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CHERS AMIS DE L’OPPOSITION POLITIQUE DE CÔTE D’IVOIRE ;
CHERS AMIS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE IVOIRIENNE ;
Le jeudi 5 Mars dernier, le Chef de l’État ivoirien Alassane OUATTARA a solennellement annoncé à la Nation sa décision de ne pas briguer un 3ème mandat présidentiel.
Devant cette importante déclaration, la quasi-totalité des partis d’opposition et la société civile ont eu, globalement, le même avis, à savoir que M. OUATTARA n’a fait que se soumettre à un principe de la Démocratie, en respectant la Constitution ivoirienne du 8 Novembre 2016 qui limite les mandats présidentiels à deux.
MAIS ALORS, au lieu de profiter de ce moment de la grande mise en scène mondiale du régime d’Abidjan, pour exiger du futur ex-Chef de l’Etat, à la face des Ivoiriens et du monde entier, que les questions principales de la CEI et de la liste électorale – donc de la gratuité de la carte d’identité – soient réglées, beaucoup parmi nous ont plutôt choisi de s’éloigner de l’objectif.
Ainsi, certains préfèrent condamner la modification de la Constitution en cours, qui est pourtant irréversible ; quand d’autres inventent des scenarii dans lesquels le soi-disant « indéboulonnable-Ouattara » ne sera jamais parti réellement, aussi facilement. Ces derniers semblent ainsi soutenir le probable dauphin qui, pris de peur, s’est vite écrié : « ceux qui pensent que vous êtes parti se trompent ! »
A LA VÉRITÉ, devrions-nous être surpris ou préoccupés par ces dernières modifications de la Constitution opérées par le Chef de l’Etat en partance, dont le but n’est autre que de rassurer un tant soit peu ses lieutenants désemparés ? Que vaudront toutes ces modifications dès le soir du 31 Octobre 2020, si le RHDP n’est plus au pouvoir ?
Et puis, au fond, toutes ces modifications, ne sont-elles pas en conformité avec la Constitution actuelle du pays ?
Pour nous autres, nous qui avons appartenu au « Front du Refus » et qui avons appelé hier au boycott de cette Constitution lors du référendum, en principe, nous ne devrions point nous sentir concernés par ces modifications ; mais nous devrions simplement en prendre acte, en espérant faire voter un meilleur texte demain.
Pour les anciens alliés du régime au pouvoir devenus opposants, qui ont conçu, monté et voté OUI à cette Constitution, de concert avec M. Alassane OUATTARA, ils devraient plutôt regretter d’avoir dépouillé le Peuple souverain de son droit, en ayant supprimé le référendum et en ayant permis au Président de la République de faire ce qu’il veut, en complicité avec ses députés et ses sénateurs.
Mais enfin, tous les acteurs de l’opposition et de la société civile réunis, ne sommes-nous pas témoins des violations constantes de la Constitution par l’actuel Chef de l’Etat et son parti, à travers les condamnations et poursuites arbitraires d’opposants, tels MM. Laurent GBAGBO et Charles BLE GOUDE condamnés chacun à 20 ans ; ou les poursuites contre Guillaume SORO contraint à l’exil ; ou l’emprisonnement de M. Jacques MANGOUA ou des Députés de la Nation, etc. ?
CHERS AMIS DE L’OPPOSITION POLITIQUE ET DE LA SOCIETE CIVILE, ARRETONS LES FAUX DEBATS ET ALLONS A L’ESSENTIEL !
Car l’essentiel, c’est que M. Alassane OUATTARA ne sera plus candidat lors du prochain scrutin présidentiel du 31 Octobre 2020 !
C’est donc le lieu de réfléchir et de mettre en œuvre maintenant nos propres stratégies pour contrer celles du RHDP, afin de mettre ce régime dictatorial « hors d’état de nuire à la république » ; définitivement !
Autrement dit, cherchons plutôt à répondre à ces deux préoccupations essentielles :
1/ Comment parvenir à maitriser, à intégrer ou à surveiller la CEI et la liste électorale, de sorte à être sûrs du vrai résultat de l’élection ?
A ce niveau, l’expérience du passé prouve que l’on n’a pas absolument besoin de contrôler la CEI pour gagner la présidentielle : en 2000 et en 2010, M. GBAGBO ne contrôlait rien et il a battu le Général Robert GUEI ; et il a battu M. Alassane OUATTARA qui avait triché dans le Nord.
2/ Surtout : comment désigner un candidat unique pour toute l’opposition, si l’on veut vraiment sauver la Côte d’Ivoire, dès le premier tour ?
De mon point de vue, cela est très possible. Pourvu que les deux dirigeants des deux grandes forces politiques de l’opposition décident de faire de la haute politique.
En effet, soit les Présidents Laurent GBAGBO et Henri Konan BEDIE s’accordent sur une personnalité, avec un ou deux suppléants en réserve, et ils parviennent à convaincre leurs partisans et sympathisants de ces choix ; soit les deux Présidents parrainent une élection primaire commune pour désigner le ou les candidat(s) unique(s) de l’opposition.
CE SERAIT FAIRE PREUVE D’UN PATRIOTISME CONCRET, EN SAUVANT LA CÔTE D’IVOIRE ET LES IVOIRIENS DE CETTE DICTATURE RHDP SANS PRÉCÉDENT !
« Je pense donc je suis. » (René Descartes)
NEW YORK, le 10 Mars 2020
Dr BOGA Sako Gervais
Président-Fondateur de la FIDHOP et de GRADDH-AFRIQUE
Ecrivain-politique