Côte d’Ivoire : le vraquier chinois HUA SIN YUAN échoué à San Pedro inquiète

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Depuis le 19 août, un navire chinois, le HUA SIN YUAN, reste échoué à environ un mille nautique au large de San Pedro. Parti de Cam Pha au Vietnam et attendu à quai le 20 août, ce vraquier de 229 mètres construit en 2013 a subi une avarie qui l’a immobilisé en mer. Depuis, il n’a pas bougé, malgré la présence de remorqueurs et d’un autre navire chargé de transborder sa cargaison.

Un risque environnemental majeur
Le HUA SIN YUAN transporte des hydrocarbures pour ses opérations et pourrait devenir une véritable bombe écologique. Pour l’instant, aucune fuite n’a été observée. Mais la coque fragilisée et les opérations de déchargement en pleine mer augmentent le risque de pollution. Si du pétrole venait à s’échapper, les conséquences seraient dramatiques pour les eaux ivoiriennes et la biodiversité.
Les côtes de San Pedro et de Grand-Béréby, où se trouve un sanctuaire de tortues marines, seraient directement menacées. Une marée noire anéantirait des années de conservation et compromettrait les écosystèmes locaux.

Les pêcheurs en première ligne
Les pêcheurs artisanaux, qui vivent exclusivement de la mer, redoutent une contamination de leurs zones de pêche. Une nappe d’hydrocarbures asphyxierait le plancton, réduisant les stocks de poissons pour plusieurs années. Même les poissons survivants risqueraient d’être impropres à la consommation, ruinant le marché local et régional et menaçant la sécurité alimentaire des populations.

Silence de l’armateur chinois
Ce qui choque le plus, c’est l’absence de réaction de l’armateur. Depuis plus d’un mois, aucune information claire n’a été donnée sur la gestion du navire. Pékin, sous le pavillon duquel navigue le HUA SIN YUAN, n’a pas encore mobilisé de moyens techniques ou financiers pour résoudre la situation. Tout porte à croire que la priorité est donnée à la marchandise, plutôt qu’à la sécurité des eaux ivoiriennes.

Une bombe à retardement au large
Le golfe de Guinée est déjà fragilisé par la pêche illégale et les rejets clandestins en mer. L’immobilité du HUA SIN YUAN ajoute un risque supplémentaire qui pourrait se transformer en catastrophe.
La Côte d’Ivoire, seule, ne peut assumer un tel fardeau. Le pays appelle à la responsabilité de l’armateur et des autorités chinoises pour éviter que ce vraquier ne devienne un naufrage écologique et économique.

F. Kouadio
Cap’Ivoire Info / @CapIvoire_Info

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