Côte d’Ivoire : Le triomphe de la mauvaise foi et de la logique ethno-géographique de conservation du pouvoir

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Contribution

« Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s’occupe de vous tout de même. » Charles de Montalembert (XIXème siècle).

La politique est au centre de la vie sociale, elle nous structure et façonne notre existence. On ne peut s’en écarter, à moins de vivre dans une contrée isolée à l’abri de toute influence civilisationnelle.

Je ne cesse de le répéter que l’Afrique est dans une mauvaise phase politico-institutionnelle depuis la transposition des Constitutions boréo-occidentales qui (dés)organisent l’Etat en différentes factions politico-idéologiques appelées partis politiques. Lesquels, sous les tropiques se sont muées en ethno-partis qui n’ont pour seule visée que l’accaparement du pouvoir et sa conservation par des méthodes frauduleuses. Une culture de la guerre s’est installée au nom d’une démocratie de façade où les idéologies et les projets comptent beaucoup moins que l’appartenance ethno-régionale des citoyens.

Les trois premières décennies postindépendance n’étaient pas meilleures, mais on ne déplorait pas autant de violence, d’intolérance et de velléités génocidaires de certaines factions envers d’autres. La raison en est que les partis politiques étant confondus aux ethno-régions, des citoyens ne s’identifient plus à d’autres comme partageant le même pays, le même destin national, mais comme ennemis de vie dès lors que leurs partis politiques de rattachement sont en concurrence. Les chefs des partis sont portés au pinacle comme des messies sur qui reposent tous les espoirs de vie, de survie et de prospérité de leurs ethno-peuples. C’est pourquoi on pouvait entendre pendant la campagne présidentielle au Kenya en 2013 : « Uhuru is my DNA » Autrement dit : Je vote Uhuru parce qu’il est mon ADN, parce qu’il est moi ethniquement parlant, parce que je m’identifie à lui plus qu’à aucun autre, et ce, quels que soient son programme politique, son idéologie politique et sa probité morale. Ses erreurs sont d’avance pardonnées.

Dans cette optique, la subjectivité et l’irrationalité dominent les esprits. Tout ce que le leader politique fait de mal est justifié dans des sophismes qui frisent le ridicule. On s’en fout des conséquences néfastes pour le pays. C’est le triomphe de la mauvaise foi et de la force brute sur la raison.

Dans les monarchies d’Afrique centrale, il n’y a pas place au moindre argument intelligible et raisonnable. Toutes les valeurs ont été inversées : le mal est devenu le bien, et vice-versa.

Dans les pays où les présidents se succèdent par le jeu électoral, on note la même logique clanique et la prédominance des intérêts partisans. Au Ghana, John Koufour est arrivé avec son petit frère qui s’était considérablement enrichi pendant ses deux mandats. John Mahama a pris exemple sur lui et a permis à son petit frère de devenir l’un des hommes d’affaires les plus riches du pays, grâce aux marchés publics. Au Sénégal on a vu Abdoulaye Wade promouvoir son fils et Macky Sall, son petit frère. Au Mali, Ibrahim Boubacar Keïta qui était censé venir corriger les erreurs d’Amadou Toumani Touré s’est laissé fourvoyer dans un népotisme décomplexé alors que plus de la moitié du pays est hors contrôle gouvernemental. Au Nigéria, on ne cesse de décrier la main basse du clan Buhari sur l’appareil d’Etat. Partout, le clan semble toujours avoir le dernier mot face aux exigences des bonnes pratiques gouvernementales et de l’intérêt général. Il faut dire que quand on s’habitue aux facilités qu’offre un pouvoir confisqué au peuple, on s’enlise dans la mauvaise foi et on est prêt à brûler le pays pour préserver les avantages acquis.

La Côte d’Ivoire est dans cette configuration. Elle nous offre aujourd’hui tous les éléments de cette analyse qu’on ne croyait pas possible près de dix ans après sa direction par Monsieur Alassane Dramane Ouattara alias ADO-Solutions. Cet homme qu’on croyait rassembleur et conciliant autour du fétiche nom d’Houphouet Boigny s’est révélé être un homme de clan, un totalitariste et un tribaliste qui ne conçoit pas que le pouvoir soit contrôlé par quelqu’un d’une autre partie du pays que la sienne.

