Meta: fin du programme de fact-checking, ouverture d’un boulevard à la désinformation ?

25634

[ Publié / Modifié il y a

Meta : fin du programme de fact-checking, ouverture d’un boulevard à la
désinformation ?

Exemple récent : la fausse annonce de la mort d’Alassane Ouattara

Alors que la prolifération des fake news sur les réseaux sociaux ne connaît plus de
limites, Meta prend la décision d’arrêter son programme de fact-checking aux ÉtatsUnis dès aujourd’hui.
« Plus aucun fact-checkeur sur Facebook et Instagram », annonce Joel Kaplan,
directeur des affaires publiques de Meta.
Arrêt du programme de fact-checking : une annonce inquiétante
Cette décision est autant inquiétante que surprenante. C’est officiel, Meta, maison
mère des réseaux sociaux Facebook et Instagram, met fin au programme de
vérification des faits aux États-Unis ce lundi 7 janvier 2025.
Il n’y aura plus aucune nouvelle vérification des faits et plus aucun fact-checkeur sur
ces plateformes majeures. Joel Kaplan est catégorique : « Dès aujourd’hui, notre
programme de fact-checking sera officiellement clos aux États-Unis. »
Une décision lourde de conséquences
Ce choix suscite immédiatement des inquiétudes majeures quant à l’impact potentiel
sur la prolifération des fausses informations.
En Afrique, l’utilisation des réseaux sociaux continue de croître considérablement :
la part de la population africaine active sur ces réseaux est passée d’environ 25 % en
2021 à 35 % en 2024. Facebook et Instagram restent très attractifs, Facebook
demeurant l’un des réseaux sociaux les plus utilisés sur le continent.
Meta jouait jusqu’ici un rôle crucial dans la lutte contre la désinformation, en
finançant et soutenant activement les équipes de fact-checking. Cet arrêt brutal promet d’être particulièrement problématique.

Exemple récent : la fausse annonce de la mort d’Alassane Ouattara
Récemment, en Côte d’Ivoire, Facebook a été le théâtre d’une vague massive de
désinformation annonçant à tort la mort du président Alassane Ouattara.
Plusieurs comptes anonymes, mais aussi des activistes connus des services de factchecking pour leur habitude de propager de fausses informations, ont relayé cette
fausse annonce. Celle-ci a rapidement fait le tour de la toile, grâce notamment à une
méthode jusque-là peu répandue : des publications présentant de fausses captures
d’écran attribuées à des médias réputés tels que France 24 et Jeune Afrique.

Sans vérification active, le risque de fake news grandit
L’arrêt du programme de vérification active des faits aux États-Unis laisse planer
une grande incertitude quant à la fiabilité des informations circulant dorénavant sur
ces plateformes. Le risque d’une augmentation des manipulations politiques, des
tensions sociales et même des troubles publics est réel.
Face à cette annonce, une vigilance citoyenne accrue est plus que jamais nécessaire.
La responsabilité des utilisateurs et des acteurs indépendants devient désormais
centrale. Une sensibilisation renforcée à la vérification rigoureuse des informations
est devenue indispensable.
Cette décision appelle donc chacun à redoubler d’efforts dans la lutte contre la
désinformation sur les réseaux sociaux, afin de préserver la qualité de l’information
et la stabilité sociale.

Cap Ivoire Le Débunker Piment

PARTAGER