Paul BIYA réélu malgré son soutien au franc CFA, la dernière monnaie coloniale encore en circulation sur la planète

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« Le Président » Paul BIYA est l’un des plus grands défenseurs du franc CFA, et son soutien sans faille au maintien de cette monnaie coloniale sur son pays dure depuis plus de 40 ANS, maintenant le Cameroun dans une profonde léthargie, le clientélisme généralisé, la division de sa population sur des bases ethniques. D’abord, de 1975 à 1982, comme Premier ministre du Président Ahidjo. Ensuite, depuis 1982, comme « Président de la république » du Cameroun. Pourtant une majorité d’électeurs camerounais a revoté pour lui lors des élections présidentielles du 7 octobre 2018 entachées de graves irrégularités.
De fait, le Cameroun, à l’instar de la Corée du NORD, demeure l’un des derniers pays sur la terre à n’avoir jamais connu d’alternance politique. La situation est préoccupante si l’on sait que l’Etat-Nation camerounaise ne correspond à aucune unité nationale. Le pays est en réalité un ensemble artificiel de régions foncièrement différentes. Le Cameroun connaît aussi de profondes différences dans son peuplement: les Bantous christianisés du Sud, les éleveurs musulmans du Nord…
Nous respectons le choix inexplicable des électeurs pour « ce Président », mais nous exprimons notre énorme déception face à ce résultat, surtout quand l’on sait que des jeunes ont voté pour ce forban politique. Notre sympathie va vers tous les Camerounaises et Camerounais qui se battent pour la démocratie et pour des élections libres dans ce grand pays africain abimé par Paul BIYA.

En outre, nous sommes peinés, comme tous les autres opposants au franc CFA, de constater que nos mobilisations contre cette monnaie coloniale n’ont pas encore d’incidences sur les élections en Afrique :
– AU MALI, la jeunesse amenée par l’activiste RAS BATH (qui se déclare opposant au franc CFA) avait largement soutenu l’un des candidats pro franc CFA Soumaïla CISSE, lors de la dernière présidentielle en 2018;
– EN COTE D’IVOIRE, Alassane OUATARRA, un défenseur zélé de la monnaie coloniale, n’a pas été sanctionné lors des élections locales du 13 octobre 2018 ;
– AU CAMEROUN, Paul BIYA, un grand défenseur de cette mauvaise monnaie, vient d’être réélu pour la 7e fois « Président de la république »;
– AU SENEGAL, les milliers de citoyens s’apprêtent à revoter pour Macky SALL, alors que cet homme œuvre quotidiennement pour le maintien de la monnaie coloniale contre l’avis du peuple sénégalais, etc.

A croire que les oppositions africaines au franc CFA qui secouent la planète ne seraient qu’un épiphénomène porté par une jeunesse africaine dépolitisée, désabusée, aliénée. Si l’on veut être pris au sérieux, si l’on veut contraindre nos gouvernements à entamer des négociations avec la France pour en finir avec le franc CFA, nous devons bien voter, c’est-à-dire sanctionner systématiquement dans les urnes tous les candidats favorables à cette monnaie coloniale. Les mobilisations continuent (surtout au moment des élections) pour que nos pays respectifs sortent enfin du joug colonial.
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P.S : Dans ce communiqué, nous avons systématiquement mis les termes « Président BIYA » entre guillemets en soutien à tous les Camerounaises et Camerounais qui veulent la démocratie et l’alternance pacifique chez eux, quand d’autres se taisent.

M. Makhoudia DIOUF
Coordonnateur du Collectif Sortir du franc CFA

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