Nous l’avons attendu sur les grands chantiers de la réconciliation nationale, de l’industrialisation du pays et du plein-emploi, nous ne l’avons pas vu arriver. Lui qui nous vantait son expertise en matière de création d’emplois comme le seul métier qu’il savait faire, a laissé partir beaucoup de jeunes ivoiriens sur les routes périlleuses de l’exil économique, sans oublier le phénomène des adolescents tueurs appelés microbes. Lui qui, en 2010, demandait aux ivoiriens de lui accorder seulement cinq ans pour transformer la Côte d’Ivoire n’a trouvé d’autres solutions pour construire les quelques infrastructures à son actif, que le recours à un endettement excessif et improductif pour le pays. Certes, les indicateurs macro-économiques sont au vert mais le pays reste tributaire d’une économie baudruche paupérisante et esclavagisante, sans retombées positives pour le long terme et sans démarcation significative avec les années Houphouet Boigny. Où est donc passée son expertise FMIenne de l’alpha et l’oméga de la finance ?

Sur le chantier des institutions, ADO-Solutions s’est donné unilatéralement (1) une Constitution en créant des institutions budgétivores et sans valeur ajoutée pour la nation ; par exemple le poste de vice-président de la République dont il a changé les termes de désignation avant l’annonce de feu Amadou Gon Coulibaly (AGC) comme devant lui succéder. Monsieur Daniel Kablan Duncan ayant été utilisé comme un faire-valoir, n’a pas manqué de lucidité en quittant ses fonctions avant l’heure. Pourquoi n’a-t-il pas eu de remplaçant jusqu’alors s’il occupait vraiment un poste d’importance pour le pays ? Il faut dire que ce poste n’était créé que pour lui, dans le but de court-circuiter l’ensemble des engagements pris avec le PDCI, notamment celui de sa succession par un membre du parti d’Henri Konan Bédié.

Grand enfarineur devant Allah et continuant de jouir de son aura de haut fonctionnaire international, ADO a manipulé toute la classe politique ivoirienne, appelant les uns fils ou filles, sans moins de condescendance, et les autres, petits frères ou simplement frères ou sœurs. Cette manière de concevoir les rapports interpersonnels, surtout en politique, est symptomatique d’un esprit dominateur comme on en trouve chez les pervers narcissiques.

A propos de son troisième mandat, je ne me suis pas trompé quand j’écrivais en 2019 que sa candidature n’était qu’une question de temps. Ce qui m’avait convaincu c’est le fait qu’il s’était arrangé à n’avoir autour de lui que des hommes sans réelle personnalité politique, c’est-à-dire, des hommes effacés, sans courage de contradiction avec lui. Ils étaient au nombre de trois, je n’ai pas besoin de les citer. – L’un d’eux, Patrick Achi manque encore de courage pour claquer la porte après sa désillusion de succéder à AGC dans la droite ligne de premier collaborateur du chef de l’Etat. – A l’époque (début 2019), ADO disait qu’il était temps que le pouvoir soit légué à une nouvelle génération. Guillaume Soro ayant été écarté, je ne voyais pas Amadou Gon Coulibaly, ce technocrate au sens strict du terme, incarner cette nouvelle génération au su des quinze ans d’âge seulement qui le séparaient d’ADO. Et c’est abusivement que ce dernier l’appelait son fils. J’ignorais alors son état de santé.

Pour un homme qui vivait avec un cœur de substitution depuis près de dix ans, Ouattara ne pouvait pas ignorer que les jours de son poulain sur terre étaient comptés. Qu’il ne nous dise donc pas que c’est à cause du décès d’Amadou Gon Coulibaly qu’il a été contraint de se représenter pour un troisième mandat qui plus est anticonstitutionnel. Argument de pacotille donc comme celui de le maquiller en premier mandat de sa nouvelle Constitution. Au nom de quelle Constitution alors Daniel Kablan Duncan fut-il nommé vice-président de la République ? Quelle est la disposition constitutionnelle qui stipule qu’en cas de décès d’un dauphin annoncé, le Président de la République doit rester en place ou se substituer au dauphin pour assurer la continuité de la vitalité de son parti ? Où a-t-il copié cette jurisprudence qui sent la déperdition d’un clan en mal de cohésion, qui n’a que lui comme seul fédérateur ? N’est-ce pas d’ailleurs dans l’esprit de tout dictateur de créer le vide autour de lui pour paraître incontournable auprès de ses ouailles ?

Maintenant, puisque son parti n’a pas de cadres dignes de lui succéder, qu’adviendrait-il s’il trépasse aujourd’hui ou après sa réélection frauduleuse programmée ? Pourra-t-on se passer du tout puissant ministre Hamed Bakayoko au motif qu’il n’a pas assez étudié ? Pourquoi alors lui avoir donné tant de pouvoirs si au final on ne lui fait pas confiance pour la succession ? Quel rôle réserve-t-il à son petit frère Birahima Téné Ouattara, patron des services secrets comme dans les autocraties d’Afrique centrale ?

