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Lettre ouverte
Alors que l’on avance progressivement vers la présidentielle de 2025, certains dirigeants politiques attisent la méfiance et renforcent les suspicions de fraude. Pour le président du Parti des Démocrates Républicains (PDR), Soko Gbalehi, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani fait partie de ceux-ci. D’où la lettre ouverte qu’il lui adresse pour lui rappeler un certain nombre de faits qui ne l’honorent pas.
LETTRE OUVERTE AU MINISTRE D’ETAT KOBENA KOUASSI ADJOUMANI CADRE DU RHDP.
Monsieur le ministre, je voudrais vous demander excuses pour le caractère peu protocolaire de la correspondance que je vous adresse.
Monsieur le ministre, permettez-moi de vous faire parler mon cœur comme cela se fait en pays bron qui vous a vu naître. Surtout quand nous sommes tous des frères. Une réalité humaine que même la politique ne saurait nous faire oublier. Je voudrais ainsi donc, à travers mon initiative , attirer votre attention sur certains de vos bourdes politiques.
En effet, le mardi 11 juin 2019, à l’occasion d’une rencontre avec la presse, vous avez déclaré et je cite:
“Nous n’avons pas peur d’enrôler des étrangers pour constituer notre électorat “.
Cette affirmation avec jubilation et sans état d’âme témoigne de ce que des étrangers sont enrôlés sur la liste électorale pour le compte du RHDP. Monsieur le ministre ,votre déclaration de 2019 , sans peut-être le savoir , continue d’alimenter et entretenir l’atmosphère politique et électorale aujourd’hui.
Monsieur le ministre et cher frère, votre propos a réveillé les soupçons et mis les puces à l’oreille, au point où les ivoiriens sont tous devenus regardants dans les élections organisées par votre chapelle politique.
Si les soupçons de tricheries pèsent sur le RHDP c’est en grande partie à cause de vos sorties hasardeuses et tonitruantes, visant à disculper votre régime. Se défendre pour avoir la conscience tranquille en pareille situation n’est pas mauvais en soi. Mais c’est comment le dire qui pose problème. D’où la nécessité de recourir à des hommes ou femmes sages pour s’adonner à un tel exercice.
Monsieur le ministre, chez vous dans le Gontougo la parole est sacrée. Parce que dans cette partie de la Côte d’Ivoire , où la tradition des rois est respectée on ne parle pas parce qu’il faut parler. Ici, un chef parle peu pour dire beaucoup . Un ministre de surcroît ministre d’Etat ne parle pas beaucoup comme vous le faite.
Avec zèle , vous revendiquez votre fonction de ‘’ Haut-parleur’’ au RHDP. « Si le ministre Maurice Kacou Guikahué dit qu’il est le micro du PDCI , moi je suis le Haut-parleur du RHDP » déclarez—vous à qui veut l’entendre.
Monsieur le ministre, un ministre est un chef. A ce titre, il doit être profond. Je comprends que vous voulez plaire au RHDP en justifiant votre poste de ministre d’Etat et ministre de l’agriculture. Une fonction noble que d’importantes personnalités ont occupé par le passé. Je fais allusion aux ministres Denis Bra Kanon et Alphonse Douati , pour ne citer que ces exemples . Pour vous dire qu’avant vous, il y a eu des ministres et après vous il y aura d’autres ministres de l’agriculture.
Monsieur le ministre, vous êtes aujourd’hui l’une des ‘’stars’’ pour amuser la galerie de la case orange. Cependant, retenez ceci. Bien que votre zèle soit sans conteste, vous ne serez pas plus star que feus Hamed Bakayoko, Amadou Gon Coulibaly ou Mamadou Soumahoro. Parce que vous êtes un transfuge du PDCI-RDA.
Monsieur le ministre et cher frère, il est temps que vous faites profil bas . Nul ne connait ce que le futur nous réserve. Les hommes passent, les partis politiques et la Côte d’Ivoire demeurent.
Fraternellement
Soko Gbalehi, président du PDR
NB : Les titres sont de la rédaction
