Tirs entendus à Bouaké dans la nuit du mercredi à jeudi: Les explications du Procureur de la République

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Contrairement à la folle rumeur qui s’est emparée de la ville, il n’y a eu aucune perte en vie humaine.

Tirs entendus à Bouaké dans la nuit du mercredi à jeudi: Les explications du Procureur de la République

Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu’éclate dans la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 novembre, une bagarre rangée entre les étudiants du campus 2 de Bouaké et les gardes pénitentiaires du camp pénal qui n’ont pas hésité à faire usage de leurs armes à feu ?

Le bilan fait état de huit (8) blessés dont cinq (5) du côté des étudiants par armes à feu et deux (2) blessés par arme blanche du côté des gardes pénitentiaires, ainsi qu’un étudiant. Des coups de feu qui ont semé la panique et la peur au sein des populations riveraines.

Braman Koné, procureur de la République près du tribunal de première instance de Bouaké qui nous a reçu à son bureau, ce jeudi 29 novembre 2018, nous a confié qu’il a ouvert une enquête à l’effet de situer les responsabilités. « En attendant que les enquêtes nous révèlent ce qui est à l’origine de cette bagarre, ce que nous pouvons vous dire, c’est que c’est à la suite d’une bagarre généralisée entre étudiants et les gardes pénitentiaires qui aurait pris sa source dans un ”maquis” situé en face du campus 2, que tout est parti », explique-t-il.

Si l’on en croit le procureur de la République, dès que l’information a été portée à sa connaissance, il s’est rendu sur les lieux, en compagnie de tous les grands commandements des forces présentes à Bouaké. « Tout a commencé aux environs de 20h », a-t-il dit. Et d’expliquer qu’ils ont tenté de calmer les uns et les autres mais la tension était telle que personne ne voulait entendre raison. « Nous nous sommes déployés sur les lieux avec une unité mixte des forces de l’ordre composée de la police, des éléments du Ccdo et des militaires pour dissuader les uns et les autres », a-t-il révélé.

C’est finalement aux environs de 1h du matin que la bagarre a pris fin. « Il a fallu les rassurer car chacun était convaincu que l’autre pouvait lui porter l’estocade à tout moment. Ensuite, une fois le calme revenu, nous avons mis en place entre le campus 2 et le camp pénal, une force tampon des éléments que nous avons déployés sur place », a-t-il dit.

Compte tenu de la gravité des faits, dira Braman Koné, Tuo Fozié, préfet de la région de Gbêkê, préfet du département de Bouaké et Nicolas Djibo, maire de la commune, ont rejoint, un peu plus tard, le procureur de la République. Et c’est ensemble qu’ils sont allés rendre visite aux blessés qui ont été évacués au Chu et dans une clinique de la place. « Aucun des blessés n’a sa vie en danger. Le maire de Bouaké a décidé de prendre en charge les soins de tous les blessés », a indiqué le procureur. Contrairement à la folle rumeur qui s’est emparée de la ville, « il n’y a eu aucun décès constaté », rassure-t-il.

CHARLES KAZONY
CORRESPONDANT REGIONAL

fratmat.info

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