De retour de la Haye, KKB à propos du Pdci : « J’ai été chicoté sans raison valable »

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Kouadio Konan Bertin s’est à nouveau rendu le jeudi 06 septembre 2018 à la Haye. Dans cet entretien téléphonique, il fait le point.

Vous venez de la Haye, comment cela est-il passé ?

Effectivement, le jeudi 6 septembre de de 9h à 14h, j’ai eu un entretien avec mon ami et frère Charles Ble Goudé; etde 14h à 17h, il a plu au président Gbagbo de m’accorder une audience. Le lendemain, c’est-à-dire, le vendredi 07, de 9h à 17h, j’étais avec Charles Blé Goudé. J’ai eu le temps de passer dire au revoir au président Gbagbo qui recevait sa famille.

Ça remonte à quand, la dernière fois que vous avez été là-bas ?

C’était juste après les élections présidentielles.

La présidentielle, c’était en 2015, aujourd’hui nous sommes en 2018. Ça va faire trois ans que vous n’êtes pas allé voir votre frère et ami !

Je suis parti en 2016

Il y a 2 ans de cela .

Oui il y a 2 ans

Il y a un moment vous partiez tous les deux mois ou toutes les semaines !

Il n’y a pas de convention pour les voyages, ou pour ce type de visites.

Naturellement, vous avez parlé de la situation nouvelle en Côte d’Ivoire avec l’amnistie ?

Bien sûr ! Depuis la crise postélectorale, j’ai toujours pensé qu’il fallait œuvrer pour le rapprochement de ces deux camps. Je n’ai pas cessé de demander la libération des prisonniers, c’est pour moi, de mon point de vue, un acte fort de booster la réconciliation. Ceux dont, la libération dépend du président Ouattara, ont été libérés. En dehors de quelques-uns qui restent encore, une grande partie a recouvré la liberté. Je pense que c’est un acte majeur de mon point de vue, qui vient booster la réconciliation en terme concret. Cela donc recommande un réexamen de la situation. C’est pourquoi il faut avoir de part et d’autre, les avis des uns et autres. Je n’en dirai pas plus, mais je suis venu pour, un, m’entretenir avec ceux qui sont ici, et deux, voir aussi l’évolution du dossier à la CPI parce que je ne veux pas me nourrir de rumeurs.

S’agissant de la Haye, pensez-vous qu’en Octobre les choses pourraient avancer, évoluer à ce niveau-là ?

Je suis venu en prison pour rendre visite au président Gbagbo et à Charles Ble Goudé. Je ne peux pas avoir une idée précise de l’évolution des choses. Seuls leurs avocats et ceux qui sont à la cour peuvent nous situer, mais retenez que j’ai trouvé le président Laurent Gbagbo relaxe, souriant, détendu et en bonne forme.

Est-ce que par rapport au Pdci, à la situation intérieure au Rhdp, à ce qui se passe au Rhdp, vous avez pu avoir leurs sentiments ?

Non, nous n’en avons pas parlé

En dehors de l’amnistie et de la réconciliation, est-ce que vous avez particulièrement parlé de Simone Gbagbo ?

Ecoutez, la libération de nos frères est une bonne cause

Après vous, dernièrement, il y a eu Jean Luis Billon, on nous annonce Guikahué, Soro Guillaume. Est-ce que vous avez des échos de ça à la Haye ?

J’avoue qu’on n’en a pas parlé mais je me souviens que j’ai été la première autorité, ou si vous voulez le 1erdéputé en exercice à leur rendre visite au moment où personne ne voulait y aller. Je me réjouis que aujourd’hui que tout le monde fasse le voyage. Mais écoutez, quand on est du Pdci Rda, on doit avoir un profil de rassembleur, d’homme de paix, d’homme de dialogue. Aujourd’hui je suis un homme heureux de savoir que tout le monde y va.

Vous avez été candidat à une élection présidentielle. Vous avez même terminé 3ème ; mais comment expliquez-vous qu’ on entend de moins en moins parler de vous ? Et comment comptez-vous rebondir en 2020 si à nouveau, ça vous intéresse ?

J’ai fait le choix du silence pendant deux ans. Parce qu’il me semble que savoir parler c’est une chose, mais il faut aussi savoir se taire. Donc j’ai fait le choix du silence pour me mettre moi-même à l’écoute du peuple de Côte d’Ivoire. Écouter les Ivoiriens, apprendre, voir si moi-même j’ai fait des choix judicieux. Mais quand je vois le ballet à la Haye et lorsque je vois le changement de position de mon parti, j’ai le sentiment que je n’ai pas été un soldat égaré à l’époque. J’ai le sentiment que j’ai été chicoté, on m’a arraché mon poste de député sans raison valable. Mais en même temps quand on fait le serment d’être au service de son peuple, ce qui compte c’est l’intérêt supérieur de ce peuple. Notre nation a été fortement éprouvée, il faut la reconstruire, et pour y arriver, il faut que les Ivoiriens soient rassemblés.

Vous dites qu’on vous donne raison maintenant. Mais au moment où le Pdci et le Rdr sont en conflit par rapport au Rhdp, vous ne ruez pas sur les brancards. Vous semblez même ménager le Rdr et le Rhdp, comme si vous voulez incarner ce rassemblement là en se disant que vous voulez être un homme au milieu, pour avoir le suffrage des deux.

Ce que je veux qu’on retienne de moi, c’est que je ne suis un chien de chasse.

Par Charles Kouassi

L’Intelligent d’Abidjan

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