans aucune pression une association dénommée « Houphouët nous parle » afin, que l’œuvre et les valeurs que celui-ci nous a inculqué ne meurent pas. Je leur ai demandé d’où leur est venue cette idée. Ils ont répondu que « nous qui n’avons pas connu Houphouët. Qu’est-ce qu’il nous dirait s’il était encore en vie ? Alors Houphouët nous parle !» nous sommes donc venus vous voir vous, qui l’avez côtoyé, parlez-nous ! C’est de là que tout est parti. »

En évoquant « Le Dernier des Mohicans (The Last of the Mohicans) », nous retenons la fin de ce film américain réalisé par Michael Mann, sorti en 1992. « Le film se termine sur la scène qui réunit Chingachgook, Œil-de-Faucon et Cora sur le haut des falaises, et qui disséminent au vent les herbes symbolisant les cendres d’Uncas. Chingachgook, en s’adressant au Grand Esprit, lui demande de bien vouloir réserver une place à son fils au sein du Conseil de son peuple, « car ils sont tous là, sauf un ; moi, Chingachgook, le dernier des Mohicans. »

Salif D. Cheickna
fratmat.info

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