L’autre béquille dont les ADOlâtres se servent comme argument pour justifier l’injustifiable c’est de dire que leur champion est le meilleur président que la Côte d’Ivoire ait jamais connu, qu’en moins de dix ans il a fait plus que ses quatre prédécesseurs réunis. A ce titre donc, il mérite de continuer à faire briller le pays. Là encore, je ne sais au nom de quelle jurisprudence ou de quel article de loi constitutionnelle ? C’est Jean Vioulac qui avait raison en écrivant dans un article consacré à Aristote que « dans la forme dégénérée de la démocratie, le pouvoir n’est plus celui de la loi, mais celui du décret qui est la traduction juridique des désirs. » (Le Point, Hors Série n°19) Nous sommes là face aux désirs de Monsieur Ouattara qu’il fait valider par des institutions croupions qu’il a lui-même installées. Les membres du Conseil Constitutionnel qui ont voulu dire le droit en statuant sur l’irrecevabilité de sa candidature devront s’attendre dans très peu de temps à leur limogeage. La presse locale a rapporté que c’est manu militari que la décision dictée des juges constitutionnels a été obtenue.

La Côte d’Ivoire en danger

Pour un chef d’Etat, la réussite consiste à laisser le pays dans un meilleur état qu’on ne l’a trouvé, sur tous les plans : institutionnel, administratif, économique, social, éducatif, culturel, etc. Alassane Ouattara a hérité d’un pays en guerre politique en ayant été un des protagonistes de cette situation. Au terme de ses deux mandats, il n’a pas réconcilié les ivoiriens, le tissu social n’a pas été recousu, et pire : le pays est au bord d’une crise sociopolitique majeure créée par son obstination à rester au pouvoir. Pouvait-on ne pas prévoir cela quand il a tribalisé certains corps constitués et nommé aux hautes fonctions administratives, la plupart du temps, que les cadres venant de la même zone géographique que la sienne ? On ne peut moins le dire, la politique du diviser-pour-mieux-régner qu’il a pratiquée n’avait pour but que la conservation du pouvoir sur le long terme et la domination géographique d’une partie du pays sur une autre. Ce qui n’augure pas des lendemains meilleurs pour la Côte d’Ivoire. La contingence d’une guerre civile dans le cas où les esprits s’échauffent n’est pas à exclure. C’est l’ultime bêtise à éviter, mais cela ne semble pas effrayer Alassane Ouattara puisque la force militaire est de son côté. Pour avoir appris comment le clan Gnassingbé a réussi à soumettre le Togo depuis plus d’un demi-siècle, il sait comment déployer ses sbires pour réprimer efficacement un soulèvement populaire, et comment s’éterniser au pouvoir en manipulant les hommes et les institutions. Et, comme Sassou au Congo-Rive-Droite, il a réussi à faire croire aux ressortissants de sa zone géographique que leur survie est liée à la conservation du pouvoir. C’est pour cela qu’on a déjà vu des jeunes armés de machettes s’attaquer à des manifestants anti troisième mandat.

L’Opposition déboussolée

Il n’est pas interdit à quiconque d’avoir des ambitions présidentielles, mais dans un contexte de crise, il faut savoir privilégier l’intérêt général, car au final, c’est tout le monde qui perd quand on compétit en rangs dispersés. Au Cameroun, Cabral Libii Li Ngué, dans son entêtement à ne pas se rallier à Maurice Kamto, a-t-il triomphé de Paul Biya en pensant que son intelligence et sa jeunesse seules allaient suffire ? Comme lui, beaucoup de candidats dans nos pays savent qu’ils ne peuvent pas gagner une présidentielle, mais par orgueil s’entêtent quand même à compétir.

Au Sénégal, en 2012, certes, sans consensus sur un candidat unique de l’opposition, Wade avait été mis en ballottage et battu au deuxième tour. Cependant, tous les pays ne se ressemblent pas. La culture politique au Sénégal n’est pas la même en Côte d’Ivoire où le sang a déjà abondamment coulé par suite de querelles politiques.

Plusieurs candidatures pour affronter Ouattara ne peuvent mener qu’à se résoudre à la défaite à l’annonce des résultats, car à ce moment là, l’unité de parole pour revendiquer quoi que ce soit ne pourra pas être crédible.

