Hausses du coût de l’énergie: Le centre aquatique de Limoges a fermé

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Lors des championnats de France de natation, à Limoges, le 10 avril. DAMIEN MEYER / AFP

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Aquapolis, le centre aquatique de Limoges, a fermé : « Chaque jour qui passait, on dépensait l’équivalent de dix jours d’électricité »
A Limoges, le complexe a été fermé le 5 septembre. La collectivité regrette d’avoir été mise « devant le fait accompli ».

Difficile d’imaginer l’effervescence d’avril, à l’Aquapolis, le centre aquatique de Limoges. Le bassin olympique accueillait alors les championnats de France de natation. Parmi les 600 nageurs : Florent Manaudou, Charlotte Bonnet…

Cinq mois plus tard, changement d’ambiance. Les lignes d’eau sont désespérément vides. Tout comme les toboggans et les espaces ludiques. L’explication est donnée, à l’entrée du site, dans un message aussi limpide qu’inattendu. « En raison de la crise énergétique, votre centre aquatique est temporairement fermé. »

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La société Vert Marine, qui exploite l’équipement par délégation de service public, a annoncé, le 4 septembre, dans un communiqué, sa fermeture pour une durée indéterminée. L’argument ? « Les hausses du coût de l’énergie. » « Entre juillet et septembre, on est passé de 250 euros le mégawattheure à 1 000 euros, c’est intenable », justifie Thierry Chaix, le président du groupe créé en 1992.

« Il fallait stopper l’escalade »
Pour l’Aquapolis, le surcoût a été évalué à 1 million d’euros pour 2022. « Chaque jour qui passait, on dépensait l’équivalent de dix jours d’électricité. Il fallait stopper l’escalade », poursuit M. Chaix. D’où une décision brutale, loin d’être isolée. Au même moment, Vert Marine, gestionnaire de 80 centres aquatiques et patinoires pour les collectivités, a fermé une trentaine de sites en France : à Versailles, Granville (Manche), Montauban, Nîmes…

Sur 2 000 salariés, 600 sont désormais au chômage partiel. Dont 70 à Limoges, où le personnel, prié de rester chez lui du jour au lendemain, accuse le coup. « Après le Covid-19, c’est notre troisième fermeture en deux ans. C’est dur, alors qu’on était prêt pour cette rentrée », déplore Claude Tourtois, le directeur de l’Aquapolis.

« Un choix unilatéral inacceptable »
Sur place, la nouvelle a pris tout le monde de court. La collectivité, Limoges Métropole, a été informée par courriel dans la soirée du 2 septembre. « On a été mis devant le fait accompli, peste Fabien Doucet, vice-président chargé des grands équipements. C’est un choix unilatéral inacceptable. » Côté public, les élèves de 270 classes et les adhérents de 13 clubs de natation, de plongée et de water-polo sont dans le flou.

Par Hélène Pommier(Limoges, correspondante)

Le Monde

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