[ Publié / Modifié il y a
Depuis plusieurs jours, la frontière nord-est de la Côte d’Ivoire connaît une situation humanitaire exceptionnelle. Des milliers de familles ghanéennes, chassées de leurs villages par un conflit foncier, affluent dans la région du Bounkani. Selon des estimations relayées par les autorités locales et le HCR, près de 10 000 personnes – pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées – ont déjà franchi la frontière.
Ces réfugiés arrivent après de longues marches, parfois avec des drames à la clé, certains ayant perdu la vie en tentant de traverser des cours d’eau. Épuisés, mais portés par l’espoir de trouver un abri sûr, ils trouvent en Côte d’Ivoire une terre d’accueil.
Une tradition d’hospitalité toujours vivante
Dans les villages du Bounkani, les habitants se mobilisent spontanément. Des familles ouvrent leurs maisons, partagent leur nourriture et offrent un réconfort aux réfugiés. Cet accueil rappelle une vérité : l’hospitalité fait partie de l’identité ivoirienne.
La Côte d’Ivoire a déjà connu des épisodes similaires par le passé. Elle a accueilli des réfugiés du Libéria, de la Sierra Leone, du Mali ou encore du Burkina Faso. Aujourd’hui, le pays compte plus de 120 000 réfugiés vivant sur son sol, preuve de cette tradition d’ouverture et de fraternité.
L’État et ses partenaires en première ligne
Face à cet afflux soudain, les autorités ivoiriennes se sont rapidement mobilisées. Avec l’appui du HCR, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d’ONG locales, des centres d’accueil temporaires sont installés, des vivres et produits de première nécessité acheminés, et une assistance médicale est fournie aux plus vulnérables.
Cette coordination illustre la volonté du pays de répondre à l’urgence tout en garantissant le respect des droits des réfugiés. Elle souligne également le rôle de la Côte d’Ivoire comme acteur central de la stabilité en Afrique de l’Ouest.
Une solidarité qui dépasse les frontières
Cet accueil n’est pas seulement un geste humanitaire. Il rappelle aussi une réalité historique : lors des crises passées, des milliers d’Ivoiriens avaient trouvé refuge dans les pays voisins, notamment au Ghana et au Libéria. Aujourd’hui, la situation s’inverse, et c’est à la Côte d’Ivoire d’ouvrir ses portes.
En agissant ainsi, le pays envoie un signal fort : la paix et la stabilité ne se construisent pas uniquement par la sécurité militaire, mais aussi par la solidarité et la fraternité entre peuples voisins.
Une fierté nationale
Accueillir ces réfugiés ghanéens n’est pas perçu comme un fardeau, mais comme une responsabilité partagée. Pour beaucoup d’Ivoiriens, c’est une fierté de voir leur pays jouer ce rôle de refuge dans la région.
Dans un contexte régional marqué par des tensions et des crises récurrentes, cette hospitalité devient une arme pacifique et un symbole fort. Elle montre que la Côte d’Ivoire n’est pas seulement un carrefour économique, mais aussi une terre de solidarité et de paix.
L’arrivée massive de réfugiés ghanéens dans le Bounkani met en lumière les défis humanitaires auxquels la Côte d’Ivoire doit faire face. Mais elle révèle surtout une réalité : l’hospitalité ivoirienne demeure un pilier solide face aux crises.
En accueillant ces familles, la Côte d’Ivoire confirme son rôle de nation refuge et rappelle que la fraternité ouest-africaine est plus qu’un idéal : c’est une pratique quotidienne, vivante, qui peut renforcer la paix et l’unité dans la région.
F. Kouadio
Cap’Ivoire Info / @CapIvoire_Info