Gbagbo interpelle les Ivoiriens : “Sans justice totale, il n’y a que l’injustice”

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Courrier à la Nation/Laurent Gbagbo interpelle les Ivoiriens : “Sans justice totale, il n’y a que l’injustice”

Dans un long message adressé aux Ivoiriens ce lundi 8 décembre 2025, l’ancien Président Laurent Gbagbo revient sur les grandes étapes de la crise politico-militaire qui a marqué la Côte d’Ivoire depuis 2000. De son accession au pouvoir à son arrestation, puis à son acquittement définitif par la Cour pénale internationale (Cpi), il déroule les faits pour, dit-il, rétablir la vérité historique.

Dès son premier Conseil des ministres en octobre 2000, Laurent Gbagbo évoque la découverte du charnier de Yopougon et rappelle avoir saisi la justice, laquelle a, selon lui, blanchi les gendarmes mis en cause. Peu après, le pays connaît ses premières attaques armées, les préludes de la rébellion du 19 septembre 2002 qui entraînera la partition de la Côte d’Ivoire.

Le courrier retrace ensuite les années de guerre, les médiations internationales et les accords successifs, notamment l’Accord politique de Ouagadougou signé en mars 2007. Laurent Gbagbo y assume deux décisions majeures : autoriser la candidature d’Alassane Ouattara et engager un dialogue direct avec le chef rebelle Guillaume Soro pour restaurer la paix.

Malgré la Flamme de la paix et les efforts de réconciliation, le désarmement reste inachevé. Pourtant, sous pression internationale, l’élection présidentielle de 2010 est organisée, débouchant sur une grave crise post-électorale.

De l’arrestation à l’acquittement : un procès au cœur des débats

Proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel, Laurent Gbagbo conteste la remise en cause de cette décision par l’Onu et certains acteurs internationaux. Les affrontements qui s’ensuivent conduisent à son arrestation le 11 avril 2011, puis à son transfèrement à la Cpi. Acquitté avec Charles Blé Goudé en 2019, il sera définitivement blanchi en mars 2021.

Pour l’ancien Chef de l’État, une question demeure centrale : pourquoi seuls certains acteurs ont-ils été poursuivis ? Qui a conçu et financé la rébellion ? Pourquoi les victimes attendent-elles encore justice, notamment dans l’Ouest ivoirien ?

Laurent Gbagbo annonce avoir saisi de nouveau la Cpi afin que toute la lumière soit faite. « La vérité est une condition de la paix », affirme-t-il, estimant que tant que tous les faits ne sont pas jugés, l’injustice persiste.

Patrick N’Guessan
Fratmat.info

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