Lancement de l’heure Gbagbo à Paris

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LANCEMENT DE L’HEURE GBAGBO À PARIS
Par le Pr. Raymond KOUDOU Kessié

Avec l’Heure Gbagbo en cette année 2018, c’est l’heure du juste qui vient se substituer enfin à l’heure des imposteurs, comme historiquement hier, à l’heure du clerc s’était substituée l’heure des marchands et des banquiers. Telle est la thèse que le Professeur Raymond Koudou Kessié a asséné à l’entame de son exposé pour le lancement de l’Heure Gbagbo lors de la cérémonie de lancement qu’il a présidée à Paris le samedi 7 avril 2018. La Montre à l’heure Gbagbo, dit-il, ne saurait être vue comme un évènement gratuit ou quelconque. En effet, la montre des imposteurs étant irréversiblement déréglée, nous devons nous mettre à l’heure du juste, Laurent Gbagbo. Ce n’est pas non plus pour consacrer au culte de la personnalité de Laurent Gbagbo qu’elle a été réalisée. Laurent Gbagbo ne l’a pas demandée, ni exigée des initiateurs pour célébrer son culte. Une opération financière alors se demandent peut être certains ? Que non ! Ce n’est en effet pas une opération financière, ni au profit de ses initiateurs, ni au profit du Président Gbagbo. C’est tout simplement une opération de marketing participant de la stratégie de communication politique du Directoire de la 3ème Vice-présidence du FPI chargée de la Diaspora autour de ce Grand Homme, de la grande Icône panafricaniste qu’est le Président Gbagbo. À l’instar de la Pétition internationale pour sa libération qui a mobilisé des milliers de signatures, par cette montre, nous voulons montrer au Monde pourquoi il ne peut pas être le criminel contre l’humanité que les imposteurs et leurs commanditaires présentent à dessein et pourquoi sa libération des geôles des grandes puissances internationales s’impose ici et maintenant car l’Heure Gbagbo vient de sonner en cette année 2018, à partir de la date de triste mémoire du 11 avril ! Pourquoi ? Il explicite ci-après la problématique sous-tendant une telle initiative prise dans le cadre de la Diaspora FPI.
1-/ À l’heure des imposteurs doit se substituer nécessairement l’heure des justes comme Laurent Gbagbo
Le 11 avril 2011, le Président Laurent Gbagbo, le Président légitime de Côte d’Ivoire a subi un coup d’État de la communauté internationale avec la France à la manœuvre. Il a ensuite été déporté à Korhogo puis à La Haye où il subit actuellement un procès inique pour des crimes dont on le rend responsable en l’absence de preuves irréfragables. Cette date du 11 avril, de triste mémoire, ne mérite pas de passer inaperçue pour les militants des libertés et engagés pour l’affranchissement des pays africains encore sous domination néocoloniale. Cette année 2018, nous l’avons estampillée symboliquement L’HEURE GBAGBO dans une perspective double. La première perspective est celle du souvenir douloureux du déni de la démocratie et des droits de l’homme avec l’installation d’une imposture au pouvoir en Côte d’Ivoire. La seconde perspective est celle de l’heure venue de restaurer ce Grand homme qui a été victime de son insoumission aux puissants de ce monde et dont ils avaient vite, hélas pour eux, tourné la page en complicité avec certains des nôtres. Tout semble en effet maintenant accompli au sens où tout ce qu’ils avaient caché au monde, en le diabolisant, comme ils l’avaient du reste fait pour le Président Kadhafi qu’ils ont fini par assassiner, ressort inexorablement par leur propre presse pour montrer la grave injustice dont il a été victime. Et, c’est parce que toute injustice mérite réparation que nous ne croyons pas du tout au hasard dans l’actualité judiciaire française en rapport avec l’Afrique. Si, en effet, la France de M. Nicolas Sarkozy est aujourd’hui clouée au pilori avec d’une part les révélations de Médiapart relatives au transfèrement illégal et injuste du Président Gbagbo à la Cpi et d’autre part la mise en examen de M. Sarkozy dans l’affaire qui semble dépasser le seul financement illégal de sa campagne, c’est que leur montre est irréversiblement déréglée et qu’une nouvelle montre et une nouvelle heure s’imposent. Ainsi, comme hier, à l’heure du marchand et du banquier qui s’était substituée à celle du clerc , aujourd’hui, l’heure des justes doit se substituer à celle des imposteurs.

