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CONSOMMATION DU RIZ LOCAL EN CÔTE D’IVOIRE
Eric Brou, directeur général de PS3D : « Le riz “Sarama” que nous produisons ne contient aucun caillou »
Certes la Côte d’Ivoire produit du riz mais il faut des usines appropriées pour offrir du riz de bonne qualité aux consommateurs. C’est la mission que s’est assignée Eric Brou, directeur général de la société PS3D spécialisée dans l’achat, la transformation et la commercialisation du riz, en créant une nouvelle gamme de riz baptisée « Riz Sarama » « Notre mission est de répondre à un besoin des Ivoiriens qui se plaignent de la qualité du riz local qui est une denrée de grande consommation en Côte d’Ivoire. Ils disent que le riz local est rempli de cailloux et que ce riz peut constituer un danger pour leur santé. Donc nous, nous sommes arrivés sur le marché avec des machines perfectionnées qui décortiquent, blanchissent et polissent le riz local sans un grain de caillou. Cette qualité de riz que nous avons baptisée “Riz Sarama” ne contient aucun caillou », a expliqué Eric Brou. En plus de la qualité du « riz Sarama », son prix respecte les normes de l’ADERIZ, l’organe ivoirien qui régule la production et la commercialisation du riz. Il est vendu au même prix que les autres riz sur le marché pour permettre à toute la population ivoirienne d’avoir accès à du bon riz et à une alimentation saine.
L’autre difficulté résolue par la société PS3D est celle liée à la vente du riz produit par les paysans dans la région de la Nawa. Un producteur que nous avons interrogé a expliqué : « Avant, nous avions d’énormes difficultés pour vendre notre riz. Aujourd’hui nous n’avons plus ce problème grâce à l’usine PS3D qui achète toute notre production » En effet, ce sont 15 tonnes de riz que l’usine décortique par jour. « Nous développons ainsi la riziculture dans la région de la Nawa en encourageant les paysans à se regrouper en coopérative afin qu’ils puissent bénéficier de financement ou avoir accès au crédit » a ajouté Eric Brou. Comme on peut le constater, la société PS3D basée à Soubré s’est inscrite dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la faim qui demeure aujourd’hui l’un des défis majeurs à travers le monde et particulièrement en Afrique. A titre d’exemple, la Côte d’Ivoire abrite le premier Centre d’Excellence Régional Contre la Faim et la Malnutrition d’Afrique depuis près d’un an. Ce centre de recherche a pour mission de rassembler les connaissances pour lutter contre la famine qui ne cesse de progresser en Afrique. Selon monsieur Stylianides, Commissaire européen en charge de l’aide humanitaire et de la gestion des crises, « les crises alimentaires deviennent de plus en plus aigües et complexes et nous avons besoin de trouver des solutions novatrices pour les combattre et les prévenir ». L’Union Européenne qui mobilise entre 2014 et 2020, près de 9 milliards d’euros pour financer des initiatives dans les domaines de l’agriculture durable et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans plus de 60 pays devra encourager des initiatives comme celles d’Eric Brou qui exerce dans le domaine de la rizerie dans l’une des régions les plus vastes de la Côte d’Ivoire et dont la population ne s’intéresse qu’à la production du cacao et de l’hévéa.
Colbert Kouadjo
