Vegedream, l’Ivoirien qui fait danser les Bleus – In Diasporas-News n°100 Octobre 2018

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L’auteur de « Ramenez la coupe à la maison » est en train de se faire un nom dans la musique en France et au-delà.
Profitant du récent sacre des Bleus à la Coupe du monde en Russie, Vegedream fait feu de tout bois et reste l’artiste du moment. Zoom sur ce rappeur Ivoirien qui rêve désormais grand.

Il n’a pas perdu de temps… A peine le Mondial en Russie remporté par l’équipe de France et achevé, Vegedream a sorti le tube de l’été « Ramenez
la coupe à la maison ». Et au lendemain de la victoire de Paul Pogba, Presnel Kimpembé, Blaise Matuidi et autres Samuel Umtiti, il les a rejoints à l’Elysée
pour fêter. Pareil lors de la présentation du trophée au Stade de France, en marge de la rencontre face aux Pays-Bas. Opportunisme, inspiration
magique ? Toujours est-il que ce chef d’œuvre musical est devenu l’hymne de la victoire des Bleus et cumule 22 millions d’écoute en streaming mais aussi
44 millions de vues pour son clip. Mieux, Vegedream donne rendez-vous à ses fans le 28 juin 2019 pour un concert au Zénith. Comme on le constate, ce
jeune rappeur de 26 ans, natif d’Orléans mais originaire de la Côte d’Ivoire, cartonne. Un succès inattendu qu’il a tenté d’expliquer au Parisien. « Cela me
dépasse un peu. Au départ, cette chanson n’était qu’un cadeau pour les Bleus. Pendant la mi-temps de la demi-finale, je me suis dit : si on gagne, je leur fais
une chanson. Je l’ai faite pour les encourager comme un cri de guerre. J’ai envoyé le son à mon copain Benjamin Mendy qui aime bien ce que je fais, il a
partagé sur les réseaux sociaux, avec les autres joueurs, et voilà… ». Véritable coup de maître !

« Mon père estime que la musique est une malédiction à retardement… » Que dire du clip qu’il a enregistré le jour même de la finale contre la
Croatie ? « On a filmé à l’arrache et c’est ça qui est magique. Et puis l’Elysée, le Stade de France, tout ce qui m’arrive est incroyable. J’ai touché la Coupe
du monde, c’est un truc de ouf. Quand j’attendais les joueurs de l’équipe de France sur la pelouse pour chanter devant 80.000 spectateurs, j’ai vraiment
eu peur. Jusqu’alors la plus grande salle que j’avais remplie était la Cigale (Ndlr ; salle parisienne d’environ 1000 places) ».
Celui qui se prénomme Evrad a cinq frères et sœurs. Ses parents, nés en Côte d’Ivoire, sont arrivés en France dans les années 80. Sa mère est assistante
maternelle, son père producteur de musique et son oncle est Ziké (star ivoirienne, créateur du Gnèze moule). Fier de ses racines ivoiriennes,
Vegedream raconte : « Je suis allé en Côte d’Ivoire quand j’étais petit et je suis tombé malade. Mais vraiment malade, j’avais plein de boutons et on ne
savait pas ce que j’avais. Mon grand-père, paix à son âme, disait à mes parents qu’il fallait que je rentre en France. Ma mère m’a raconté cette histoire
en me disant que je suis un vrai garçon d’être sorti de cette galère, tous pensaient que j’allais y rester. C’est pour cela que je tiens à souvent représenter et
dire d’où je viens ». Grand fan d’artistes Ivoiriens tels Gadji Celi ou encore les Garagistes, Vegedream insiste pour dire que son père a toujours refusé qu’il
fasse la musique. La raison ? « Mon père estime que c’est une malédiction à retardement… ». Sérieusement ? « Il pense qu’après le succès, quand tu
redescends c’est moins bien, il avait peur de tous les mauvais aspects de la musique. Quand il a vu que ça a marché, il m’a dit qu’il fallait apprendre à
gérer ». Le message est passé !

Guy-Florentin YAMEOGO

In Diasporas-News n°100 Octobre 2018

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