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Côte d’Ivoire-AIP/La grève des enseignants paralyse les établissements du Bounkani
Bouna, 08 avr 2025 (AIP)– Des établissements publics de la région du Bounkani ont été paralysés ce lundi 7 avril 2025, en raison d’un mouvement de grève des enseignants initié par l’Intersyndicale du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (IS-MENA), exigeant le paiement de la prime d’incitation.
À Bouna, le collège moderne qui observe à 100% la grève depuis le jeudi 03 avril, a maintenu la cadence ce lundi 07 avril avec tous les professeurs absents à leurs postes. Au lycée moderne de Bouna, seulement une poignée d’enseignants a pu dispenser les cours. Les autres élèves, attendant vainement leurs professeurs ont dû quitter l’établissements plus tôt que prévu.
La situation est similaire dans les autres départements de la région. Au lycée moderne de Nassian quelques enseignants ont donné cours, mais la grande majorité des professeurs ne s’est pas rendue au service. A Téhini, le collège moderne est resté fermé. A Doropo, tous les enseignants du primaire et du secondaire sont restés chez eux à la maison.
Ce mouvement de grève traduit le mécontentement des enseignants qui exigent auprès du gouvernement une prime d’incitation, un avantage financier destiné à motiver le personnel éducatif. Selon certaines sources syndicales, cette action pourrait se poursuivre si aucune solution concrète n’est trouvée par les autorités.
La ministre d’Etat, ministre de la Fonction Publique Anne-Désirée Ouloto, face à cette grève, avait dans un communiqué indiqué que « tout enseignant qui ne sera pas à son poste de travail à compter du lundi 7 avril 2025 à 07 heures 00 minute sera considéré comme démissionnaire et traité comme tel, conformément aux dispositions du statut général de la Fonction Publique », rappelle –t-on.
(AIP)
Un syndicaliste condamné à 2 ans de prison ( AFP)
Un responsable syndical du secteur de l’enseignement en Côte d’Ivoire a été condamné mardi soir à deux ans de prison ferme, dans le contexte d’un mouvement de grève des enseignants qui réclament la revalorisation d’une prime.
L’appel à la grève a été lancé le 3 avril, les enseignants réclamant depuis des mois la revalorisation d’une prime trimestrielle.
Les grèves sont rares ces dernières années en Côte d’Ivoire, une “trêve sociale” ayant été conclue en 2022, après un accord dans lequel le gouvernement s’engageait à améliorer les conditions des fonctionnaires.Mardi soir, Ghislain Duggary Assy, a été condamné à deux ans de prison ferme, notamment pour “entrave au fonctionnement du service public”. Il avait été arrêté jeudi, accusé d’avoir incité à la grève dans un établissement scolaire.
“C’est grave ce qui vient d’être dit pour la liberté des personnes en Côte d’Ivoire. C’est pour cela que nous allons interjeter appel. Les faits reprochés à M. Assy, c’est simplement d’avoir véhiculé le message comme quoi il y aura une grève le 3 et le 4 avril”, a déclaré son avocat Me Léon-Paul Boto, à la sortie de l’audience.
Mardi, plusieurs responsables de l’intersyndicale des enseignants (IS-MENA) ont été brièvement arrêtés après une réunion avec la ministre de l’Education, Mariatou Koné.”Plusieurs éléments de la gendarmerie nationale ont débarqué dans le restaurant où les leaders prenaient le déjeuner pour les embarquer manu-militari”, indique l’intersyndicale dans un communiqué publié sur Facebook.Une information confirmée à l’AFP par l’un des syndicalistes arrêtés. Ils ont été libérés après quelques heures d’audition.
S’il est difficile d’avoir des chiffres indépendants du nombre d’enseignants grévistes ou d’établissements bloqués, certaines épreuves du brevet n’ont pas pu se tenir dans des établissements jeudi et vendredi, selon des enseignants interrogés par l’AFP.Les syndicats assurent que la grève est suivie à plus de 80%.
Plusieurs partis d’opposition ont appelé le gouvernement à négocier avec les enseignants, à un peu plus de six mois de l’élection présidentielle.
Dans un communiqué publié samedi, la ministre de la Fonction Publique Anne Ouloto avait prévenu que “tout enseignant absent de son poste à partir du lundi 7 avril à 7h00 serait considéré comme +démissionnaire+”.Qualifiant la grève “d’illégale et inopportune”, la ministre rappelle que la Côte d’Ivoire a engagé 2.700 milliards de francs CFA (4,11 mds d’euros) dans “l’amélioration des conditions de vie et de travail des fonctionnaires”.Mardi dans des établissements d’Abidjan visités par l’AFP, certains enseignants étaient bien présents mais ne dispensaient pas de cours.
Les enseignants en Côte d’Ivoire gagnent selon leur avancement de carrière entre 300.000 francs CFA par mois (457 euros) et 600.000 francs CFA (914 euros), brut hors primes.
AFP