Sommet de Sotchi: Vladimir Poutine accueille plus de 40 dirigeants africains pour discuter coopération

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Le sommet Russie-Afrique s’est ouvert ce matin à Sotchi, une ville russe située au sud de Moscou. Durant deux jours, plus de 40 chefs d’Etats africains assisteront avec leur homologue russe, Vladimir Poutine (photo), à ce qui est présenté comme la cérémonie de lancement d’une nouvelle ère de la coopération entre la Russie et l’Afrique.

A l’image de la Françafrique ou de la Chinafrique, Moscou veut retrouver l’influence qu’elle avait sur le continent noir avant la fin de l’ère soviétique dans les années 90. Ainsi, cette nouvelle « Russafrique » entend s’appuyer sur le secteur commercial.

D’après le président Poutine, la Russie souhaite placer sa collaboration avec l’Afrique, sous le signe d’une aide sans contrainte, en référence aux nombreuses conditions fixées par les puissances occidentales dans le cadre de l’octroi de leur aide au continent. « Nous voyons comment certains pays occidentaux ont recours à la pression, à l’intimidation et au chantage contre des gouvernements souverains africains », avait alors déclaré le chef d’Etat lors d’un entretien accordé à l’agence de presse Tass.

« Ils utilisent de telles méthodes pour tenter de se redonner une influence et une domination perdues dans leurs anciennes colonies sous une nouvelle forme et ainsi pouvoir en tirer le maximum de profits en exploitant le continent », avait-il ajouté.

Mais surtout, Moscou veut diversifier son commerce avec les pays du continent. Hormis le secteur du blé, celui-ci taille une grande part au secteur militaire, avec d’importantes exportations d’armes vers plusieurs pays africains, ces dernières années.

D’après des données de l’Institut international de Stockholm sur la Recherche pour la Paix (SIPRI), l’ex-URSS a vendu pour un peu plus de 1,2 milliard $ d’armes à l’Algérie, son traditionnel client militaire, et pour 3,2 milliards $ à l’Egypte, rien qu’en 2018. Les autorités russes espèrent donc profiter de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), récemment lancée par les pays africains pour revitaliser leurs relations économiques et commerciales avec le continent.

A l’issue du Sommet de Sotchi, le premier du genre entre les deux parties, de nombreux accords commerciaux, d’investissement et de coopération devraient voir le jour. Des projets tels que le lancement d’une centrale nucléaire au Rwanda, ont déjà été évoqués. Les secteurs de l’énergie, des mines, du tourisme, de la santé, de l’agriculture et des médias devraient également être au centre des négociations. Ceux-ci visent à permettre à la Russie de « doubler son commerce avec l’Afrique au cours des quatre à cinq prochaines années », d’après le président Vladimir Poutine.

Moutiou Adjibi Nourou
Agence Ecofin

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