Brigitte Bleu: « Comment est née la série télé « Les Larmes de l’Amour », qui a déjà obtenu 4 prix »

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Brigitte Bleu (Co-réalisatrice et scénariste) : « Comment est née la série télé « Les Larmes de l’Amour », qui a déjà obtenu 4 prix »

‘’Les Larmes de l’Amour’’, est le titre d’une nouvelle série télé ivoirienne qui sera diffusée sur le petit écran à partir de mercredi 26 février 2020. Interrogée vendredi 21 février dernier au Cinéma Majestic de l’hôtel Sofitel Hôtel Ivoire

la co-réalisatrice et scénariste de la série, Brigitte Bleu, parle de l’œuvre, de ses ambitions, et de ses regrets. C’était au terme de la projection en grande première de la série,

Nous venons de visionner la diffusion en grande première de votre nouvelle série télévisée Les Larmes de l’Amour. Quelles sont vos premières impressions ?

Je suis très heureuse. Cela fait quand même quatre ans que nous travaillons sur le film Les Larmes de l’Amour. Ça a été difficile mais aujourd’hui, je suis satisfaite. J’ai adoré le film, A+ a également adoré le film et j’espère que ça sera de même pour le public.

Avant la sortie officielle sur le petit écran prévue le mercredi 26 février 2020, la série Les Larmes de l’Amour a déjà obtenu quatre prix internationaux au Nigeria. Pouvez-vous nous en parler ?

Tout à fait ! Il y a quelques mois de cela que nous avons participé à ZAFAA, au Nigeria (ZAFAA Global Awards qui a eu lieu à Abuja, le 24 novembre 2019 : Ndlr). Nous avons obtenu le prix du meilleur acteur d’Afrique francophone avec Kané Mahola, le prix de la meilleure actrice Afrique francophone, avec Cynthia Nassardine, et les prix de la meilleure série Afrique francophone, et du meilleur scénario Afrique francophone qui me reviennent.

Peut-on dire que la reconversion d’actrice à réalisatrice-scénariste, désormais derrière la caméra, est un succès ?

Nous ne pouvons pas être satisfaits totalement. C’est une autre forme d’écriture cinématographique que j’ai essayé. Ici, en Côte d’Ivoire, on a des films comiques mais là, j’ai écrit un film d’amour. Je suis une femme qui adore les Novelas qui viennent de l’étranger. C’est alors que je me suis dit pourquoi ne pas écrire un film Novelas avec nos réalités, avec des sujets qui sont propres à nous les Africains. C’est ce que j’ai essayé.

Au vu des commentaires, est-ce un total succès auprès du public interrogé ?

C’est vrai, le public a aimé parce qu’après la projection, il y a eu un tonnerre d’applaudissement, comme pour saluer toute l’équipe pour cette série.

Pouvez-vous nous faire un gros plan sur le film ?

Les Larmes de l’Amour, c’est en 104 épisodes mais nous en avons déjà tourné 52. Le film sera diffusé à partir du mercredi 26 février 2020. À 15H 25, 18H 50 et 22H 50, tous les jours du lundi au vendredi sur A+. Et rediffusion samedi et dimanche. Pendant la diffusion sur A+, nous allons continuer le tournage, pour la suite du film puisque c’est en 104 épisodes comme je vous l’ai dit.

Le travail n’est donc pas terminé ?

Oui, le travail n’est pas encore terminé et cela va dépendre du public. Comme je l’ai dit comme c’est une Novelas africain, si le public a adoré, nous allons faire la suite du film. Nous pouvons même aller au-delà de ces 104 épisodes initialement prévus.

Quelles sont vos difficultés ?

Elles sont financières. Vous voyez que nous avons plus de 104 acteurs ce n’est pas facile. Surtout que nous avons sélectionné les meilleurs sur le marché ivoirien. Ça coûte vachement cher. Nous avons également tourné dans des décors magnifiques, dans des grosses maisons etc., ce qui coûte aussi très cher. Mais nous avons fait ce que nous pouvions faire avec les fonds que A+ nous a alloués, et mon époux a financé le reste.

J’ai un cri de cœur que je voudrais exprimer pour terminer, si vous me le permettez. Au Ministère de la Culture et de la Francophonie, on fait des choses qui me font tellement mal. J’ai été la première productrice ivoirienne en 2001 et 2008, à faire mon premier film qu’on appelle «Le Virus». Le ministère a exploité ce film en faisant le tour de l’Afrique avec, sans même me verser 5 Francs Cfa. Lorsque je suis allé là-bas, on m’a dit : « Lorsque tu auras une autre production, il faudra déposer un dossier, on va t’accompagner etc. » Et quand on dépose les dossiers, il faudra «connaître quelqu’un » pour qu’il soit validé. Mon film, Les Larmes de l’Amour qui n’est pas encore officiellement sorti a déjà remporté quatre prix et jusqu’aujourd’hui, le ministre qui est pourtant informé nous a jamais reçus. Nous lui avons déposé des courriers. Ce n’est pas forcément que l’argent. Mais cela fait vraiment plaisir d’être reçu par les autorités de son pays lorsque tu gagnes des prix à l’étranger au nom de ton pays.(…). Il y des gens qui n’ont même pas encore produit des gags et qui ont des financements. Moi, je trouve que ce n’est pas bien. C’est méchant ! (…).

Claude Dassé
L’Intelligent d’Abidjan

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