Tentative de déstabilisation : Voici les paroles fortes de l’enregistrement prêtées à Soro

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La bande audio, dont il était question depuis 48 heures, a été rendue publique au cours de la conférence de presse animée par le procureur de la République, Adou Richard, le jeudi 26 décembre 2019 au Palais de la justice au Plateau. Avant de diffuser l’enregistrement, le procureur en a cité des paroles fortes qui, selon lui, éclaboussent Guillaume Soro, certains de ses proches ainsi que des militaires.
Après avoir précisé que l’enregistrement a été intercepté par des services de renseignements, il en a cité des extraits. « On est positionnés un peu partout, dans la garde du président » ; « On a les 8400 et d’autres jeunes » ; « Dans ce genre d’action, c’est la puissance de feu qui rallie tout le monde » ; « il faut minimiser les coups humains » ; « A part Koné Zackaria, les com’zone ne vont pas réagir(.) on les a infiltrés » ; « Ils ont réussi à récupérer un com’zone sur 10 » ; « J’ai un délai à ne pas dépasser d’un an ». Ces paroles sont prononcées par une voix, à travers laquelle on croit reconnaître Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale.
Et comme si ces propos rapportés, censés avoir été extraits de la bande audio ne suffisaient pas à convaincre les sceptiques, le procureur a fait écouter aux journalistes tout l’enregistrement en sa possession. La bande est de mauvaise qualité mais on croit entendre certains des propos prononcés par une personne dont la voix est assimilable à celle de Soro. D’ailleurs, plus tard dans le courant de la journée, Affoussiata Bamba confirmera qu’il s’agit bien de l’ex-président de l’Assemblée nationale.
Pour le procureur Adou Richard, la thèse de montage ne saurait prospérer malgré la mauvaise qualité de l’enregistrement. « « Si c’était un montage, on aurait rendu la bande plus audible. Ce que vous entendez, c’est ce qui a été intercepté par les services de renseignements », a-t-il répondu à ceux des journalistes qui mettaient en doute l’authenticité de la bande audio.
Pour lui, l’affaire est « tellement grave », que les présumés auteurs encourent « un emprisonnement à vie ». Adou Richard a, en effet, indiqué que c’est la peine encourue pour « complot contre l’autorité de l’Etat ». Surtout que des armes de guerre ont été saisies sur des personnes interpellées. Entre autres, des Rpg, des roquettes, des missiles antichars, des kalachnikovs. Des armes dont il a présenté les photos.
Malgré la gravité des faits, le procureur de la République s’est bien gardé de dire qu’on est là en face d’un projet terroriste, comme aurait pu le laisser penser un texte de loi qu’il a cité et qui sanctionne tout à la fois le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. « On n’a pas parlé d’acte de terrorisme mais de blanchiment de capitaux et complot contre l’autorité de l’Etat », a-t-il précisé à l’intention des journalistes. Puis d’insister : « On n’a pas encore parlé d’acte de terrorisme ».
Karine KORE
lebanco.net

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