2-/ La montre à l’heure Gbagbo est une opération de marketing politique pour montrer à l’instar de la pétition internationale pour sa libération qu’un prétendu criminel ne peut pas être soutenu aussi massivement et sans répit

Le marketing politique est en effet l’une des formes de la communication politique dont les objectifs vont de l’éveil des consciences, de la conquête de l’opinion publique, du ralliement, à la mobilisation d’un grand nombre de personnes pour une cause, un projet, un homme ou un leader. Sensibiliser les populations sur le modèle des techniques de marketing commercial, telle est la démarche. En ce sens, certains se demandent donc si le produit proposé au grand public en vaut la peine. Dans le cas qui nous occupe, l’homme qu’ils accusent de pires crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo, est-il marketable ? Et, pourquoi pour ce lancement avoir fait le choix de l’ancienne puissance coloniale, qui pourtant recourt à tous les moyens contre ses anciennes colonies pour tenir son rang dans le monde ? Des guerres néocoloniales aux complots, coups d’État, emprisonnements de leaders politiques et autres Présidents insoumis et surtout aux transferts énormes d’argent vers la Banque de France par le Franc CFA et son compte d’opération interposé, tout y passe. Une publication allemande est restée de ce point de vue sans appel pour la France :

« La France ne peut que maintenir son statut avec l’exploitation des anciennes colonies. L’État français collecte annuellement 440 milliards d’euros de ses anciennes colonies. La France mise sur le revenu pour ne pas sombrer dans l’insignifiance économique, dit-il citant l’ancien président Jacques Chirac. L’affaire montre qu’un monde juste est difficile parce que les anciennes puissances coloniales sont devenues dépendantes de l’exploitation. »
La France, et Paris sont en effet ces lieux si vivement chargés politiquement pour nous, parce qu’ils portent encore les empreintes et les traces de notre commune résistance à la Françafrique, ce monstre des temps modernes, aux côtés du Président Laurent Gbagbo, tant au 102 de l’Avenue Raymond Poincaré dans le 16ème, au Quai d’Orsay, à Linas-Marcoussis, à la rue Kléber qu’au palais même de l’Elysée. Paris et la France, parce que c’est là que résident aujourd’hui, par la force des choses, environ 60 % de la Diaspora ivoirienne. C’est donc là qu’il nous faut sonner l’heure de la mobilisation décisive de la Diaspora pour dire non à cette France des rapaces et lancer un appel solennel au Grand Peuple de France pour la bonne cause. Les Français ne peuvent plus se contenter de regarder et de laisser faire sans aucune réaction les dirigeants qu’ils portent au pouvoir et qui agissent si monstrueusement en leur nom dans les ex colonies d’Afrique.
À la question Laurent Gbagbo est-il marketable, nous répondons oui. Oui, au sens où sa popularité qui est incontestable aujourd’hui peut être utilisée dans le cadre de la défense des idées pour lesquelles il a lui-même donné sa vie et surtout pour la défense de la cause de sa libération des geôles des puissants de ce monde. Un pire criminel contre l’humanité en effet ne peut pas être aussi populaire que l’est Laurent Gbagbo comme l’ont prouvé entre autres les centaines de milliers de signataires de la Pétition internationale pour sa libération. Même le syndrome de Stockholm ne saurait l’expliquer. En tant que symbole de la lutte pour la démocratie, la souveraineté et l’indépendance nationale, Laurent Gbagbo transcende les appartenances régionales, religieuses, ethniques et politiques même nationales. Les Ivoiriens et les autres Africains se le sont appropriés parce qu’il a fait don de sa vie pour la cause de tous. C’est en ce sens qu’il est politiquement marketable. C’est pourquoi, nous nous devons aujourd’hui plus qu’hier, de le “vendre” en tant que modèle et symbole de la lutte pour la