Financement libyen : Éric Woerth se dit « victime du système »

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L’ancien trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy a été mis en examen mardi dans l’enquête sur le financement de la campagne présidentielle de 2007.

« Je résisterai aux accusations. » Mis en examen mardi dans le cadre de l’enquête sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, Éric Woerth se défend. Dans un entretien accordé au Figaro et publié mercredi soir, l’ex-ministre et trésorier de campagne de l’ancien président de la République dit être la victime d’un système. « Après dix ans de procédure, et après avoir été à chaque fois relaxé, j’ai l’impression d’être un peu une victime du système », déclare ainsi l’actuel président LR de la commission des finances de l’Assemblée nationale.

« Je résisterai aux accusations. (…) Aujourd’hui, on voudrait me faire dire que (la campagne) a été financée par M. Kadhafi. Ce qui n’est pas le cas », plaide Éric Woerth, qui redit ne pas connaître « les protagonistes libyens de cette affaire ». « J’assume, dans les circonstances de l’époque, avoir reçu des dons anonymes et les avoir distribués à des salariés. Dans mon souvenir, ils se montaient à 30 000 euros. (…) Comment garder de tout cela un souvenir précis, onze ans après, même si je pense que nous avons fait les choses correctement ? » se demande le député de l’Oise, mis en examen pour « complicité de financement illégal de campagne ».

Des contributions « abondantes »
Les juges font un lien entre les sommes en liquide qui ont circulé au QG de campagne de Nicolas Sarkozy, lui-même déjà mis en examen, et celles qui auraient été versées au camp du candidat par le régime de Kadhafi, comme l’affirment d’anciens dignitaires libyens et le sulfureux intermédiaire Ziad Takieddine. « Pour les gratifications que nous avons distribuées, je réfute qu’il s’agisse de dépenses électorales », ajoute Éric Woerth. « N’est dépense de campagne que celle ayant concouru à l’obtention de suffrages. Ce n’est pas le cas de ces sommes qui ont été distribuées après la campagne », soutient l’élu.

« 2007 n’a pas été un moment comme les autres : c’était un moment de grande ferveur politique. Beaucoup voulaient donner, les contributions étaient abondantes », selon Éric Woerth. Le député note « que les campagnes sont de plus en plus mises en doute » et suggère de « penser à consolider les contrôles a priori pour solidifier les campagnes ».

Source AFP
lepoint.fr

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