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A la faveur d’une croissance économique soutenue (+6,5 % en 2023 ; +7,2 % prévus en 2024), l’État ivoirien est en capacité d’augmenter le budget de la Défense et notamment de muscler sa défense aérienne. Ce qui en fait un acteur majeur dans la sous-région de l’Ouest africain.
Le gouvernement ivoirien prévoit d’augmenter son budget annuel 2025 de +11,5 % par rapport à celui de cette année, ce qui le porterait de 22,5 à 25 milliards de dollars l’an prochain, avec une perspective à 28 milliards en 2026 et 28,68 Md milliards en 2027. Selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, « Nos forces armées, deuxième puissance militaire africaine dans l’espace CEDEAO derrière le Nigeria et première dans l’UEMOA, vont récolter les fruits de cette croissance pour moderniser leurs équipements. C’est le cas pour notre système de défense aérienne et anti-aérienne. » Les forces armées ivoiriennes se sont déjà dotées du fusil brouilleur Nerod RF, développé par un industriel français. Son action multi-fréquentielle permet de neutraliser un ou plusieurs drones menaçants.
Aguerrissement des aviateurs
Conscient des enjeux sécuritaires de l’ouest africain et du golfe de Guinée, le président Alassane Ouattara envisage d’équiper de radars la frontière nord du pays. Selon des sources, Thales, géant international de l’électronique de défense a prospecté à Abidjan, fin septembre, dans l’optique de placer un lot de radars. Objectif : détecter et surveiller efficacement tout aéronef pénétrant dans l’espace aérien ivoirien. Une délégation commerciale a été reçue par l’état-major. Les premiers tests de radars sont prévus à l’aéroport de Korhogo. Ce partenariat technique assure la formation des opérateurs ivoiriens, garantissant une utilisation optimale de cette technologie avancée. C’est aussi pour parfaire l’aguerrissement des aviateurs que l’armée de l’air s’est dotée du simulateur ALX-103 qui sert à affiner les pilotes en augmentant le rendement des exercices pratiques exécutés en vol réel. Ceci fait de la Côte d’Ivoire le premier pays d’Afrique à se doter d’un tel système.
Montée en puissance
La volonté de maintenir l’intégrité du territoire ivoirien se décline dans la dimension aéromaritime. Ainsi, le 18 octobre dernier, la ministre de l’Économie, du Plan et du Développement, Mme Nialé Kaba, a inauguré le patrouilleur OPV 45-2 de la marine nationale. Baptisé « Vaillance », ce nouveau patrouiller de haute mer vient s’ajouter aux cinq autres déjà opérationnels de la flotte maritime ivoirienne : « Émergence » (2014), « Bouclier » (2015), « CF Sekongo » (2016), « Fadika » (2022) et « Espérance » (2023). « Vaillance » dispose de moyens de lutte anti-surface et de défense anti-aérienne permettant d’atteindre des cibles sur une distance de plus de 2000 km. Tous ces moyens viennent compléter une flotte aérienne qui monte régulièrement en puissance.
Fleur Kouadio, rédactrice en chef Cap’Ivoire Infos