Il est encore temps pour l’opposition ivoirienne de choisir un candidat unique afin de battre Ouattara sans passer par l’épreuve périlleuse de la rue. Ainsi il sera facile de le désarmer lorsqu’il va vouloir tricher et tenter un passage en force. Si en 2010, comme le disait Guillaume Soro, sa victoire ne souffrait d’aucune ambiguïté grâce aux voix du PDCI, aujourd’hui, on peut faire la démonstration de sa défaite, en l’absence des voix de tous ceux qui l’ont soutenu en 2010 et qui l’ont abandonné en 2020. Avec un candidat unique de l’opposition, le candidat RDR alias RHDP serait balayé dès le premier tour, et sa tentative de falsifier les résultats n’aurait pas de succès.

En optant pour le boycott de la présidentielle, l’opposition ivoirienne semble donner un boulevard de légitimation à la forfaiture de Monsieur Ouattara. Car, contre vents et marrées, il va faire voter les siens et, toute honte bue, fera proclamer les résultats en sa faveur. Il n’y aura pas de contentieux électoral et l’opposition n’aura que ses yeux pour pleurer. Dans ce contexte, même la rue ne pourra lui permettre de faire plier le pouvoir. La politique de la chaise vide n’est jamais payante dans une dictature ou dans tout jeu politique biaisé. Il faut la conjuguer avec une stratégie efficace de prise de pouvoir pour sortir de l’impasse, sinon c’est dans ses rangs que l’opposition comptera des défections une fois que le pouvoir aura repris des forces.

Que dis-je de mon candidat préféré Mamadou Koulibaly ?

En homme intelligent et intègre qu’il est, avec des positions bien tranchées sur les ingérences étrangères, ses chances de diriger la Côte d’Ivoire n’ont jamais été élevées. Il ne peut gagner à la régulière que dans un environnement politique assaini. Une présidentielle ce n’est pas comme une municipale où on peut mieux s’organiser pour juguler la fraude, et les enjeux dépassent les frontières.

Je n’ai jamais cru en sa foi de gagner une présidentielle devant les candidats traditionnels mondialement connus, sauf si l’opposition le désigne comme candidat unique devant Ouattara. C’est le seul gage de victoire dont nous pouvons nous prévaloir. Les tentatives en solo passent comme de la poudre aux yeux pour accompagner Ouattara dans son hold-up électoral.

Je n’ai jamais cru en sa foi de réformer le système politique actuel sans remettre en cause les partis politiques qui le font et le dénaturent. Le passage du présidentialisme au parlementarisme qu’il prône ne suffit pas sans réelle cure de fond. La IVème République française était un parlementarisme à partis et elle était chaotique.

Il est vrai que le régime parlementaire est moins nocif que le présidentialisme monarchique d’aujourd’hui, néanmoins ce à quoi je suis favorable, c’est à un parlementarisme inédit, sans partis politiques et sans pouvoir de nomination, avec la sélection rigoureuse des candidatures sur critères objectifs et un tirage au sort public.

Dans une entreprise, on n’embauche pas les employés par nomination ou par vote, on n’embauche pas les employés parce qu’ils sont populaires, beaux parleurs, ou parce qu’ils ont les meilleures promesses (ou le meilleur programme d’intentions) pour l’entreprise, mais parce qu’ils ont un parcours qui correspond aux attentes en compétences de l’entreprise. Pourquoi en politique ça devrait être différent ? – A propos, si la politique attire beaucoup de cancres, c’est parce que la barrière à l’entrée est très basse. N’importe quel voyou peut la franchir et y faire carrière sans mérite. C’est un point crucial sur lequel j’aimerais que mon bien aimé Mamadou Koulibaly se penche dans ses réformes.

Je n’ai jamais cru non plus aux hommes providentiels quoiqu’il puisse en exister certains qui, dans certaines circonstances ont l’intelligence, la détermination et la magie d’infléchir le destin d’un pays en l’orientant dans la bonne direction. Des cas existent à travers le monde et au cours de l’histoire. Toutefois, ma conviction pour l’Afrique est que ce schéma est moins efficace que celui de mettre en place un système politique que nul ne peut facilement vampiriser ou désorienter.

Un MamKoul à la tête de la Côte d’Ivoire, je serais aux anges, mais pour le moment cela reste un vœu pieux. Par contre si ses idées triomphent et entrent dans les institutions, à ce moment là nous aurons plusieurs MamKoul et le pays sera géré sans inquiétude.

