Zikisso: Revendication face à une coutume séculaire et discriminatoire

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Favpng: Zikisso, en Côte d’Ivoire: La légitime revendication de filles et des femmes de la région face à une coutume séculaire et discriminatoire.

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Société – Contribution

Zikisso, en Côte d’Ivoire: La légitime revendication de filles et des femmes de la
région face à une coutume séculaire et discriminatoire.

‘‘Nous en avons assez et les choses doivent changer dans la région, maintenant. Le DDP, notre grande mutuelle régionale de développement doit relayer notre plainte auprès de la chefferie, du Conseil des sages de la région et auprès du Collectif des présidents de toutes mutuelles villageoises’’, avance Madame Gnadou Adèle Irigui,les yeux pleins d’espoir. Madame Irigui a été immédiatement entendue par des dizaines de femmes dont Gbaka Ivonne, par exemple, Inspectrice de l’enseignement primaire et présidente de la mutuelle de développement du village de Makobérie.

De quoi s’agit-il? Partout, en Côte-d’Ivoire, la société est en mutation et les filles et les femmes des trois sous-préfectures de Zikisso, toutes tendances confondues, posent aujourd’hui, une revendication légitime: Au même titre que leurs frères (les hommes) elles veulent, également, avoir accès à l’héritage familial dont elles sont exclues par le droit ancestral coutumier. Contrairement aux coutumes ancestrales, la loi ivoirienne leur accorde cette possibilité.

Ainsi, et comme c’est le cas dans bon nombres de contrées ivoiriennes, à Zikisso, Lakota, Divo, par exemple, les filles ne peuvent hériter des terres cultivables dans leurs villages natals. Quant aux mères de familles, en cas de décès du mari, elles sont déshéritées des plantations familiales qu’elles pourtant auront créées, elles-mêmes, avec leur époux, et certaines parmi elles, peuvent être carrément chassées… C’est bien ce que contestent également, à la suite de Madame Irigui, Léa Gnezalé, Clarisse Ablé, par exemple, qui participent directement à cette
réflexion.

Au niveau de la Diaspora, de fortes têtes comme Angéline Ouaga, Lucie Oyorou, Maryvonne Gbaloué, Bernadette Toti, Monique Ouaga et les artistes Ni7 Sady, Betty Amour et Bowina soutiennent ouvertement ce nouveau combat des filles et femmes de Zikisso…Tout se passe comme si les autres femmes déjà engagées sur le terrain du développement local à Zikisso, et à titre très personnel, comme Marie-Claire Ablé, la première fondatrice, Blandine Djohoré et Adèle Irigui, elle-même, ou comme celles investies dans l’action sociale comme Prisca Djédjé ou Marthe Ablet, étaient en train de communiquer leur détermination à leurs sœurs de Zikisso.

Toutes ces femmes se tournent vers le DDP qui est la mutuelle régionale, son Conseil des sages et à son Collectif des président des mutuelles afin que leur revendication soit considérée avec attention.

Yves Fregbo, Berlin.

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