FPI: Déclaration relative à la révision de la liste électorale par la CEI

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Front populaire ivoirien

Déclaration relative à la révision de la liste électorale par la CEI

Sur proposition de la Commission électorale indépendante, le Conseil des ministres du mercredi 16 mai 2018 a annoncé la révision de la liste électorale pour la periode du Front populaire ivoirien

Déclaration relative à la révision de la liste électorale par la CEI au 24 juin 2018, soit sur dix jours. Cette operation électorale, aux termes du communiqué, concerne toute la population en âge de voter. Elle doit aboutir à l’établissement de la liste électorale, premier maillon du processus électoral qui doit être transparent.

Cette liste électorale doit donc être etablie de maniere consensuelle. Or, la decision prise par le regime pose au moins deux problèmes graves : le maintien de la Commission électorale independante (CEI) contestée et le caractère unilateral de la décision.

1-L’épineuse question de la CEI

La décision du gouvernement intervient au moment où tous les acteurs et observateurs de la vie politique ivoirienne réclament, de façon unanime, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). Or, c’est a cette institution contestée que le régime Ouattara a de nouveau confie la responsabilite de l’opération de révision de la liste électorale. Pourtant :

Par sa Resolution 2062 du 26 juillet 2012, le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) avait déjà recommandé « au Gouvernement ivoirien et à tous les acteurs politiques de veiller à ce que les prochaines élections locales soient ouvertes, transparentes, libres et régulières et se déroulent dans le calme, et à ce qu’elles avorisent la représentativité politique et la réconciliation, en choisissant une date opportune, en assurant la sécurité et en procédant aux ré armes électorales utiles » ;

L’Union africaine (UA), à travers la décision de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples en date du 18 novembre 2016, déclare « injuste et inacceptable que le pouvoir soit représenté dans la Commission par huit (8) représentants contre quatre (4) pour l’Oppasition », et precise : «En adoptant la loi contestée (loi n°2014-335 du 18 juin 2014), l’Etat dé endeur a violé son obligation de créer un organe électoral

indépendant et impartial, prévu par l’article 17 de la Chai te a iicaine sur la Démocratie et l’article 3 du Protocole de la Communauté économique des Etats de l’A rique de l’Ouest (CEDEAO) sur la Démocratie ». Enfln, par voie de conséquence, la Cour conclut : « L ’Etat de Côte d’Ivoire a violé le droit des citoyens de participer librement a la direction des a faires publiques de leur pays ». Le regime Ouattara a fait appel de cette décision et en a été débouté ;

Le FPI et tous les autres partis politiques de l’Opposition. ainsi que nombre d’organisations de la Societé civile ivoirienne, notamment celles réunies au sein du Groupe de Plaidoyer et d’Actions pour une Transparence électorale (GPATE),

regroupant sept organisations, APDH, MIDH, AMNESTY INTERNATIONAL, ADJL-CI, ASSELCI, CIVIS-CI et

RIDDEF) reclament toujours la réforme de cette commission. Même certains partis alliés du régime Ouattara, au sein de la

coalition au pouvoir, ont fait écho à cette exigence de reforme de la CEI.

C’est donc contre cette attente légitime de reforme de la CEI exprimee par la majeure partie de la communaute nationale et

internationale que vient de se braquer, encore une fois, le regime Ouattara.

2Le caractère unilatéral de la décision

Par son communiqué du 16 mai 2018, le régime Ouattara annonce la révision de la liste électorale sans consultation aucune. Il ne tient non plus compte ni de l’Arrêt de la Cour africaine des Droits de

l’Homme et des Peuples qui a pourtant force de loi, ni des recommandations de l’ONU, encore moins des revendications du FPI, de toute l’Opposition ivoirienne, des organisations de défense des Droits humains et de la Société civile.

Cette décision unilatérale confirme le mépris constant du régime Ouattara pour la démocratie, pour la paix et pour le peuple ivoirien.

Le Front populaire ivoirien, face à cette gestion inacceptable du pouvoir:

Dénonce vigoureusement ce énième passage en force du régime Ouattara ;

Proteste contre ce mépris pour les revendications legitimes des Démocrates ivoiriens et africains ;

Condamne cette methode de gestion antidémocratique de la République ;

Appelle les militantes et militants, les sympathisantes et sympathisants du FPI à se tenir mobilisés et à demeurer prêts pour les mots d’ordre de la Direction du Parti en vue de faire barrage à cette decision inopportune et dangereuse pour la démocratie; Car les élections de 2020 doivent passer par une CEI consensuelle, seule capable de garantir des élections transparentes, notamment une liste electorale crédible. En tout état de cause, le FPI ne peut accorder du crédit a la CEI que si elle est issue d’un consensus national ;

Appelle toute l’Opposition ivoirienne, les Démocrates, toutes les personnes éprises de justice et de paix, et le Peuple ivoirien tout entier, au rassemblement pour exiger et obtenir une CEI consensuelle ;

Invite, encore une fois, le régime Ouattara a ouvrir, sans délai, le dialogue avec tous les acteurs sociaux et politiques concernés par la question electorale. Il y va de la paix et de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan, le 26 mai 2018

Pour le Comité central

Le Secrétaire général par intérim, Porte-parole Koné Boubakar

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