Guinée-Bissau: Tirs près du palais présidentiel en pleine bataille post-électorale

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Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoko Embalo

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En Guinée-Bissau, le climat politique déjà tendu a franchi un nouveau seuil d’inquiétude ce mercredi 26 novembre, lorsque des tirs ont été entendus en milieu de journée aux abords immédiats du palais présidentiel, en plein cœur de Bissau. Selon des journalistes de l’AFP présents sur place, des passants ont été vus courant pour se mettre à l’abri, craignant une nouvelle poussée de violence dans un pays habitué aux soubresauts politiques.

Ces échanges de tirs interviennent dans un contexte particulièrement sensible. Trois jours seulement après les élections présidentielle et législatives organisées dimanche, le pays attend toujours les résultats provisoires officiels, annoncés pour ce jeudi. Cette attente nourrit les tensions entre les deux principaux camps qui revendiquent déjà la victoire.

Mardi, le président sortant Umaro Sissoco Embaló a affirmé avoir remporté le scrutin. Dans le même temps, son adversaire, le candidat de l’opposition Fernando Dias de Costa, a lui aussi revendiqué la victoire, plongeant davantage les électeurs dans l’incertitude et accentuant les risques de confrontation.

La Guinée-Bissau, petit pays d’Afrique de l’Ouest, est tristement réputée pour sa fragilité institutionnelle. Depuis son indépendance en 1974, elle a connu quatre coups d’État réussis et de nombreuses tentatives de putsch, faisant de chaque période électorale un moment délicat, souvent marqué par des crises politiques aiguës.

Alors que les tirs de ce mercredi alimentent de nouveaux soupçons d’instabilité, les regards restent tournés vers la Commission électorale, qui doit publier les résultats provisoires ce jeudi. Les acteurs régionaux et internationaux, déjà mobilisés, appellent au calme et à la patience, espérant que la voie du dialogue prévaudra dans les heures cruciales à venir.

Salif D. Cheickna
Fratmat.info avec Afp et France 24

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