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Élections sans opposition en Tanzanie : Samia Suluhu Hassan vers un scrutin verrouillé
Les Tanzaniens votent mercredi 29 octobre lors d’élections présidentielle et législatives sans réel suspense. Les principaux opposants de la présidente sortante Samia Suluhu Hassan ont été disqualifiés ou emprisonnés, dans un climat dénoncé comme « une vague de terreur » par Amnesty International.
La Tanzanie se rend aux urnes dans une atmosphère étouffante et sans véritable compétition politique. La présidente sortante Samia Suluhu Hassan, 65 ans, semble assurée de conserver le pouvoir, non pas grâce à une campagne dynamique, mais en raison de l’absence d’opposition.
Promue à la tête du pays en 2021 après la mort du président John Magufuli, Samia Hassan avait d’abord suscité l’espoir d’une ouverture politique. Quatre ans plus tard, la situation est tout autre : arrestations arbitraires, disparitions d’opposants et musellement des médias se sont multipliés.
Le principal parti d’opposition, Chadema, a été exclu du scrutin après avoir refusé de signer un code électoral qu’il jugeait injuste. Son leader, Tundu Lissu, arrêté en avril, risque la peine de mort pour trahison. Le seul autre candidat crédible, Luhaga Mpina de l’ACT Wazalendo, a été disqualifié pour des motifs administratifs.
Amnesty International dénonce une « vague de terreur » orchestrée par le pouvoir. Selon l’organisation, des opposants sont victimes de disparitions forcées, de tortures et même d’exécutions extrajudiciaires. Le barreau du Tanganyika affirme avoir recensé 83 disparitions en Tanzanie continentale depuis 2021.
Répression et immobilisme politique
Même au sein du parti au pouvoir, le CCM (Chama Cha Mapinduzi), la liberté d’expression est quasi inexistante. Humphrey Hesron Polepole, ancien ambassadeur et figure critique du régime, a disparu depuis des semaines. Une vidéo diffusée par son frère montrant sa maison saccagée et maculée de sang a provoqué un choc sur les réseaux sociaux. Dans un pays où les manifestations sont quasiment inexistantes et sévèrement réprimées, la peur s’est installée. La majorité des médias étrangers n’ont d’ailleurs pas obtenu d’accréditation pour couvrir les élections.
Africa Radio avec AFP