souveraineté et l’indépendance nationale. Nous nous devons d’utiliser sa pensée, ses écrits et ses portraits ; portraits et photos du Bagnon qu’il est politiquement, moralement et esthétiquement. Car, nous le savons tous, il est quasiment rare de célébrer dans le monde la laideur politique, morale ou esthétique. Nous nous devons de saisir toutes les occasions pour exiger sa libération au moment où il est en prison à La Haye pour ce qu’il est, c’est-à-dire le souverainiste, l’insoumis à l’impérialisme, le panafricaniste que les Ivoiriens et les Africains portent dans leur cœur. Nous nous devons de montrer au monde ce qu’il est et ce qu’il a vraiment été pour déconstruire toutes les contre-vérités au fondement de sa diabolisation par l’oligarchie financière internationale au profit de son zélé serviteur, M. Alassane Dramane Ouattara.
3-/ Le recours au portrait de leaders pour le marketing politique
Le marketing politique par l’utilisation de l’effigie d’un leader fait partie de la stratégie de communication politique moderne sous son vecteur marketing classique où le leader apparaît de facto comme un produit de consommation proposé aux populations considérées comme des consommateurs. Et, pour cela, il faut sensibiliser et convaincre ces consommateurs potentiels sur la valeur du produit par les valeurs qu’il incarne. Le marketing politique permet ainsi aux partis politiques de diffuser leurs idées par le biais de produits dérivés portant l’image de leurs leaders. Il s’agit de vendre, au sens de promouvoir les idées d’un homme politique à des citoyens chez qui il faudra faire naître une conviction, une adhésion à son parti politique et à la cause qu’il défend. Les partis développent ainsi aujourd’hui leur boutique, fixe ou par internet (e-boutique), leur permettant de vendre des produits, avec leur logo imprimé ou à l’effigie de leur leader. Ainsi en est-il aujourd’hui chez nous de la vente de pagnes, chemisiers, T-shirts, Pin’s, cravates, montres, sacoches avec l’effigie de leaders politiques. La montre à l’heure Gbagbo répond à cela en faisant plus spécifiquement appel à notre Diaspora, ce capital humain ivoirien à l’extérieur.
4-/ La montre à l’effigie du Président Gbagbo est une mise en œuvre des recommandations des premières journées de la Diaspora à Vérone
4-1-/ Rappel des principales recommandations de Vérone
L’importance de nos compatriotes à l’étranger n’est plus à démontrer. Le Ministre ivoirien de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur a estimé leur nombre à 1 240 000 dont environ 60 % résident en France, 21 % aux États-Unis, 8 % en Italie, 8 % au Royaume-Uni, 3% au Sénégal et 10% dans le reste du monde. C’est pour les prendre effectivement en compte que le FPI a créé au sein de son exécutif la 3ème Vice-présidence chargée de la Diaspora. Les journées de Vérone que nous venons d’organiser en octobre 2017 dans cet espace ont été consacrées aux possibilités d’intervention, politique et socio-économique de la Diaspora. Un état des lieux conséquent s’imposait. À la différence en effet d’autres Diasporas ouest-africaines (le Ghana, le Mali, le Nigéria, le Sénégal, par exemple), la Diaspora ivoirienne est très peu présente pour ne pas dire inexistante dans la politique et le tissu socio-économique ivoiriens. Elle a très peu d’initiatives à son actif, sur le terrain en Côte d’Ivoire en général et très peu d’influence sur la conception et la mise en œuvre des politiques économiques et sociales de nos partis politiques ivoiriens. Vérone a pris acte de son importance quantitative et s’est interrogée sur ses compétences et ses expertises, en d’autres termes sur le capital humain qu’elle recèle en son sein ? Vérone a donc décliné l’une des diligences immédiates de la Vice-présidence en charge de la Diaspora, qui est celle d’établir le Fichier Humain, le Fichier des compétences et à terme le Fichier fidélisé d’un nombre déterminé d’entre eux en vue de projets d’autofinancement générateurs de revenus. Dans cette perspective, Vérone a insisté sur la mutualisation des efforts en vue de constituer une force de mobilisation et de collecte de ressources ainsi que sur la nécessité d’un fonds d’investissement de la Diaspora afin qu’elle prenne toute sa place pour le développement socioéconomique de la Côte d’Ivoire.
