Côte d’Ivoire: Après l’Amnistie, voici pourquoi des exilés ne sont pas encore rentrés au pays

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Le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a pris une ordonnance le 6 aout dernier, visant à amnistier 800 détenus poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010 ou des infractions contre la sûreté de l’État commises après le 21 mai 2011.

23 jours après cette décision qualifiée d’historique par les uns et l’amorce d’une vraie réconciliation dans le pays pour d’autres, aucun exilé n’est rentré officiellement au pays.

Nous sommes entrés en contact avec des exilés au Ghana pour ne savoir plus sur les raisons de leur présence encore dans les pays d’accueils malgré une amnistie prononcée en leur faveur.

Sous le couvert de l’anonymat, l’un d’eux nous a signifié qu’il voulait d’abord voir l’ordonnance, document disponible depuis la semaine dernière, avant d’ajouter. « Nous voulons qu’elle prenne en compte les militaires dont nous politiques, donc ordonnateur des ordres qu’ils ont exécuté, sommes solidaires d’eux », a-t-il ajouté.

Pour un autre proche de Laurent Gbagbo vivant à Accra depuis 7 ans, cette ordonnance doit être traduite en loi pour qu’elle prenne en compte les réparations et surtout un retour sécurisé à divers niveaux (professionnel, social, sécuritaire..).

« Car beaucoup ont perdu leur emploi, leur affaires, leurs terres, leurs maisons, etc… Que deviendront tous ceux-là, ils vont ou, ils feront quoi, ils vivront comment ? N’est-ce pas une nouvelle crise qu’on créera, une insécurité plus grande ? La mort de ces gens ? Il faut une loi qui prenne en compte tout ça et qui garantisse le minimum vital », a-t-il poursuivi.

« Mais nous demeurons solidaires des militaires. Toutefois, nous sommes toujours entrain d’envisager comment faire au vu de ce que dira le régime. Nous avons laissé le Parti (Ndlr FPI camp Sangaré) négocier pour tout ça », a confié un autre interlocuteur, très actif dans la sous-région.

Si la question des militaires est l’une des conditions pour certains exilés afin de rentrer au pays, cela complique les choses pour ces derniers, car Ouattara a été précis lors de son discours du 06 aout dernier. « Une soixantaine de militaires ayant commis des crimes de sang ne sont pas concernés par cette mesure », a précisé le chef de l’exécutif.

Donatien Kautcha, Abidjan
Koaci

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