Covid-19 : la vitesse de circulation du virus ralentit nettement

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Le nombre de patients Covid-19 en réanimation diminue depuis onze jours. Les capacités ont été accrues suffisamment vite pour prendre en charge tous les patients, grâce également aux évacuations sanitaires. La vitesse de circulation du virus a considérablement diminué.

Un « exploit de notre système hospitalier ». Alors que le pic de l’épidémie est passé depuis le 8 avril, et que la sortie du plateau semble s’amorcer, le Premier ministre a salué la mobilisation de la communauté hospitalière, dimanche soir, lors d’une conférence de presse . A aucun moment, les services de réanimation mis à rude épreuve n’ont été débordés, a-t-il rappelé, graphiques à l’appui. Les capacités ont été portées de 5.000 lits à 10.500 pour faire face, et il a fallu pour cela recruter un grand nombre de soignants occupés à d’autres tâches.

« Le système hospitalier a tenu, au prix d’efforts considérables et grâce à une solidarité régionale et européenne qu’il faut souligner », a-t-il souligné. Les 644 évacuations sanitaires opérées depuis les régions les plus atteintes sont un motif de fierté, remarqué à l’étranger, a-t-il souligné. Néanmoins, « nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire », et les soignants, encore soumis à une pression considérable « ont besoin de reconstituer leurs forces ».

Si la décrue de l’épidémie s’accélère, cela ne se voit pas encore dans les statistiques de décès. En sept semaines, le coronavirus a fait 19.718 morts à l’hôpital et en établissement social ou médico-social. En revanche, depuis onze jours, des lits de réanimation se libèrent. Ils ont accueilli jusqu’à 7.100 patients Covid-19. Samedi, ce nombre est repassé sous le seuil de 6.000, et dimanche il s’est établi à 5.744, avec seulement 137 admissions ce jour-là. Les retours à domicile de malades du coronavirus sont de plus en plus nombreux, plus de 36.000 depuis le début, sur 80.000 hospitalisations au total.

Avant de pouvoir déconfiner les Français , il faudra s’assurer que les chaînes de transmission du virus sont bel et bien asséchées. On en est encore assez loin, puisque 890 personnes infectées ont encore été hospitalisées dimanche. Toutefois, la veille, c’était plus de 1.500.

De plus, certains signes observés au plus près du terrain sont encourageants. Selon les données du réseau de surveillance épidémiologique Sentinelles, le nombre de patients potentiellement infectés par le Covid-19 qui ont consulté un généraliste la semaine du 6 au 12 avril a été divisé par quatre par rapport à la semaine précédente : ils n’étaient plus que 7.155. Quant aux passages aux urgences, ils sont tombés d’un peu plus de 27.000 à un peu plus de 19.000 (et seulement 1.286 sur les dernières 24 heures).

Ce que cela signifie, c’est que la source de contamination, peu à peu, se tarit. Mais à quelle vitesse ? Le Premier ministre a mis fin au suspense dimanche en annonçant que le taux de reproduction du virus, c’est-à-dire le nombre de personnes contaminées par chaque personne infectée, était déjà tombé à 0,6. « C’est remarquable », a-t-il salué. Ce score était de 3,4 début mars. Il a donc bien chuté grâce au confinement. Suite à la levée progressive des restrictions de circulation, le 11 mai, il faudra qu’il reste « inférieur ou égal à 1 », a expliqué Edouard Philippe. Il faudra apprendre à vivre avec le virus.

Solveig Godeluck

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