Côte d’Ivoire: Danielle Boni-Claverie invite les partis de l’opposition à l’union

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Côte d’Ivoire: L’URD opposée à la tenue des municipales, des régionales et des sénatoriales en 2018 et s’attaque à la CEI

La Présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), Danielle Boni-Claverie était face à la presse ce mercredi à sa résidence comme constaté sur place par KOACI.

Durant plus d’une heure, elle a fait le bilan socio économique et politique de la Côte d’Ivoire.
Danielle Boni-Claverie s’est prononcée sur les élections municipales, régionales et sénatoriales Search sénatoriales à venir.

Elle a jugé suspecte l’attitude du chef de l’Etat qui leur avait annoncé, la tenue de ces élections après la Présidentielle de 2020 qui, contre toute attente décide qu’elles se tiendraient en 2018.

L’URD se dit inquiète face « à cette précipitation suspecte » d’Alassane Ouattara d’autant plus que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue de ces élections.

«La CEI, en l’état actuel, n’est pas représentative des aspirations du peuple ivoirien et la Cour Africaine des Droits de l’Homme l’a confirmé dans son arrêt du 18 novembre 2016 demandant à notre pays de se conformer aux dispositions juridiques internationales en vigueur pour casser la dépendance de cette Institution au pouvoir et mettre un terme à son déséquilibre et à son absence de neutralité. Jusqu’ici le Président Ouattara est resté sourd aux dispositions de la Cour Africaine. Il vient de reconduire la même CEI dans sa composition actuelle, » a expliqué la Présidente.

Selon elle, le Président de la république veut faire un passage en force en organisant ces élections en 2018, car chaque année, la CEI doit procéder à la révision de la liste électorale et à I ’enrôlement des nouveaux électeurs, notamment les nouveaux majeurs.

«C’est une disposition que la CEI ne respecte toujours pas alors que nous avions dénoncé cet état de fait en 2015, » a déploré Danielle Boni-Claverie.

«Que cache cette inertie voulue ? Comment organiser des élections propres alors que l’ONI n’arrive pas à produire les cartes d’identité et que la Commission Electorale n’a pas pris les mesures nécessaires pour le renouvellement des cartes d’électeurs, » se sont autant de questions que la Président de l’URD se pose.

Elle estime en revanche que tant ces questions n’auront pas de réponses, il ne peut être question d’aller à des élections en 2018 avec la liste électorale de 2015. «3 millions d’électeurs potentiels doivent se retrouver sur la nouvelle liste électorale ce qui portera à plus de 10 millions le nombre d’électeurs ivoiriens. Il est inconcevable que l’on veuille nous imposer un travail fait à la hâte, porteur de toutes les suspicions, » s’est-elle justifiée.

Danielle Boni-Claverie a tiré à boulet rouge sur les membres de la Commission électorales qui selon elle ne font rien entre deux élections.

«L’Institution s’avère budgétivore et inadaptée aux missions qui lui sont confiées. Il faut donc la réformer et s’atteler à une mise à jour fiable des listes électorales, à un nouveau découpage électoral et à une révision du Code électoral, » a-t-elle ajouté.

Tout en regrettant la fracture du FPI qui a des effets incontestables sur les tentatives unitaires de l’opposition, la Présidente de l’URD invite tout de même, les partis de l’opposition à l’union.

«L’opposition ne peut prospérer dans l’émiettement de ses forces. Nous avons démontré que nous pouvons défendre des intérêts ponctuels. Transcendons nos égos et nos dogmatismes afin de réfléchir à une démarche unitaire autour d’un programme minimal commun, » a déclaré la Présidente.

Elle demande enfin à l’opposition d’ouvrir les yeux sur des horizons nouveaux en travaillant sans relâche à offrir à la Côte d’Ivoire les clés de sa liberté économique, politique et sociale.

Wassimagnon, Abidjan
Koaci

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