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L’Afrique est devenue un terrain de jeu stratégique où se mêlent intérêts économiques, politiques et militaires de puissances étrangères avides de pouvoir. Forte de ses ressources naturelles et de son potentiel économique, elle est aujourd’hui l’objet de luttes d’influence exacerbées par des campagnes de désinformation savamment orchestrées.
La Chine, la Russie, l’Iran, la Turquie ou encore les Émirats arabes unis rivalisent notamment d’ingéniosité pour exploiter les failles du continent, jouant habilement sur les perceptions publiques pour façonner un ordre géopolitique à leur avantage.
L’un des leviers majeurs de cette influence repose sur l’érosion de la confiance dans les systèmes démocratiques, renforçant ainsi des régimes autoritaires enclins à l’illibéralisme.
La manipulation de l’information n’est certes pas une nouveauté en Afrique, où les gouvernements ont souvent utilisé les médias nationaux pour diaboliser l’opposition et asseoir leur pouvoir. Toutefois, l’ère numérique a changé la donne, offrant aux puissances étrangères des canaux plus efficaces pour imposer leurs récits.
La Russie, en particulier, s’est imposée comme un acteur clé de cette guerre informationnelle, mettant en place des réseaux sociaux pro-gouvernementaux pour influencer les opinions publiques africaines et soutenir les régimes alliés. Cette stratégie s’est d’ailleurs accompagnée d’un soutien plus concret : mercenaires envoyés pour garantir la sécurité des dirigeants, financements occultes de campagnes électorales, et protection diplomatique sur la scène internationale.
En échange, certains gouvernements africains ont concédé au Kremlin des avantages stratégiques : accès facilité aux infrastructures clés, contrats opaques dans les domaines de l’armement et des ressources minières, ou encore soutien tacite à des interventions militaires.
L’impact est alors devenu palpable, notamment dans l’acceptation croissante des coups d’État militaires au Mali, au Niger, en Guinée et au Burkina Faso.
Cependant, l’essor d’Internet et des outils numériques basés sur l’intelligence artificielle a également accentué ces enjeux d’influence, rendant plus difficile la régulation des contenus et la lutte contre la manipulation de masse. Le risque de voir se multiplier les campagnes de désinformation est ainsi devenu de plus en plus accru.
Face à cette situation, une question essentielle se pose donc : comment l’Afrique peut-elle s’émanciper de ces influences pernicieuses ?
La véritable indépendance passe avant tout par une prise de conscience collective et une vigilance renforcée envers la corruption et les ingérences étrangères. En effet, les Africains ont trop souvent accordé leur confiance à des puissances étrangères sous prétexte qu’elles apporteraient des solutions aux défis locaux. Or, ces nouveaux “partenaires” ne sont guère différents des anciens colonisateurs : ils cherchent avant tout à maximiser leurs intérêts aux dépens du développement africain. La méfiance est donc de mise…
F. Kouadio – Cap’Ivoire Info
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