La gestion d’un parti étant empreinte de complaisance, il ne saurait échapper à la nécessité d’un certain clientélisme, aussi minimal soit-il, pour faire vivre le parti. Par exemple, le fait que ses messages-vidéos hebdomadaires soient diffusés sur la chaîne privée d’une de ses collaboratrices ne me semble pas déontologique, même si la démarche est désintéressée. Les petits péchés finissent souvent par être grands. Laurent Gbagbo lui-même en son temps, n’avait-t-il pas commis des écarts clientélistes dans sa gestion du pouvoir ? C’est un mode de fonctionnement consubstantiel dont un parti politique ne peut facilement s’affranchir.

Je ne vais pas me départir de l’idée véridique selon laquelle les partis politiques sont des instruments de désunion, de division, de fanatisme et d’exacerbation de tribalisme, de clientélisme et de corruption, de petits arrangements entre amis, de déification des individus, de confiscation et de privatisation de l’Etat, etc. Ma recommandation est la suppression des partis politiques et du système électoral.

La Côte d’Ivoire n’a pas besoin d’élections, elle a besoin d’une Conférence Nationale Souveraine, pour réconcilier tous les fils et filles du pays, pour assainir la vie politique et insuffler un nouveau souffle et une nouvelle dynamique à toute l’Afrique. C’est sur ce chapitre que je veux voir mon très cher Mamadou Koulibaly.

En conclusion

Le pays d’Houphouet vit actuellement dans une psychose de guerre civile qui semble suspendue sur son ciel comme une épée de Damoclès. Rien n’est plus urgent, plus important que l’impératif de l’exorciser par tous les moyens. Le compte à rebours est engagé. On ne peut vouloir développer un pays en créant le chaos à chaque échéance électorale et en opposant les citoyens les uns contre les autres.

J’appelle de mes vœux tous les patriotes ivoiriens de tous bords, de se rassembler au-delà des chapelles dans les plus brefs délais afin de se concerter sur les mesures à prendre pour éviter le pire dans le pays.

Je n’ai pas une voix qui porte et je n’ai pas de position qui puisse me permettre d’atteindre les décideurs politiques ivoiriens. Je demande donc à mon petit groupe de lecteurs de relayer ce message afin qu’il atteigne son objectif d’appeler la classe politique à la retenue et à la raison.

La seule alternative à l’affrontement et à la guerre, c’est de faire la paix. Et la paix n’a pas de prix. Qu’on puisse s’humilier, qu’on puisse être calomnié ou qu’on puisse être traîné dans la boue au nom de cette paix, cela vaut son pesant d’or. Il n’y a donc pas de honte à avoir dans la quête de cette paix si chère pour apaiser les esprits des ivoiriens.

Le Président Ouattara est le premier responsable de la situation qui prévaut actuellement dans le pays. Une seule décision de sa part peut tout faire désamorcer, mais il n’a pas le courage de faire acte d’une telle grandeur d’esprit pour ne pas laisser son clan orphelin, sachant qu’une élection à la régulière est perdue d’avance avec lui-même ou un autre candidat de son clan. Son objectif étant la conservation ethno-géographique du pouvoir coûte que coûte, il est prêt à brûler le pays pour arriver à ses fins.

C’est à l’opposition donc et à tous les patriotes de faire preuve de bon sens et de beaucoup d’intelligence pour adopter la bonne démarche à suivre pour faire échouer les desseins et désirs du Président Ouattara.

Cet article est à charge contre lui, non pas par abjection ou par aversion à sa personne mais parce que l’analyse qui est ici faite n’est pas dénuée d’objectivité. En sus, c’est pour manifester ma déception face à l’espoir d’une nouvelle Côte d’Ivoire réconciliée qu’il avait suscité à son arrivée au pouvoir. Pour avoir subi quelque ostracisme, il lui revenait d’être exemplaire en tous points et de ne pas persécuter les autres.

Je garde espoir que le grand peuple de Côte d’Ivoire saura mobiliser toute son énergie et toute sa substance cervicale pour préserver ce qu’il a de plus cher et éviter une n-ième crise fratricide à la nation.

Je suis africain et ivoirien de cœur.

Que l’auteur de l’univers verse son regard sur la Côte d’Ivoire !

Louis Yvon MBANZOULOU

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Une Constitution n’est viable et indiscutable que lorsqu’elle est élaborée par les représentants de toutes les collectivités territoriales du pays, à égalité juridique et politique, sans prédominance d’un parti ou d’un ensemble de partis sur d’autres. Et le meilleur moment de le faire c’est lors d’une Conférence Nationale Souveraine. Mais lorsqu’un parti au pouvoir, avec tous ses pouvoirs et tous ses moyens coercitifs, convoque la rédaction d’une Constitution, il ne faut pas y voir une traduction de la volonté populaire mais une décharge de désirs partisans, oligarchiques et autocratiques.

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