Arrestation du promoteur du concert de Debordo : la vérité à l’épreuve du Parquet et des fans

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Sangaré Lamine, patron de Sangaré Group, promoteur du concert de Debordo a été arrêté aux premières heures du dimanche 1er Avril 2018, à la fin du concert, avec l’autorisation du Procureur de la République, et la bénédiction du Directeur général de la Police nationale.

Selon des informations recueillies , le concert de Debordo a failli ne pas avoir lieu, parce que le promoteur n’a pas été en mesure de solder le cachet de l’artiste 48 heures avant selon les termes du contrat, soit 13 millions 550 millions Fcfa. Cette situation, a en croire des sources policières -qui ont estimé à 3000 personnes le public présent ( ce chiffre traduit d’ailleurs l’état exact des recettes, ce qui a obligé Sangaré Group à mettre la main à la poche pour solder les choses ) – , était de nature à troubler l’ordre public. C’est ainsi que des dispositions ont été prises pour empêcher que la situation dégénère. Des sources proches du promoteur assurent toutefois que celui-ci avait pu clairement négocier, et obtenir le consentement de l’artiste, pour un paiement du solde à partir de mardi 3 avril 2018 , après le concert. Les mêmes sources assurent qu’il a clairement précisé n’être pas en mesure de payer le reliquat, ni avant le concert , ni même sur le champ. Le patron de Sangaré Group souhaitait faire le point des recettes, et ensuite voir à partir de mardi 3 avril 2018, après le long week-end pascal, comment régler les choses. Il semble que son sort était déjà scellé avant même le concert, sans qu’il ne se soit douté de rien. Dès la fin du concert, Sangaré Lamine qui n’a pas eu le temps de faire le point des ventes de tickets sur place, a été aussitôt interpellé par des éléments de la police qui l’ont conduit à la Police judiciaire, au motif qu’il refuserait de payer le reliquat de 13 millions, 550 mille Fcfa, et que cette situation était de nature à troubler l’ordre public. Peu avant cette situation, c’est vers 21 heures 30 minutes que l’artiste Debordo etait monté sur scène, juste après l’installation des musiciens, qui avaient quand même traîné les pieds. La lenteur de l’affluence sur les lieux semblait expliquer ce retard de l’artiste qui, selon des fans, ne voulait pas apparaître sur scène avant la tombée de la nuit, et une plus grande affluence. La tournure des événements permet d’ajouter à ce long retard, cette affaire de cachet. Avant même de monter sur le podium, Debordo avait-il déjà porté plainte en bonne et due forme ? Après le concert, quelle était la menace, les risques et craintes de troubles à l’ordre public ayant été circonscrits aussi bien par la police, que par la tenue effective et sans incidents du concert ? Des proches de Sangaré affirment que les motifs de l’arrestation, encore moins aucune convocation, n’ont été notifiés au prévenu qui croupit au violon depuis samedi vers 2 heures du matin, malgré les garanties de représentation qu’il offre, selon eux. Le fait que le concert ait pu avoir lieu, et qu’il se soit terminé dans de bonnes conditions, en dépit des risques de débordement selon la police qui avait pris des précautions et dispositions d’une part; et d’autre part le fait qu’en dépit de la mévente des tickets, le promoteur s’engage à payer le solde du cachet, ne peuvent-ils pas être mis à sa décharge ?

Contacté dimanche 1 et avril 2018 par notre confrère Afrikipresse, Debordo a nié toute arrestation de son promoteur. Il a ensuite fait une vidéo sur Facebook, puis un post pour laisser entendre que tout va bien , malgré l’évidence de l’arrestation constatée par nos soins auprès du prévenu, mais également auprès de plusieurs autres sources policières et judiciaires. Questions : pourquoi Debordo refuse d’assumer , à quoi joue-t-il ? Notre confrère Afrikipresse qui a aussi joint Sangaré Lamine Modibo cité dans un article paru sur le site sous la plume de Claude Dassé , a dit avoir tenté de joindre en vain, le procureur de la République.

De notre côté, après plusieurs tentatives, nous avons pu enfin joindre le Procureur de la République. À la question de savoir s’il pouvait confirmer l’arrestation de Sangaré Lamine, patron de Sangaré Group et promoteur du concert de Debordo, Adou Richard Christophe a dit ceci : « Je n’ai rien à vous confirmer Monsieur ». Devant notre insistance pour savoir les raisons de l’arrestation, et aussi le refus de communiquer de son Parquet sur la question, Adou Richard a maintenu sa position : « Je n’ai rien à vous confirmer Monsieur. Je ne donne pas d’interview au téléphone ». Au moment où nous demandions un rendez-vous physique avec lui pour en savoir plus, la communication a été subitement interrompue. Nous avons tenté vainement de le joindre à nouveau.

Pendant ce temps sur les réseaux sociaux, alors que Sangaré est effectivement aux arrêts, des fans de Debordo, comme de simples lecteurs, n’ont eu de cesse de dire qu’il s’agit d’un canular, d’un poisson d’Avril, d’une Fake News, ou même d’un coup de buzz fabriqué avec la complicité aussi bien de Debordo, que de Sangaré. Les plus radicaux n’ont pas hésité à dénoncer une intoxication venant du camp Arafat. Quand la vérité est ainsi mise à rude épreuve, ne s’agit-il pas d’une entrave à la liberté de d’informer ? Laisser les rumeurs et les confusions se propager ne peut-il pas conduire à un trouble à l’ordre public ?

Charles Kouassi et TAB
L’Intelligent d’Abidjan

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