Abobo : Vaste opération de démolition des commerces, gares anarchiques, restaurants et autres sites mal situés

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Aux abords des principales routes de la commune d’Abobo, depuis quelques jours, des gravats, des chevrons, des feuilles de tôle, des barres métalliques, et autres objets jonchent le sol. L’année 2019 s’achève sur une note triste pour plusieurs opérateurs économiques. En effet, depuis le 9 décembre, les autorités municipales ont lancé une opération de déguerpissement des installations anarchiques. L’opération concerne, entre autres, les buvettes, les restaurants, les maquis, les salons de coiffure et de couture, des commerces mais également les chauffeurs de taxis communaux et les vendeurs ambulants situés sur les artères principales et les emprises.
Pendant que les gens se préparent à célébrer les fêtes de fin d’année dans la joie, les opérateurs économiques et commerçants concernés par ce déguerpissement sont dans la tristesse. C’est le cas de Odette Aya, qui tenait sa petite buvette et vendait de la viande de porc braisée à l’avenue Casa. « Le déguerpissement est intervenu trois jours après que j’ai reçu une commande de boissons d’un montant de 100 000 F CFA pour les fêtes de fin d’année. Je ne sais que faire pour continuer mon commerce », a confié la jeune dame, qui arrivait à peine à contenir ses larmes.
Gilbert Kouakou, qui gère un magasin de transfert d’argent non loin du lycée moderne d’Abobo, est aussi peiné qu’Odette. Son activité a connu un coup d’arrêt du fait du déguerpissement. Son patron lui aurait demandé de rester à la maison en attendant qu’il trouve un autre magasin.
Par mesure de prudence, certains opérateurs mal placés ont préféré démonter leurs installations avant même l’intervention des agents de la Mairie. Ayant fait ce choix, Gervais Adou, propriétaire d’un bistrot au quartier Akeikoi-Extension, révèle avoir mis à l’abri certaines de ses feuilles de tôle, des chevrons et quelques barres métalliques qu’il compte utiliser pour reprendre son business ailleurs.

Des haies métalliques autour de la Mairie
Les chauffeurs de taxis communaux, de minicars “gbakas”, et les commerçants ambulants qui squattent les alentours de la Mairie ont également été dégagés. On note la présence de plusieurs haies métalliques autour des locaux. Un des agents postés à côté du dispositif confirme que « les haies ont été placées pour éviter le retour des personnes qui ont été déguerpies ».
La présence des haies ne facilite pas le déplacement des automobilistes et motocyclistes qui se rendent derrière la Mairie. Certains de ceux-ci ont eu maille à partir avec les agents chargés de la surveillance de ce dispositif. Ces échanges ont pris parfois l’allure de vives altercations.
Nouvelle gare et nouveaux marchés
En outre, il faut relever que les gbakas qui ont été délogés des alentours de la Mairie, réinstallés à quelques pas des haies au niveau de l’entrée principale, sont à la base d’un autre problème. En effet, ces minicars qui assurent les lignes Abobo Adjame-Renault et Abobo Adjame-Liberté provoquent de fréquents embouteillages.
Yves Doumbia, le chargé de la communication de la Mairie d’Abobo que nous avons rencontré l’après-midi du vendredi 13 décembre, a tenu à préciser que les haies métalliques ont été disposées autour de la mairie pour l’organisation des festivités de fin d’année. Mais en même temps, il ajoute que les chauffeurs de gbakas, de taxis communaux et les vendeurs ambulants qui exerçaient leurs activités autour de la Mairie ont été dégagés pour de bon. En clair, ils ne seront plus autorisés à revenir sur le site. « Ces opérateurs ont été dégagés pour faciliter la fluidité routière », déclare Yves Doumbia.
Toujours selon le chargé de communication, les chauffeurs doivent regagner la nouvelle gare, située non loin du quartier PK 18 et les vendeurs ambulants, les marchés construits pour eux dans les différents quartiers. Après le déguerpissement, prévient-il, suivra le ratissage.
Jeremy Junior
lebanco.net

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