4-2-/ La montre à l’heure Gbagbo est un projet pilote de la 3ème Vice-présidence FPI pour traduire Vérone dans les faits
La fabrication d’une montre frappée à l’effigie de Laurent Gbagbo a été engagée comme projet pilote ou d’essai pour commencer à traduire Vérone dans les actes. C’est en conséquence de ce qui précède que par Lettre en date du 02 février 2018, le camarade Pascal Kokora a adressé à la société Swiss Design and Factoryland de Lausanne en Suisse une commande pour ladite fabrication et donné mandat au camarade Claude Koudou, Secrétaire National chargé de la Communication et du Marketing politique et coordonnateur du Directoire de la 3ème Vice-présidence pour suivre la réalisation de ce projet. Mettons-nous à l’heure Gbagbo pour montrer au Monde ce qu’est en réalité l’homme.
Conclusion
Certains disent de l’utilisation de l’effigie et du combat utilisant le nom d’un leader qu’ils ne sont rien d’autre que le culte de la personnalité. Mais nous ne sommes pas sûrs de parler de la même chose. Lorsqu’en effet l’on donne acte à un leader comme Laurent Gbagbo, de ce que toute sa vie a été, vie faite de sacrifices et de don de soi à la cause du Peuple, ce n’est pas faire le culte de sa personnalité, c’est plutôt faire preuve d’honnêteté et de probité intellectuelles que de rendre à César ce qui est à César. Le Président Gbagbo ne s’est pas autoproclamé le timonier . Sa vie et ses engagements au quotidien l’ont imposé comme le leader de la cause du peuple, le soutien des démunis et le porte-voix des sans-voix. Le combat pour la souveraineté et l’indépendance des Nations africaines se confond avec sa vie. Ce n’est point lui lancer inutilement des fleurs que de le dire, de juxtaposer au texte de nos banderoles, prospectus et autres affiches son portrait. Les produits dérivés comme les pagnes, T-shirts et autres montres sont en réalité faits pour accompagner et non se substituer à notre combat pour faire entendre au monde les messages de la cause africaine et ivoirienne qui se confondent contextuellement avec celle de sa libération : La libération de l’Afrique du joug de l’impérialisme international ! La libération des prisonniers politiques de la Françafrique, Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo et Blé Goudé à leur tête ! Le droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes et souverainement de leurs richesses !
Tous ceux qui, comme Laurent Gbagbo, au nom de cette cause, sont humiliés, bâillonnés, déportés, exilés, emprisonnés, méritent notre reconnaissance et notre engagement quotidien. Une montre à l’effigie de Laurent Gbagbo ne vaudra jamais le sacrifice qu’il a fait de sa vie. C’est pourquoi, nous comptons sur vous toutes et tous pour aller à l’essentiel, c’est-à-dire faire la campagne de promotion des ambitions de la Diaspora FPI qui consistent à faire en sorte qu’elle commence à prendre toute sa place pour assurer à notre pays sa pleine souveraineté politique et économique. Paris 2018 est notre prochain rendez-vous. Vous serez donc les bienvenu(e)s à ces 2èmes Journées dont nous attendons de la Diaspora qu’elle relève avec le FPI les défis de la Souveraineté nationale.
Paris le 07 avril 2018.
Pr. Raymond KOUDOU Kessié.

Ex Ambassadeur de Côte d’Ivoire en France
Secrétaire National du FPI chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Conseiller spécial du Directoire de la 3ème Vice-présidence du FPI chargée de la Diaspora.
En exil au Royaume Uni.

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