Les élections selon Alassane Ouattara: Réaction du MFA et d’Anaky

2581

[ Publié / Modifié il y a

LES ELECTIONS SELON ALASSANE OUATTARA : REACTION DU MFA ET D’ANAKY

Concernant le point important de la conception et adoption consensuelle d’un cadre nouveau pour l’organisation des élections en Côte d’Ivoire, un communiqué du 1er juillet 2019, signé du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, rappelle au grand public que :
– Le Président Ouattara, son gouvernement, son parti RHDP et leurs alliées ne retiennent comme objet des échanges avec l’opposition et la société civile que « la recomposition de la CEI, en vue de la rendre plus équilibrée. »
Le même soir, sur le plateau du journal télévisé, le Ministre révèle avec une sérénité désarmante que le PDCI-RDA et le groupement de partis EDS n’ont pas pris part aux travaux jusqu’à leur terme, pour avoir demandé au gouvernement une procédure avec des termes de référence, demande restée sans suite.
Ainsi, les Ivoiriennes et Ivoiriens, sans y croire leurs yeux ni oreilles, apprennent que le Président Ouattara va proposer dans les prochains jours à l’Assemblée Nationale où il est majoritaire, puis à tout le pays, un cadre électoral pour 2020 où il n’aura retenu comme reforme que de réduire le déséquilibre scandaleux et anti démocratique entre représentants de l’exécutif et représentants de l’opposition et de la société civile.
Alors que tout Ivoirien attentif au jeu politique national peut se demander comment il peut se concevoir que l’on puisse envisager, dans une Côte d’Ivoire encore sous le choc de la crise post-électorale de 2010/2011, que le cadre de l’organisation des élections de 2020 et la proclamation de leurs résultats soit imposé par le seul RDR, contre à la fois le PDCI et le FPI et tous les autres groupes politiques.
On pourrait légitimement se demander pourquoi une simple doléance de forme au mode opératoire des séances de travail, a pu provoquer une rupture aussi grave, et à plonger déjà le pays en situation de crise pré-électorale puisque le PDCI de Bédié et le FPI de Gbagbo, avec leurs alliés et militants, sont en droit de se considérer défiés et méprisés, certains étant déjà prompts à se demander si cette crise n’a pas été voulue et ourdie par le Président et son Premier Ministre.
Pour une cause aussi importante pour la nation ivoirienne que les électeurs à venir, le Premier Ministre est-il sûr d’avoir exploré et épuisé toutes les voies du dialogue et de la médiation ? N’a-t-il pas entendu les alertes des hauts dignitaires religieux chrétiens et musulmans, de même que des Autorités Traditionnelles, qui n’ont cessé de crier ‘’parlez-vous, entendez-vous, mais de grâce plus jamais ça’’ ?
Les élections étant pour fin 2020, n’y avait-il pas encore trois à quatre mois pour continuer à garder le contact et faire intervenir d’autres médiateurs au plan national et international, et même des Chefs d’Etat connus comme sages et pondérés ?
Quel péril dans la demeure Ivoire justifiait d’arrêter le dialogue et la médiation pour adopter ce brutal passage en force du plus fort ?
Pourquoi diantre est ce que concevoir une autorité en charges des élections vraiment démocratique, indépendante de l’exécutif, autonome financièrement, agrée de toutes les parties prenantes, lui faire confiance pour une véritable révision des listes électorales et donc lui donner un droit de regard sur la fiabilité du recensement général de la population, remettre sur pieds le découpage électoral, être sûrs que la proclamation des résultats procédera d’une autorité indépendante de l’exécutif, etc, etc…, tous ces éléments naturellement intégrés dans les pays de démocratie moderne, pourquoi est-ce que la Côte d’Ivoire de 2019 qui se veut parangon d’excellence n’arrive telle pas à l’accepter, à telle enseigne que son grand décideur opte pour une oukase ?
Quelle marge politique reste-il à Bédié, à Gbagbo et à leurs alliés et partisans qui sont au moins la majorité des Ivoiriens lorsque c’est Ouattara lui-même qui fait annoncer à la nation qu’il va décider le cadre d’organisation des élections sans eux, donc contre eux ?
Heureusement qu’à côté du peuple Ivoirien, qui, dans son mutisme, a déjà tout compris et sait ce qui lui reste à faire, il y a, en Afrique, en Europe et de par le monde, de nombreux peuples et pays qui connaissent et apprécient les Ivoiriens, at auront à cœur de tout mettre en œuvre pour amener ceux qui doivent se faire réélire pour conserver le pouvoir à tout prix à la raison et au simple bon sens.
Le soleil se lèvera demain, et il ne sera pas trop tard.

LE PRESIDENT DU MFA

I.KOBENA ANAKY

PARTAGER