Cybersécurité en Côte d’Ivoire: un pays sous attaques mais en pleine riposte numérique

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Illustration image: cio Mag

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La Côte d’Ivoire accélère sa transformation numérique, mais cette avancée s’accompagne d’une montée spectaculaire de la cybercriminalité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: des millions de tentatives d’attaques détectées en 2024 et plus de 12 000 plaintes enregistrées, selon les rapports officiels. Escroqueries en ligne, usurpations d’identité, piratages de comptes, diffusion de contenus malveillants… Les cybercriminels redoublent d’ingéniosité et ciblent aussi bien les particuliers que les grandes entreprises.

Face à cette menace, l’État ivoirien a profondément renforcé son arsenal. La création de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI), en 2024, marque un tournant majeur. Elle coordonne désormais la prévention, la détection et la réponse aux incidents, en lien avec le CI-CERT et la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité. Cette nouvelle architecture permet une réaction plus rapide et une meilleure protection des infrastructures stratégiques.

La Côte d’Ivoire s’appuie également sur une stratégie nationale de cybersécurité couvrant la période 2021-2025. Elle met l’accent sur la sensibilisation du public, la formation des professionnels, la protection des données et la sécurisation des services numériques de l’administration. Une nouvelle stratégie 2026-2030 est déjà en préparation pour anticiper l’évolution rapide des menaces.
Le secteur privé n’est pas en reste. Banques, opérateurs télécoms et PME investissent désormais massivement dans la sécurité informatique. La généralisation des paiements digitaux, la dématérialisation administrative et l’essor du e-commerce imposent un niveau de vigilance encore plus élevé.

Mais au-delà des attaques techniques, un autre risque gagne du terrain: la désinformation et la manipulation de masse, notamment en période électorale. De fausses informations circulent sur les réseaux sociaux, parfois alimentées par des acteurs étrangers. Elles peuvent provoquer tensions, paniques ou pertes économiques.

La Côte d’Ivoire multiplie donc les partenariats avec les organisations internationales, la CEDEAO et plusieurs agences techniques pour renforcer les compétences locales et harmoniser les cadres juridiques.
Entre cybercriminalité galopante et riposte structurée, le pays se positionne progressivement comme un acteur majeur de la cybersécurité en Afrique de l’Ouest. La prochaine décennie sera décisive pour faire de son espace numérique un territoire plus sûr et plus résilient.

F. Kouadio
Cap’Ivoire Info / @CapIvoire_Info

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